Dave Gahan : Imposter
Par Ph.D
En attendant de reprendre (peut-être un jour) le chemin des stades avec Depeche Mode, Dave Gahan livre pour Noël un chouette disque de reprises pop, folk, rock, soul, dans lesquelles sa voix de crooner synthétique s’épanouit et charme au delà de ce qu’on pouvait en attendre. Pour son quatrième effort solo, le frontman de Depeche Mode s’est encore fait assister des Soulsavers, Rich Machin et Ian Glover, producteurs de ses deux précédents albums, The Light The Dead See en 2012, et Angels & Ghosts, en 2015. Et c’est dans les mythiques studios de Rick Rubin, à Malibu, que le trio a enregistré ces 12 pistes, où se cotoient des chansons originellement signées Bob Dylan, Jeff Buckley , PJ Harvey, Cat Power, Neil Young , Mark Lanegan, Elvis Presley ou … Charlie Chaplin (« Smile ») ! Les orchestrations sont superbes et la voix de Dave Gahan s’adapte à tous les styles avec une déconcertante facilité, sans copier celle des interprêtes originaux. En témoignent une version sépulcrale de » A Man Needs A Maid » de Neil Young que Nick Cave ne renierait pas, ou de « Not Dark Yet » de Bob Dylan avec des guitares saturées à la Sonic Youth. Contrairement à nombre d’albums de reprises superfetatoires (la liste est longue), ici chaque version apporte réellement quelque chose à la chanson. Mieux: l »ensemble sonne comme un disque de Dave Gahan et non comme une compile de covers plus ou moins bien choisies. Une magnifique réussite.
Damon Albarn : The Nearer…
Par Ph.D
Si, un jour, Damon Albarn arrive à se concentrer suffisamment longtemps sur un seul projet, au lieu d’éparpiller les miettes de son génie mélodique aux quatre coins de l’univers pop (Blur, Gorillaz, The Good, the Bad… ) on ne doute pas qu’il produira un disque digne des classiques de David Bowie, d’Elton John (auquel il commence à ressembler dangereusement), de Bryan Ferry ou de Lou Reed. En attendant, il faut se contenter d’ébauches d’albums, parsemés de bribes de chansons géniales. C’est encore le cas dans ce deuxième effort solo, composé de titres atmosphériques qui forment la BO d’un film intimiste, plutôt qu’un recueil de chansons pop. The Nearer the Foutain plaira à ses fans lecteurs des Inrocks, mais n’en attirera sans doute pas beaucoup d’autres. Et c’est bien dommage !
Sound of Metal
Par Ph.D
Le pitch
Duo de Heavy Metal, Ruben (Rez Ahmed) et Lou (Olivia Cooke), ensemble à la ville comme à la scène, sillonnent les Etats-Unis pour y donner des concerts. Un soir, Ruben est gêné par des acouphènes, et un médecin lui annonce qu’il sera bientôt sourd. Désemparé, et face à ses vieux démons, Ruben va devoir prendre une décision qui changera sa vie à jamais…
Ce qu’on en pense
Oscarisé pour les effets sonores (effectivement bluffants) , The Sound of Metal est le portrait d’un homme jeune (Rez Ahmed, intense) confronté au pire des handicaps pour un musicien (à part Beethoven) : la surdité. Refusant rageusement ce mauvais tour du destin, Ruben manque de replonger dans ses addictions et doit son salut à une association qui s’occupe des gens qui, comme lui, cumulent addictions et handicap. Un premier film du scénariste de The Place Beyond The Pines de Derek Cianfrance avec Ryan Gosling, Darius Marder, qui a bien fait de réaliser lui-même cette fois. Sa mise en scène aurait pu être primée au même titre que les effets sonores ( qui donnent au spectateur à ressentir les effets de la surdité ) et la direction d’acteurs est parfaite, notamment dans les scènes en langue des signes. Tous sont excellents, y compris Mathieu Amalric qui fait une apparition en père de la fiancée de Ruben. Démarré comme un petit film musical indé, avec une concert qu’aurait pu tourner Damien Chazelle (Whiplash), The Sound of Metal prend son temps pour se hisser à un niveau supérieur et il y réussit. Retenez le nom du réalisateur : Darius Marder. Ses débuts derrière la caméra sont plus que prometteurs.
Annette
Par Philippe DUPUY
Le pitch
Los Angeles, de nos jours. Henry (Adam Driver) est un comédien de stand-up à l’humour féroce et Ann (Marion Cotillard), une cantatrice de renommée internationale. Ensemble, sous le feu des projecteurs, ils forment un couple épanoui et glamour. La naissance de leur premier enfant, Annette, une fillette mystérieuse au destin exceptionnel, va bouleverser leur vie.
Ce qu’on en pense
En écoutant la BO des Sparks, on s’était dit que si le film était à moitié aussi original/gonflé/puissant/tordu/baroque/époustouflant/génial (rayer les mentions inutiles), ce serait le chef d’oeuvre longtemps attendu de Leos Carax. Il l’est, et pas à moitié ! Annette est un opéra pop noir et baroque, doublé d’un conte fantastique sur le couple, la célébrité, les enfants stars et la vie sous les projecteurs, dans la lignée de Phantom of Paradise et de All That Jazz. Un film d’une ambition et d’une virtuosité époustouflantes, dont il faudrait disséquer chaque plan et chaque image pour tenter d’en percer la formule magique. Comme son maitre JLG, Leos Carax pourrait filmer l’annuaire des postes et en tirer des images immortelles. Mais de Boy Meets Girl à Holy Motors en passant par Mauvais Sang, les séquences musicales sont, de loin, celles que l’on préfère dans ses films. Lui faire tourner une dramédie musicale avait donc plus que du sens. Lui adjoindre les Sparks, pour la musique et le livret, est un vrai coup de génie. Les longues scènes de chant lyrique de Marion Cotillard (qui meurt sur scène tous les soirs mieux que dans Batman) et de Baby Annette (une poupée de bois dont on aurait coupé les fils, qui rappelle Pinocchio ou Chucky) sont magnifiques. Celles de stand-up d’Adam Driver sont incroyables : on voudrait vraiment voir en entier le spectacle du « Gorille de Dieu » ! Glaçant malgré son romantisme échevelé-livide, le film a fourni une ouverture opératronique idéale au Festival de Cannes 2021 et figure en bonne place dans notre Top 10 de l’année.
Santana : Blessings & Miracles
Par Ph.D
Est-ce l’effet d’un nouveau traitement survitaminé ou l’acquisition d’une nouvelle pédale de distorsion ? Le nouvel album de Carlos Santana, pourtant enregistré en confinement, est un vrai feu d’artifice. Ca commence dès le prologue (« Ghost of Future Pull/New Light« ), dans lequel le guitariste Mexicain s’amuse à jouer de nouveaux solos sur un medley de ses anciens hits (« Soul Sacrifice » , « Black Magic Woman« ). Une fois parti, on ne l’arrête plus. Chaque titre est prétexte à dévaler le manche comme jamais, avec un son particulièrement rock’n’roll. Du coup, les guests invités au micro (Rob Thomas, Kirk Hammett, Steve Winwood…) sont réduits à faire de la figuration. L’album aurait pu être instrumental tant la guitare prédomine et fait office de deuxième voix. Parfois, cela peut même être gênant, comme dans la reprise samba de Procol Harun (« Whiter Stade of Pale« ), alourdie par les interventions incessantes de l’envahissant Carlos. Mais on ne va pas se plaindre : Mais on ne va pas se plaindre : à 74 ans, Santana semble avoir retrouvé une seconde jeunesse et Blessings & Miracles figure parmi ses plus grandes réussites.
Kaamelott
Par Ph.D
Le pitch
Le tyrannique Lancelot-du-Lac (Thomas Cousseau) et ses mercenaires saxons font régner la terreur sur le royaume de Logres. Les Dieux, insultés par cette cruelle dictature, provoquent le retour d’Arthur Pendragon (Alexandre Astier) et l’avènement de la résistance. Arthur parviendra-t-il à fédérer les clans rebelles, renverser son rival, reprendre Kaamelott et restaurer la paix sur l’île de Bretagne ?
Ce qu’on en pense
Attendu comme le blockbuster français de l’été, Kaamelott d’Alexandre Astier risque de décevoir les fans, avides de retrouver de nouvelles aventures du Roi Arthur et de ses piteux chevaliers, douze ans après l’arrêt de la série. Malgré de bonnes intentions, des dialogues audiardesques, des guest-stars à foison (Alain Chabat, Christian Clavier, Clovis Cornillac, Guillaume Gallienne, Antoine de Caunes…) et un budget pharaonique, ce premier volet (sur trois de prévus) ne tient pas toutes ses promesses. Pourtant, le passage au cinéma offre des décors somptueux et il y a un vrai scénario (le résistible retour d’Arthur à Kaamelott). Hélas, passé un démarrage prometteur, le film peine à retrouver la force comique des pastilles de la série et s’englue dans des développements qui auraient largement pu attendre le deuxième volet (toutes les séquences de flash-back sur la jeunesse d’Arthur tombent à plat). La mise en scène et le découpage laissent grandement à désirer et les multiples personnages ont du mal à exister (on en perd beaucoup en cours de route). Il manque clairement un grain de folie Monthy Pythonienne à l’entreprise. Espérons que les prochains épisodes seront plus délirants puisqu’une trilogie est annoncée.
Orelsan : Civilisation
Par Ph.D
Honnêtement, on s’attendait à plus kiffer le nouvel album d’Orelsan. Le titre (Civilisation) et le premier single, « L’Odeur de l’essence« , laissaient présager un disque bien énervé. Il ne l’est, hélas, que trop sporadiquement. Le plus souvent, le rappeur Bas Normand reste dans sa zone de confort: une chanson sur l’enfance, quelques commentaires sur sa condition de rappeur à succès plus que trentenaire tenté par la paternité, deux-trois titres un peu déconnants (dont un excellent avec Gringe, meilleur rap de l’album) , deux chansons rageuses dans la lignée de « Suicide Social » (sans la fièvre incendiaire)… Civilisation applique scrupuleusement les recettes de ses prédécesseurs. Les textes sont toujours aussi bien écrits et les instrus de Scread toujours inventifs, mais sur l’ensemble Orelsan donne l’impression de se répéter. Comme si ce disque annonçait la fin de quelque chose plutôt que le début d’une nouvelle aventure. Peut-être faut-il le croire lorsqu’il annonce en préambule (« Shonen« ) : » Désolé, mais j’vais devoir vous quiiter/ Bientôt vous m’aurez tous oublié » ?
COD : Vanguard
Par Cédric Coppola
Fidèle au rendez-vous, le nouveau Call Of Duty déboule en plein automne, histoire de satisfaire tous les amoureux de guerre virtuelle. Comme d’habitude, Activision procède à un Turn over entre ses trois différents studios. Cette année c’est donc Sledgehammer games qui s’y colle. Soit les développeurs qui avaient notamment signés les volets Advanced Warfare et WWII. On pourrait donc presque parler de continuité avec ce dernier – publié en 2017 – dans la mesure où Vanguard a pour contexte la seconde guerre mondiale. De quoi promettre des joutes « réalistes » et se différencier de certains opus axés sur la technologie. Bonne nouvelle, contrairement au concurrent Battlefield 2042 d’Electronic Arts, une aventure solo est présente sur la galette. Cette histoire commence dans la foulée de la mort d’Hitler et met successivement le gamer aux commandes de plusieurs membres d’une troupe de choc, dans différents endroits du globe. A défaut de surprendre, ce périple scripté mise sur son côté spectaculaire ainsi que sur la diversité des situations rencontrées. Elle se montre, par contre, un peu trop générique dans son écriture pour véritablement marquer les esprits. Elle n’a pas non plus l’audace de Cold War, avec ses multiples embranchements. Le multijoueur se découpe en plusieurs parties. Dans le plébiscité mode zombies, axé sur la coopération, il est question de combattre dans le cimetière de Stalingrad. Bien entendu, le surnaturel s’invite au sein de chaque partie. Dans la nouvelle Warzone, dont la première saison sera mise en ligne début décembre, le concept de battle-royale sera étendu à de nouvelles cartes. Quant aux affrontements classiques, en solo ou en équipe, ils gagnent en aspect tactique lors de certaines variantes. Le retour du système d’armurerie, où l’on s’équipe de différents accessoires avant de partir au front permet une personnalisation assez poussée. Complet, solide à défaut d’être original, agréable à l’œil et parfaitement fluide sur PS5 – même si le moteur du jeu n’a pas changé – Call Of Duty Vanguard s’appuie sur les forces de la franchise mais marque aussi une certaine stagnation. Espérons donc, davantage de prises de risques l’an prochain avec pourquoi pas, une véritable révolution à la clé. (Jeu testé sur PS5)
Nevermind: 30th Edition
Par Ph.D
30 ans déjà que Nirvana cassait la baraque avec Nevermind. Un hold-up planétaire comme on n’en connaitra sans doute plus jamais – les ventes de disques étant ce qu’elles sont-, pour un groupe à la musique aussi radicale. Le charisme destroy de Kurt Cobain, ses hurlements de chat écorché , le riff et le clip de « Smells Like Teen Spirit » ont propulsé ce trio trés loin de ses bases underground, avec les dégâts que l’on sait sur le chanteur. Trente ans après, une luxuriante édition anniversaire en 5 CDs, Vinyles et Blu Ray, vient raviver la mémoire des fans de grunge et de rock alternatif. A la réécoute, la musique de Nirvana s’avère toujours aussi puissante et addictive. Une déflagration de rage adolescente qui a peu d’équivalents dans l’histoire du rock : MC5, Stooges, Sex Pistols… La remastérisation de l’album original n’apporte pas grand chose à la géniale production de Butch Vig. Par contre, les 4 CD de lives, enregistrés en 91/92 à Tokyo, Melbourne, Del Mar et Amsterdam et le Blu Ray du show d’Amsterdam , justifient pleinement l’achat de l’édition Super Deluxe. Le son est énorme et donne une bonne idée du rouleau compresseur infernal qu’était Nirvana sur scène.
Eric Clapton: Lockdown Sessions
Par Ph.D
Presque 30 ans après son fameux Unplugged vendu à 20 millions d’exemplaires, Eric Clapton a profité de l’annulation de ses concerts (cause Covid) pour enregistrer un nouvel album acoustique en condition de live avec un trio de musiciens composé de Chris Stainton (claviers), Nathan East (basse) et Steve Gadd (Batterie). Au programme: 18 titres, dont une étonnante reprise de « Black Magic Woman » de Santana. Le reste de la setlist est plus classiquement blues avec des incontournables du répertoire claptonien (« After Midnight », « Bell Bottom Blues », « Key to the Highway », « Rock Me Baby« ) et trois doublons par rapport à l’album de 1992 ( « Nobody Knows You », « Layla » et « Tears in Heaven« ) mais dans des arrangements sensiblement différents. Du blues de salon, chic, confortable et sans surprise. Un peu l’équivalent des Coffee Table Books pour l’édition… L’album peut s’envisager comme un prolongement du Unplugged et pourra être joué à la file sans problème. Par contre, seuls les guitaristes auront intérêt à regarder le DVD (pour piquer des plans de guitare). Malgré la beauté du lieu d’enregistrement (Cowdray House, Sussex), les images renforcent un peu trop l’impression d’écouter du blues de grands-pères en pantoufles, jouant pour l’auditoire d’un Ehpad…
Titane
Par L.V
Le pitch
Après une série de crimes inexpliqués, un père (Vincent Lindon) retrouve son fils disparu depuis 10 ans…
Ce qu’on en pense
Choc de Cannes 2021, Titane a divisé la Croisette pour sa présentation en compétition. Le deuxième film de Julia Ducournau ( Grave ) devrait faire de même en salles, avec un Vincent Lindon transfiguré en pompier piqué aux stéroïdes, face à l’inconnue Agathe Rousselle bien dirigée dans un rôle quasi mutique mais magnétique. Quatre ans après Grave, la cinéaste réaffirme son goût pour le fantastique avec ce film d’un l’esthétisme à la fois envoutant et perturbant, pour public averti.
Death Stranding : Director’s cut
Par Cédric Coppola
A l’instar de Ghost of Tsushima mi-juillet, Death Stranding est désormais disponible dans une version Director’s cut qui célèbre au passage son portage de la PS4 vers la PS5. En plus des fonctionnalités attendues : 4K, 60 FPS, temps de chargements drastiquement réduits grâce au disque dur SSD, optimisation pour le son 3D… le dernier bébé d’Hideo Kojima bénéficie d’ajouts suffisamment notables pour séduire tous ceux qui n’avaient pas encore gouté à l’aventure de Sam Porter Bridges incarné par le charismatique Norman Reedus. La plupart de ces nouveautés, comme le lanceur de cargaisons, des bottes pour réduire les dégâts en cas de chute ou faire des sauts plus longs ont pour objectif de faciliter le périple. Le Buddy bot, un petit robot permet même de transporter davantage de marchandises. Certains crieront à un processus de casualisation ou parleront d’expérience dénaturée. Or tout cet attirail est facultatif et rien n’empêche les puristes de jouer dans les conditions d’origine. Autre bonne initiative, l’intégration d’un stand pour s’entrainer au maniement des différentes armes et la présence de nouvelles missions, qui sans être inoubliables gonflent la durée de vie. (Sony, jeu testé sur PS5)
Jeux Sega : Remakes
Par Cédric Coppola
A défaut de proposer des titres inédits autour de ses célèbres licences tout public, Sega « remasterise » quelques épisodes majeurs. Des opus pas indispensables mais qui promettent quelques heures de détente. A tout seigneur, tout honneur. Sonic revient à toute allure pour revivre son aventure 3D sortie il y a dix ans sur l’illustre Nintendo WII. Une refonte qui en plus de proposer des graphismes en 4K et une animation ultra fluide bénéficie d’une poignée d’ajouts, tel un nouveau mode où il s’agit de faire la course contre la version métal du hérisson. Une aide du compagnon Tails qui permet contre l’échange de précieux jetons de ramener le héros de vie à trépas est aussi de la partie. Le rendu global reste toutefois en retrait des standards actuels puisque les graphismes malgré leur lifting restent assez cubiques. Sans atteindre la vivacité des meilleurs opus, Colours se parcourt sourire aux lèvres et trouve un minimum d’originalité grâce à la présence des Wisps, ces petites créatures qui permettent à Sonic de bénéficier de capacités très utiles. Quelques problèmes de caméra sont toujours présents, mais dans l’ensemble, on prend du plaisir devant la variété des situations rencontrées. Amusant.

Super Monkey Ball : Banania Mania est une compilation regroupant les trois premiers jeux de la franchise, qui célèbre cette année son 20e anniversaire. Au total ce sont plus de 300 niveaux qui s’offrent aux amoureux d’adresse et de vitesse. Le concept est simple : coincé dans une bulle, un petit singe doit ramasser les bananes situées sur un circuit et atteindre l’arrivée le plus rapidement possible. Forcément, les choses se corsent rapidement et seuls les plus agiles arriveront à réaliser un 100 % sur l’ensemble des parcours. Mode histoire, séquences animées, Banana mania est on ne peut plus complet. A noter que cette réédition permet de diriger d’autres personnages chers à Sega tel Sonic et de jouer jusqu’à 4 en simultané. Le tout est complété de 12 mini jeux, où les singes s’amusent par exemple au foot au baseball ou au bowling. Ambiance assurée pour ce titre addictif, qui traverse le temps sans prendre de rides. (Sega, jeux testé sur PS5)
Lana Del Rey : Blue Banisters
Par Ph.D
On le sait depuis quelques albums, même les fans transis de Lana Del Rey (dont nous sommes) doivent d’abord surmonter un sentiment de légère déception à l’écoute des nouvelles chansons de la chanteuse américaine. Mêmes mélopées rêveuses, même ambiance mélancolique, mêmes thèmes… Ses disques se suivent et se ressemblent. Ce sentiment est d’autant plus pregnant quand le nouvel opus arrive quelques mois à peine après le précédent, comme c’est le cas pour Blue Banisters, et qu’il semble à priori n’être qu’un disque de bonus, composé de chansons écartées du premier justement parce que trop ressemblantes. Il faut un certain nombre d’écoutes attentives pour s’apercevoir qu’il n’en est rien. Certes Blue Banisters est un disque compagnon de Chemtrails over the Country Club, qui accentue encore le virage intimiste des chansons de Lana, en privilégiant le piano-voix. Mais s’il ne contient aucun tube évident, toutes les chansons sont intéressantes et la voix de la chanteuse est encore plus mise en valeur par les arrangements dépouillés. Surtout, une fois qu’elles sont devenues familières, les chansons deviennent aussi indispensables que celles des albums précédents et forment avec elles un corpus qu’on ne se lasse pas d’écouter et qui constitue une partie de la bande son de l’époque. On aime particulièrement « Text Book« , « Blue Banisters« , « Arcadia » « Nectar of the Gods« , « Living Legend » et « Sweet Carolina« . Mais s’il y a une chanson par laquelle on conseille de commencer l’écoute de l’album c’est avec « Dealer« . Sur un rythme faussement indolent, Lana introduit la chanson d’une voix à peine reconnaissable, avant de monter dans les aigus et dans les tours comme jamais. Au deuxième couplet, elle s’énerve contre son dealer qui « ne répond jamais au téléphone » et ne « donne rien en retour » de « tout l’argent » qu’elle lui laisse. Un peu comme son père, aux abonnés absents lui-aussi ( « Plus à la maison depuis des années« ). Quand elle conclut dans un soupir « Toutes les lignes sont occupées, tu planes« , difficile de ne pas faire pareil. Bref, oubliez tout ce qui précède et retenez ceci : Blue Banisters est encore un grand disque de Lana Del Rey. Le septième de rang.
Steely Dan/Donald Fagen : Live
Par Ph.D
Groupe de studio plutot que de scène, Steely Dan n’avait publié qu’un seul album live (Alive in America, sorti en 1995) . Les fans ont donc dû se tourner vers les bootleggers, avec des fortunes diverses : difficile de retrouver le son si parfaitement lêché de Steely Dan sur des enregistrements pirates. La dernière tournée du groupe aux USA a donc été l’occasion de capter les performances, avec un son à la hauteur de la légende de l’ensemble formé autour du duo Donald Fagen /Walter Becker. C’est en hommage à ce dernier, disparu en 2017, que Donald Fagen a reformé le groupe et continue de tourner en offrant au public d’entendre ses propres chansons en plus de celles de Steely Dan. Bien que sortis séparément, les enregistrement live de The Nightfly et de Northeast Corridor forment l’équivalent d’un triple album. Bien que trés daté, on retrouve avec plaisir ce mélange de jazz de rock et de pop rutilant qui est la signature du duo Becker/Fagen. Les versions live des chansons diffèrent assez peu de celles des albums, mais en tendant l’oreille il y a quand même de petites suprises dans les arrangements. Et le son est à la hauteur des attentes des fans : au besoin, on pourra tester sa nouvelle chaine stéréo avec, comme au bon vieux temps de Gaucho ou d’Aja .
















