Ça vient de sortir

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Madres Paralelas

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Par Philippe DUPUY

Le pitch

Deux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d’hôpital sur le point d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis (Penelope Cruz), d’âge mûr, n’a aucun regret et durant les heures qui précèdent l’accouchement, elle est folle de joie. Ana (Milena Smit) en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée. Janis essaie de lui remonter le moral alors qu’elles marchent telles des somnambules dans le couloir de l’hôpital. Les quelques mots qu’elles échangent pendant ces heures vont créer un lien très étroit entre elles, que le hasard se chargera de compliquer d’une manière qui changera leur vie ….

Ce qu’on en pense

De moins en moins flamboyant, mais toujours adepte du mélo,  Pedro Almodovar livre une nouvelle reflexion sur la mémoire, le mensonge, la famille et  la culpabilité,  avec cette histoire d’échange de bébés à la maternité doublée d’une recherche historique sur les crimes du franquisme. Son égerie de toujours, Penelope Cruz,  joue le rôle de Janis, une plus toute jeune femme,  engrossée « à l’insu de son plein gré » par un partenaire occasionnel,  sur lequel elle comptait plutôt pour faire réouvrir une fosse commune,  où nombre d’hommes de son village auraient été jetés durant la guerre civile, après avoir été exécutés par la milice franquiste.  Un « devoir de mémoire » qui s’accommode mal du secret qu’elle porte : son bébé a été échangé avec celui de la jeune femme qui partageait sa chambre à la maternité. Lorsque cette dernière vient lui apprendre qu’elle a perdu le bébé victime d’une mort subite, Janis se trouve devant un choix cornélien : dire la vérité et perdre sa dernière chance d’avoir un enfant, ou garder le silence et trahir ses propres idéaux.  D’une facture très (trop ?) sage, ce nouveau mélo Almodovarien n’atteint certes pas les sommets de sa filmographie. On le situera plutôt dans la lignée de  Julieta sorti en 2016, plusieurs crans en dessous de son vrai-faux autoportrait Douleur et Gloire (2019). On aime surtout le film pour le regard que le cinéaste porte sur ses deux actrices ( Milena Smit, révélation du film, aurait largement mérité de partager le prix d’interprétation de Penelope à Venise) et pour son scénario qui oblige le spectateur, homme ou femme, à se poser la question : qu’aurais-je fait à la place de Janis ?

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Pete Doherty: The Fantasy Life

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Par Ph.D 

Spécialiste des causes perdues, Fréderic Lo réussit avec l’ancien Libertines Peter Doherty le même miracle qu’avec Daniel Darc période Crêve Coeur : ressusciter un artiste sur lequel plus personne ne pariait un kopeck. Avec ce recueil de chansons écrites à quatre mains, on est loin du rock des Libertines, évidemment. Mais la voix déchirée de Doherty fait merveille sur ces petites perles pop ciselées et délicatement orchestrées par l’orfèvre Lo. L’album s’apprécie un peu plus à chaque écoute et pourrait bien finir par figurer tout en haut de la discographie du barde anglais, tiré de sa semi retraite à Etretat.  « De toute beauté » : on n’aurait jamais cru pouvoir écrire ça d’un disque de Pete Doherty. C’est pourtant le cas.

RHCP : Unlimited Love

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Par Ph.D 

Seize ans que les RHCP n’avaient plus enregistré avec leur guitariste originel  John Frusciante !  L’émoi des fans est donc grand (et compréhensible) à la découverte d‘Unlimited Love, leur 12e album,  à quelques semaines d’une tournée mondiale qui passera par le Stade de France à Paris début juillet. Un album copieux (17 titres) et d’une grande qualité musicale. Les guitares sont à la fête (normal) et la basse de Flea sonne comme jamais. Pour les textes,  on n’en dira pas autant, mais bon… On regrette surtout l’absence de hits. Toutes les chansons sonnent familièrement,  mais aucune ne se détache véritablement. On dirait une collection de B sides des albums précédents. Mais vue la pauvreté de la production rock actuelle,  on s’en contentera pour animer nos soirées d’été.

Jeux d’aventure

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Par Cédric Coppola

MONARK

Les ombres de Shin Megami Tensei et de Persona 5 planent au-dessus de Monark. Logique puisque que les développeurs de Lancarse ont travaillé sur ces licences adulées au Pays du soleil levant. Dans la peau d’un lycéen, seul sauveur possible d’un monde en proie aux démons, on explore un univers parallèle, l’Overworld, habité par des créatures démoniaques qui se nourrissent de l’Ego des hommes. Comme souvent dans ce type de productions, on a droit à un mélange entre exploration, développement des liens sociaux avec les alliés et des combats au tour par tour, assez stratégiques. Sans révolutionner le genre, la formule fonctionne. Sympathique pour les fans et les amateurs de J-Rpg donc, même si ces derniers devront composer avec une technique faiblarde ainsi qu’avec une direction artistique en deçà des ténors du genre. (Atlus, version PS4 testée sur PS5)

DESTINY 2 : LA REINE SORCIERE (DLC)

De plus en plus difficile pour les novices de s’y retrouver dans l’univers de Destiny 2. Il faut dire que le blockbuster de Bungie n’a eu de cesse de prendre des virages à 180° en osant même il y a quelques temps réduire volontairement son contenu (certains niveaux ne sont accessibles que par périodes et un turn-over s’est installé) pour améliorer l’ergonomie générale. Les différentes saisons et les multiples extensions compliquent encore un peu plus les choses. Il n’en demeure pas moins que ce FPS spatial axé sur le loot et le multijoueur possède un univers accrocheur et réserve des instants d’actions trépidants dans son aventure mais aussi dans les assauts et les fameux raids où la coopération est indispensable. Dernier DLC en date, La Reine sorcière marque l’arrivée de la dangereuse Savathûn et nous propose d’explorer des environnements inédits au cours de six heures épiques, à la mise en scène très soignée. Le rythme est bon, la possibilité de personnaliser encore plus son armement est un ajout notable tout comme la présence d’un nouveau niveau de difficulté, réservé aux gamers les plus aguerris. Une nouvelle preuve que tout a été pensé pour les vétérans de la franchise lancée en 2014. (Bungie, jeu testé sur PS5)

ASSASSIN’S CREED VALHALLA : L’AUBE DU RAGNAROK (DLC)

On ne présente plus Assassin’s Creed Cependant, force est de constater que les nouveaux opus du blockbuster d’Ubisoft se font plus en plus rares puisque le dernier en date Valhalla est sorti fin 2020 et qu’aucun successeur n’a été encore annoncé. De quoi laisser la place à l’adaptation très attendue d’Avatar mais aussi permettre aux développeurs d’améliorer la formule sans tomber dans la redite. Pour pallier à cette attente, débarque L’Aube du Ragnarok une extension majeure – par ailleurs non comprise dans le Season pass – qui prolonge le plaisir en permettant aux vikings virtuels d’incarner le Dieu Odin en mission pour sauver son fils retenu prisonnier. Et qui dit divinité, dit… pouvoirs. Leur présence bien pensée, renouvelle à minima le gameplay et corse les joutes avec des ennemis qui n’hésitent pas eux aussi à lancer des sorts. Pour ne rien gâcher la mythologie nordique est une nouvelle fois bien développée et le monde de Svartafheim réserve son lot de surprises, avec des décors dépaysants. De quoi donc s’amuser lors d’une dizaine d’heures rondement menées. (Ubisoft jeu testé sur PS5)

L’Evénement

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Par J.V

Le pitch

France, 1963. Anne (Anamaria Vartolomei) , étudiante prometteuse, tombe enceinte. Elle décide d’avorter, prête à tout pour disposer de son corps et de son avenir. Elle s’engage seule dans une course contre la montre, bravant la loi. Les examens approchent, son ventre s’arrondit…

Ce qu’on en pense

Adapté du roman d’Annie Ernaux. le nouveau film d’Audrey Diwan, révélée en 2018 avec Mais vous êtes fous,  un drame familial mettant en scène Pio Marmaï et Celine Sallette, a reçu le prestigieux  Lion d’Or du meilleur film à la Mostra de Venise. Ainsi, après la Palme d’or accordée à Julia Ducourneau pour Titane, c’est la deuxième réalisatrice française à obtenir un prix majeur dans les deux plus grands festivals de cinéma. Preuve de l’évolution des mentalités et de l’excellence du cinéma d’auteur hexagonal. Entre thriller et documentaireL’Evènement suit le chemin de croix d’une jeune femme pour se faire avorter dans la France des années 60 où la pratique était encore interdite et réprimée. A l’heure où certains états reviennent sur la légalisation de l’avortement, ce film choc, porté par la prestation physique d’Anamaria Vartolomei, rappelle le prix de certains droits, acquis de haute lutte.

 

Jean Gabin

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Par Denis Allard

Pendant près d’un demi-siècle, Jean Gabin aura incarné une certaine idée de la France, voire sans doute la France. Sa filmographie impressionnante, 95 films au total, l’atteste et parler de rôles de composition pour Gabin reste une évidence tant ses interprétations étaient variées. On le découvre au début des années 30,  où il interprète des personnages populaires tels que l’amoureux transi, le mauvais garçon, l’ouvrier ou le militaire. Il poursuivra les décennies suivantes, enchaînant les rôles de flic, de chef de gang, de politicien, de banquier ou de magistrat. Les plus grands réalisateurs d’alors comme Marcel Carné, Julien Duvivier, Gilles Grangier ou Henri Verneuil construiront sa légende et le propulseront au rang de star du 7ème art au-delà de nos frontières. Ce beau livre, richement illustré et documenté, accompagné de témoignages de personnalités du cinéma l’ayant côtoyé, restitue avec réussite le parcours unique de cette icône du cinéma français. En parallèle, signalons que la ville de Boulogne Billancourt consacre une exposition au célèbre acteur qui ne tourna pas moins 26 de ses films dans les célèbres studios de cette ville. Pourtant, nous disait  Gabin : « Je voulais pas faire ce métier-là…J’voulais être mécanicien de locomotive. » Son père l’en dissuada et plus tard en 1938, Jean Renoir réalisera son rêve en lui offrant le rôle de Jacques Lantier dans La Bête humaine.

 

Suprêmes

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Par Ph.D

Le pitch

1989. Dans les cités déshéritées du 93, une bande de copains trouve un moyen d’expression grâce au mouvement hip-hop tout juste arrivé en France. Après la danse et le graff, JoeyStarr (Théo Christine) et Kool Shen (Sandor Funtek)  se mettent à écrire des textes de rap imprégnés par la colère qui couve dans les banlieues. Leurs rythmes enfiévrés et leurs textes révoltés ne tardent pas à galvaniser les foules et à se heurter aux autorités. Mais peu importe, le Suprême NTM est né et avec lui le rap français fait des débuts fracassants…

Ce qu’on  en pense

Audrey Estrougo retrace la génèse du groupe qui, avec IAM,  a posé les bases du rap français,  dans ce biopic étonnament réussi. Deux jeunes acteurs inconnus (mais pas pour longtemps) Théo Christine et Sandor Funtek incarnent avec beaucoup de charisme et de conviction JoeyStarr  et Kool Shen. Le premier (JoeyStarr) est la véritable vedette du film,  qui  s’attache autant à montrer le talent des deux rappeurs qu’à décrire leur milieu familial et social. Les relations conflictuelles (le mot est faible) de Joey avec son père fournissent beaucoup de matière et expliquent, selon sa réalisatrice, le besoin de reconnaissance du rappeur en même temps que sa rebellion à l’autorité. Les séquences musicales (enregistrements et concerts) sont réussies et la description du milieu musical de l’époque est plutôt réaliste. Excellente surprise, le film devrait plaire aux vieux fans du groupe comme aux plus jeunes qui vont découvrir NTM.  

Spoon : Lucifer On The Sofa

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Par Ph.D 

Secret le mieux gardé du rock américain, Spoon enfile les perles depuis 30 ans sans faire de vagues, ni soulever l’enthousiasme en dehors de son cercle de fans fidèles. Ce nouvel album changera-t-il la donne ? On peut l’espérer au vu d’une presse plutôt dythirambique. Plus frontal que ses prédécesseurs, Lucifer On The Sofa met les guitares en avant pour promouvoir les chansons rock toujours aussi bien torchées de Britt Daniel. Dans un monde parfait, les radios FM diffuseraient en boucles les titres les plus accrocheurs (« The Devil & Mister Jones », « Feels Allright », « On The Radio », « Wild » et son piano électrique emprunté à « Sympathy for the Devil »...) et on les écouterait le bras à la portière en savourant le soleil du matin sur la Promenade des Anglais. Les festivals d’été se rueraient sur le téléphone du manager de Spoon à Austin (Texas) pour booker le groupe avant tout le monde et les vinyles de LOTS se vendraient par palettes entières. A défaut, on se contentera d’écouter cette petite merveille en boucle tout l’été, avec ceux qui savent.

Aline

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Par Ph.D

Le pitch

Québec, fin des années 60, Sylvette (Danielle Fichaud) et Anglomard Dieu ( Roc LaFortune) accueillent leur 14ème enfant : Aline (Valérie Lemercier). Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit on lui découvre un don, elle a une voix en or. Lorsqu’il entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude  (Sylvain Marcel) n’a plus qu’une idée en tête : faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde..

Ce qu’on  en pense

 Un vrai-faux biopic de Céline Dion ? Lorsque Valérie Lemercier avait commencé à en parler, personne n’y croyait vraiment. Trop risqué, trop cher, trop compliqué… Lemercier a bien fait de s’accrocher. L’objet est (enfin) là, épatant. Un exercice d’admiration amusée,  dans lequel l’humoriste-comédienne-réalisatrice tient le premier rôle, de l’adolescence à l’âge adulte,  avec un aplomb étonnant, aussi crédible en petite dernière de famille nombreuse campagnarde qu’en superstar. Une performance qui ne se cache pas derrière des effets spéciaux sophistiqué (on aime plutôt leur côté bricolé, qui rappelle les sketches de l’humoriste) et qui dit à merveille l’affection et l’admiration que la  comédienne voue à son modèle,  sans  tomber dans l’hagiographie béate. Du grand art ! Servi par un casting quebecois aux petits oignons, le film faisait partie de la sélection Cannes 2020 mais sa sortie a été repoussée d’un an à cause du Covid.

Tre Piani

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Par Ph.D

Le pitch

Une série d’événements transforme radicalement l’existence des habitants d’un immeuble romain, dévoilant leur difficulté à être parent, frère ou voisin dans un monde où les rancœurs et la peur semblent avoir eu raison du vivre ensemble. Tandis que les hommes sont prisonniers de leurs entêtements, les femmes tentent, chacune à leur manière, de raccommoder ces vies désunies et de transmettre enfin sereinement un amour que l’on aurait pu croire à jamais disparu…

Ce qu’on en pense

Le nouveau Nanni Moretti est… très piano. Et pas fortissimo ! Le réalisateur italien prend tout son temps pour croiser les destins des occupants d’un immeuble à trois étages : une femme enceinte bipolaire (Alba Rohrwacher), un couple de juges (Nanni Moretti et Margherita Buy) dont le fils Andrea (Alessandro Sperduti) vient de provoquer un accident mortel alors qu’il roulait ivre, un autre couple, plus jeune, dont le père (Riccardo Scamarcio) soupçonne un vieux voisin d’avoir essayer d’abuser sexuellement sa fille de 11 ans… Leur vie s’écoule sur une quinzaine d’années, entre drames familiaux, maladie et vieillissement devant la caméra atone de Moretti qu’on a connu plus fringant. A Cannes, où le film était en compétition, on a eu vite envie de changer d’adresse. Avec le recul, on apprécie mieux le clacissisme de la réalisation, l’étude des personnages et le côté feuilletonnant qui renvoie à la série israélienne Your Honor , dans laquelle un fils de juge provoquait aussi un accident mortel. Moretti aurait peut-être dû pousser la logique au bout et en faire une mini série plutôt qu’un film. 

 

 

 

Owlle : Folle Machine

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                                                                                                                                                                 Par PH.D

En tournage du clip de son nouveau single , « Le Goût de la fête« ,  près de Cassis,  la Cannoise France Picoulet, alias Owlle,  a pris le temps de nous présenter son troisième album, Folle Machine,  sur lequel elle chante pour la première fois en français. Un nouveau départ pour Owlle,  qui a quitté Sony Music pour fonder sa propre structure de production The Quiet Club (en référence à l’œuvre de Brian Eno, qui figure toujours parmi ses principales références) : « J’avais envie de me sentir plus libre d’explorer de nouvelles voies, explique-t-elle. Le paradoxe c’est que j’en suis venu à faire ce que Sony me réclamait depuis toujours : chanter en français ».   L’alchimie entre la musique electro qu’elle compose et les paroles en français qu’elle a écrit pour cet album, sur le thème général de la rupture, fonctionne merveilleusement. Avec des titres immédiatement attachants, comme  « Mirage » et « La Flemme » qui ont accroché l’oreille des producteurs des séries Skam et Emily in Paris, où on peut déjà les entendre. De bon augure pour la sortie de l’album, même si Owlle avoue être stressée : « C’est un peu comme si c’était mon premier disque » confie-t-elle. Après Pierrick Devin , Myd et Cassius pour les deux premiers albums, Owlle, qui a toujours su bien s’entourer,  a travaillé avec Max Baby et Surkin pour ce nouvel opus. Une réussite,  qui s’accompagne d’un univers visuel particulier,  créé pour Owlle par le duo Gourau and Phong,  où la technologie se mêle à la chair comme chez Cronenberg ( « La Flemme ») : « De par ma formation aux Beaux Arts, j’ai toujours été trés sensible aux images et à la scénographie. Sur scène, on va s’appuyer sur cette proposition forte pour proposer quelque chose d’assez théâtral. J’espère pouvoir venir jouer sur la Côte, ce que je n’ai jamais réussi à faire jusqu’ici. Cela fait d’ailleurs partie des raisons qui m’ont poussées à créer The Quiet Club. Je vais être particulièrement vigilante aux dates qu’on me propose, cette fois ».  En attendant de la voir cet été peut-être en festival, Owlle annonce le printemps avec Folle Machine qui sort le 11 mars chez BMG. Un album qui devrait aider à retrouver « Le goût de la fête«  .

KOF 15

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Par Cédric Coppola

King of fighters, « KOF » pour les intimes. Ce simple nom renvoie à l’âge de gloire de la baston 2D Arcade, ces fameuses années 1990 où le hit de SNK bataillait ferme avec Street Fighter et Mortal Kombat pour s’adjuger le titre de meilleur jeu de fight. Près de trente ans plus tard, les trois mastodontes répondent toujours présents sur les consoles derniers cri et si la lutte est moins intense, ils arrivent toujours à séduire les gamers. Preuve en est ce KOF 15, qui sans renouveler la formule témoigne d’un véritable savoir-faire, démontrant que le genre a encore de beaux restes. Au programme, du 3 vs 3 (un combattant vaincu est remplacé par le suivant), en présence de 39 cogneurs (d’autres sont prévus en DLC payants) prêts à en découdre à l’aide de coups normaux ou spéciaux. On retrouve les fidèles de la saga comme Terry, Joe, Andy ou Mai transfuge des Fatal Fury et le jeu est fluide, très dynamique. Les graphismes – influence roman graphique – sont propres et le gameplay est exigeant, avec son lot de combos en tous genres. Mieux vaut donc se faire la main dans le mode Arcade / histoire avant d’aller sur les salons en ligne, forcément prisés par les experts. Les principales nouveautés sont le Shatter Strike, un système de contre dévastateur et l’apparition d’une jauge qui permet de doper quelques instants les capacités de son protégé. Cela apporte un brin de fraîcheur et s’intègre parfaitement à l’ensemble. Le signe d’un épisode plaisant, inscrit dans la continuité, totalement hermétique aux effets de mode…. (Jeu testé sur PS5)

Stromae : Multitude

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Par Ph.D 

Vu le déluge promotionnel qui s’est abattu à l’annonce de son retour, nul n’est censé ignorer que le nouvel album de Stromae est sorti ce vendredi. Est-on les seuls que la nouvelle ne fait pas spécialement grimper aux rideaux ? On avait à peine réussi à oublier cette horreur de « Papaoutai » que la menace d’une nouvelle atteinte à notre intégrité mentale par du Jacques Brel techno n’a rien de particulièrement réjouissant. Fort heureusement,  aucun titre de Multitude ne semble taillé pour faire un tube radiodiffusable en rotation lourde. Musicalement, la formule n’a pas évolué de manière bien notable, malgré l’ajout de coeurs et d’instruments africains. Les textes sont toujours aussi gais (suicide, malaise social, maladie, solitude, prostitution, caca dur et caca mou..) et les vocaux sont toujours déclamatifs à l’excès. Par chance, le meilleur titre (« Invaincu« ) est en plage 1. Et il ne dure que deux minutes !

Gran Turismo 7

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Par Cédric Coppola

Véritable institution des jeux de course, Gran Turismo célèbre cette année son 25e anniversaire. Histoire de célébrer l’évènement comme il se doit, Polyphony Digital nous gratifie d’un 7e épisode canonique prêt à faire vrombir les moteurs des PS5. En découle une véritable lettre d’amour au sport automobile, concoctée avec soin et qui fait preuve d’une certaine classe. De quoi séduire tous les amateurs. Les joueurs déçus du volet « Sport » sorti sur PS4 peuvent se réjouir : un véritable mode carrière est de retour. On y trouve tout ce qui a fait le charme de la licence, tels des permis à passer pour avoir accès à des courses de plus en plus ardues, quelques défis à relever, des championnats… C’est extrêmement complet et les nombreux circuits réels (Nürburgring, Spa-Francorchamps…) côtoient des tracés imaginaires bien connus des fans (Trial Mountain Circuit, High speed ring…) situés aux quatre coins du globe. Différentes variantes sont disponibles pour chacun d’entre eux pour décupler le plaisir et la météo dynamique complique parfois un peu plus les choses. Extrêmement complet sur ce point donc. Reste à choisir son bolide, parmi les 424 à disposition. On est loin du record de la franchise mais les développeurs se sont attachés à reproduire fidèlement les comportements. Séries GT, Formule 1, Rallyes, Sportives, Citadines, à traction avant / arrière, 4 roues motrices… Le choix demeure conséquent et on empile les bijoux dans son garage virtuel. Cela tombe bien : un des objectifs est de les collectionner.Pour cela on peut passer par le revendeur d’occasion, directement par les showrooms des différentes marques ou en gagner en remplissant des missions. Celles-ci se trouvent dans un nouveau lieu, nommé « le Café ». Dans ce bistrot situé au centre de la MAP (qui fait office de Hub), Luca, le patron, vous demande de remplir des menus généralement consacrés à une écurie. Une fois ces objectifs accomplis (en général on gagne trois voitures), on a droit à un petit récapitulatif historique,  puis on accède à un nouveau challenge. Un concept pas révolutionnaire , mais bien pensé pour initier les novices à la saga.

 

Petit bémol : on ne peut plus revendre ses voitures… Une manière d’introduire de manière sournoise la possibilité d’acquérir des crédits virtuels avec de l’argent réel (option non disponible à l’heure de ce test)… Sans passer à la caisse il faut forcément accumuler des dizaines d’heures de jeux pour s’offrir un modèle très puissant. Heureusement,  l’achat de pièces mécaniques (qui permettent de booster les véhicules) est accessible sans dépenser un denier, ce qui permet de ne pas trop freiner la progression. Véritable passionné, Yamauchi-San met également en avant le mode photo, extrêmement complet et les replays. Autant que le plaisir procuré de chaque run, il s’agit de mettre en lumière tout ce qui entoure le monde des quatre roues. Tout est donc pensé dans son moindre détail, y compris dans les modes en ligne, compétitifs ou non, bien incorporés à l’ensemble. Que l’on active le mode ray-tracing ou le mode performance (plus fluide et que l’on recommande facilement), Gran Turismo 7 est très beau. Les graphismes sont fins et on s’y croirait. Le rendu reste toutefois très sobre à l’opposé par exemple de l’aspect coloré / fun (parfois trop) de Forza Horizon. C’est aussi nettement moins arcade, même si différentes aides peuvent être activées. Les férus de simulation seront heureux d’apprendre que les réglages sont très pointus. Utile pour battre ses records à haut niveau. Quant au gameplay, au Pad ou au volant, il est efficace, dans la lignée des précédents opus. Le plus gros du travail consistant de façon classique à suivre la bonne trajectoire, à freiner avant le virage pour accélérer lorsqu’on sort de ce dernier. Très agréable donc, à l’image de ce titre solide, taillé pour faire un carton. (Testé sur PS5)

 

 

Les Olympiades

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Par Ph.D

Le pitch

Paris 13e, quartier des Olympiades. Emilie (Lucie Zhang) rencontre Camille (Makita Samba) qui est attiré par Nora (Noémie Merlant) qui elle-même croise le chemin de Amber (Jenny Beth). Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux…

Ce qu’on  en pense

Jacques Audiard qu’on avait laissé aux Etats-Unis auprès des Frères Sister, un chouette western hélas mal accueilli, a surpris la Croisette en juillet dernier avec cette comédie de moeurs à la Cédric Klapisch (le sexe en plus), tournée en noir et blanc dans le 13e arrondissement parisien. Avec Les Olympiades, le réalisateur des trés virilistes Un Prophète et Dheepan (entre autres) accouche (au forceps et avec l’aide de Céline Sciamma au scénario) d’une romance moderne  et féministe,  qui tranche avec le reste de sa filmographie. Agréable et divertissant, porté par une troupe de jeunes comédiens promis à un bel avenir ( Lucie Zhang et Makita Samba, notamment), mais franchement pas du grand Audiard.