Cinéma

/Cinéma

Ad Vitam

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Après avoir échappé à une tentative de meurtre, Franck Lazarev (Guillaume Canet) doit retrouver sa femme Leo (Stephane Caillard) kidnappée par un mystérieux groupe d’hommes armés. Il est rattrapé par son passé et plongé dans une affaire d’Etat qui le dépasse.

Ce qu’on en pense

Ecrit et produit par Guillaume Canet, mais réalisé par un sous fifre , ce thriller le met en scène dans un rôle à la Jason Bourne. Ancien du GIGN, viré après une opération qui a mal tourné, le héros doit sauver sa femme enceinte des griffes de ceux qui ont provoqué son renvoi. Un scénario peu crédible,  pour une réalisation de série B d’action  qui culmine avec une poursuite dans les airs assez ridicule. Canet, qui n’a plus l’âge du rôle, est le maillon faible d’un casting par ailleurs plutôt bon. Le meilleur atout du film est sa durée : 1h30, c’est vite vu (et vite oublié).     

Je suis toujours là 

Cinéma|

Par MAB

Le pitch

Rio, 1971, sous la dictature militaire. La grande maison des Paiva, près de la plage, est un havre de vie, de paroles partagées, de jeux, de rencontres. Jusqu’au jour où des hommes du régime viennent arrêter Rubens (Selton Mello), le père de famille, qui disparait sans laisser de traces. Sa femme Eunice (Fernanda Torres) et ses cinq enfants mèneront alors un combat acharné pour la recherche de la vérité…

Ce qu’on en pense

Depuis Terre lointaine et  Central do Brasil  (1995-1998),  chaque livraison du Brésilien Walter Salles est attendue comme une promesse de bonheur cinématographique. Drame poignant sur la dictature, Je suis toujours là ne fait pas exception. La famille du film, Walter Salles l’a bien connue. Enfant, il allait jouer  ans la grande maison des Paiva,  près de la plage d’Ipanema,  le quartier chic de Rio. C’est une histoire vraie que le réalisateur de  Carnets de voyage  relate dans une réalisation précise, documentée, chronologique, adaptée de l’œuvre de Marcelo, l’un des enfants du disparu. En suivant uniquement l’épouse, enfermée dans l’attente et le mépris des militaires, le film laisse le spectateur dans la même ignorance stupéfaite. C’est un peu long (2h17), parfois inutilement détaillé, pas assez à charge peut être…  Mais  Je suis toujours là  a le grand mérite de réactiver toutes les mémoires sur toutes les dictatures. Celle du Brésil a duré 15 ans…  Ovationné à Venise,  le film a reçu un Golden Globe pour la prestation de l’actrice principale, Fernanda Torres.

 

 

 

Spectateurs !

Cinéma|

Par J.V

Présenté à Cannes 2024, le nouveau film d’Arnaud Desplechin est un curieux objet qui, comme son titre l’indique, témoigne de l’expérience qu’est le cinéma pour les spectateurs que nous sommes. Entre film de montage, documentaire et fiction (dans laquelle Desplechin met en scène son double favori Paul Dédalus, ici incarné par plusieurs acteurs),  Spectateurs !  est une formidable  déclaration d’amour au cinéma. Dans une démarche proche de celle de Jean-Luc Godard dans Histoire(s) du Cinéma,   le réalisateur nordiste cherche à percer le mystère de la puissance des images et à expliquer pourquoi certaines nous bouleversent. Mais, contrairement à Godard,  son propos reste toujours accessible et les scènes de fiction, qui entrecoupent les extraits et les interviewes, sont de purs moments de cinéma.  

Maldoror

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Belgique, 1995. La disparition inquiétante de deux jeunes filles bouleverse la population et déclenche une frénésie médiatique sans précédent. Paul Chartier (Anthony Bajon), jeune gendarme idéaliste, rejoint l’opération « Maldoror » dédiée à la surveillance d’un suspect récidiviste (Sergi Lopez). Confronté aux dysfonctionnements du système policier, il se lance seul dans une chasse à l’homme qui le fera sombrer dans l’obsession…

Ce qu’on  en pense

Le Belge Fabrice du Welz avait 20 ans lorsque l’affaire Dutroux a éclatée. Il était sans doute le mieux indiqué pour en tirer une oeuvre puissante. De fait, ce Dossier Maldoror est probablement sa réalisation la plus aboutie. Un polar tendu, réaliste et parfaitement documenté,  qui dénonce sans détour les failles des systèmes policiers et judiciaires belges et s’offre des échappées purement cinématographiques. Comme celle du mariage du jeune enquêteur obsédé par la traque du criminel,  auquel l’épatant Anthony Bajon, prête son physique juvénile. Sergi Lopez, de son côté,  campe un Dutroux plus inquiétant que nature.

Mémoires d’un escargot

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

À la mort de son père, la vie heureuse et marginale de Grace Pudel, collectionneuse d’escargots et passionnée de lecture, vole en éclats. Arrachée à son frère jumeau Gilbert, elle atterrit dans une famille d’accueil à l’autre bout de l’Australie. Suspendue aux lettres de son frère, ignorée par ses tuteurs et harcelée par ses camarades de classe, Grace s’enfonce dans le désespoir. Jusqu’à la rencontre salvatrice avec Pinky, une octogénaire excentrique qui va lui apprendre à aimer la vie et à sortir de sa coquille…

Ce qu’on en pense

Eloignez les enfants ! Ces Mémoires d’un escargot pourraient leur donner des cauchemars. Récompensé par le Cristal du meilleur film au festival d’animation d’Annecy, le nouvel anime en stop motion d’ Adam Elliot est d’une noirceur rare dans le genre. Malgré tout, le réalisateur australien parvient à trouver de la poésie et de la beauté dans la misère, grâce à une direction artistique virtuose. Beau mais triste.

 

Babygirl 

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Romy (Nicole Kidman), PDG d’une grande entreprise, a tout pour être heureuse : un mari aimant (Antonio Banderas), deux filles épanouies et une carrière réussie. Mais un jour, elle rencontre Samuel (Harris Dickinson), jeune stagiaire dans la société qu’elle dirige à New York. Elle entame avec lui une liaison torride, quitte à tout risquer pour réaliser ses fantasmes les plus enfouis…

Ce qu’on en pense

Dommage que Tom Cruise n’ait pas accepté le rôle du mari ! Babygirl aurait pu être vu comme une suite au sulfureux Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick. Nicole Kidman y campe une femme mure qui assouvit ses fantasmes de soumission avec le stagiaire de sa boite. La vengeance d’une rousse ? De quoi attirer le chaland, en tout cas. Dommage que la réalisation d’Halina Reijn soit à des années lumières de celle de Kubrick. A l’arrivée : un  50 nuances de Gray sexagénaire,  aussi érotique qu’une camomille. Remboursez ! 

Le Quatrième mur

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Liban, 1982. Pour respecter la promesse faite à un vieil ami mourant, Georges (Laurent Lafitte) rend à Beyrouth pour un projet aussi utopique que risqué : mettre en scène Antigone afin de voler un moment de paix au cœur d’un conflit fratricide. Les personnages seront interprétés par des acteurs venant des différents camps politiques et religieux. Perdu dans une ville et un conflit qu’il ne connaît pas, Georges est guidé par Marwan (Simon Abkarian). Mais la reprise des combats remet bientôt tout en question, et Georges, qui tombe amoureux d’Imane (Manal Issa), va devoir faire face à la réalité de la guerre.

Ce qu’on en pense

De l’art en temps de guerre... Une pièce de théâtre vaut-elle qu’on risque sa vie pour la monter et la jouer?  Jusqu’où aller pour arracher un peu de culture et de beauté aux combats et aux massacres? Ce sont les questions que pose cette adaptation soignée du roman éponyme de Sorj Chalandon. La reconstitution du Liban des années 80 est saisissante de réalisme. Il est vrai que rien n’y a vraiment changé depuis. Ou alors en pire… D’où l’actualité brûlante d’un film qui donne autant à voir qu’à penser.  

Par amour

Cinéma|

Par J.V

 

Le pitch

Sarah (Cécile de France) et Antoine (Arthur Igual) sont au bord de la rupture, fragilisés par un quotidien surchargé entre le travail et leurs deux enfants. Un jour, Simon (Darius Zarrabian), l’aîné, confie à sa mère entendre des voix. Si Antoine peine à prendre la mesure du problème, Sarah décide de soutenir son fils. Jusqu’où sera-t-elle prête à aller par amour ?

Ce qu’on en pense

Fantastique et veine sociale réussissent plutôt bien aux réalisatrices françaises. Dernière preuve en date,  ce premier film signé Elise Otzenberger, qui offre à Cécile de France un joli rôle de mère courage.  Dommage que la réalisation trop sage le cantonne, au final, à une énième variation sur la famille,  sans chercher à creuser la veine fantastique qui paraissait pourtant prometteuse.

Les Feux sauvages

Cinéma|

Par Ph.D 

Le pitch

Qiaoqiao et Bin vivent une histoire d’amour passionnée mais fragile. Quand Bin disparaît pour tenter sa chance dans une autre province, Qiaoqiao décide de partir à sa recherche…

Ce qu’on en pense

Comme Claude Lelouch, mais avec plus de réussite, Jia Zhang-ke recycle des scènes- utilisées ou non-  de ses films précédents pour donner naissance à d’autres histoires. On retrouve ainsi dans Les Feux sauvages des images de Still Life, des Eternels et de Plaisirs Inconnus  qui retracent, sur un quart de siècle, le destin amoureux de son héroïne de toujours, Qiaoqiao (Zhao Tao) ,  en même temps qu’elles documentent l’évolution de son pays (la Chine),  engagé dans une modernisation à marche forcée. Jia Zhang-ke livre ainsi une épopée sentimentale inédite qui traverse tous ses films et 25 ans d’histoire de la Chine. Un enchantement ! 

Hiver à Sokcho 

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

À Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-Ha (Bella Kim), 23 ans, mène une vie routinière, entre ses visites à sa mère (Park Mi-hyeon), marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami, Jun-oh (Doyu Gong). L’arrivée d’un Français, Yan Kerrand (Roschdy Zem), dans la petite pension dans laquelle Soo-Ha travaille, réveille en elle des questions sur sa propre identité et sur son père français dont elle ne sait presque rien. Tandis que l’hiver engourdit la ville, Soo-Ha et Yan vont s’observer, se jauger, tenter de communiquer avec leurs propres moyens et tisser un lien fragile…

Ce qu’on  en pense

Adapté du roman éponyme d’Elisa Dusapin,  Hiver à Sokcho interroge avec délicatesse la notion de frontière entre les sentiments, dans une ville justement située à la limite des deux Corées. Roschdy Zem y joue un auteur de BD en quête d’inspiration,  qui se retrouve par hasard (ou non), face à  une jeune guide qui pourrait être sa fille (ou pas). Le film suit l’évolution de leur relation avec une tendresse bienveillante dans une mise en scène élégante. Coup de coeur de la semaine.

La Chambre d’à côté

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Ingrid (Julianne Moore) et Martha (Tilda Swinton), amies de longue date, ont débuté leur carrière au sein du même magazine. Ingrid est devenue romancière à succès,  Martha, reporter de guerre et leurs chemins se sont séparés. Des années plus tard, leurs routes se recroisent dans des circonstances troublantes

Ce qu’on en pense

À 75 ans, Pedro Almodovar réalise son premier long métrage en anglais et embarque Tilda Swinton et Julianne Moore dans un mélo crépusculaire sur la fin de vie et l’amitié féminine, tourné aux Etats-Unis (New York et Woodstock). Une nouvelle réussite du maître espagnol, consacrée par un Lion d’or à Venise. Les deux actrices sont merveilleuses et le dernier plan est à tomber raide. Ne passez pas « à côté » de cette chambre, pleine de douceur, de mélancolie et de subtilité.

La Fille d’un grand amour

Cinéma|

Par  J.V

Le pitch

Ana (Isabelle Carré) et Yves (François Damiens) se sont aimés passionnément puis se sont séparés. Des années plus tard, leur fille, Cécile (Claire Duburcq), réalise un documentaire sur leur rencontre. Ils se revoient à cette occasion. Toujours marqués par leur amour passé, ils vont alors chercher un chemin pour revenir l’un vers l’autre…

Ce qu’on  en pense

Scénariste de Valeria Bruni Tedeschi, Agnès de Sacy passe à la réalisation avec ce mélodrame en grande partie autobiographique, puisqu’il s’inspire de l’histoire de ses propres parents. Isabelle Carré et François Damiens forment un couple de cinéma épatant et mettent leur grand talent au service de ce drame intimiste à la réalisation soignée.

Personne n’y comprend rien

Cinéma|

Par Ph.D

Alors que s’ouvre à Paris le procès de l’affaire du « financement libyen »  de la campagne de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007, Mediapart diffuse au cinéma le film qui résume 10 ans d’enquête et quelques 200 articles publiés par le site sur les relations, pour le moins troubles, qu’ont entretenu les pouvoirs français et libyen sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Cette affaire, « Personne n’y comprend rien » estimait en interview l’ancien président de la République. Fabrice Arfi et Karl Laske, qui ont mené l’enquête pour Mediapart se chargent donc d’éclaircir le sujet, face caméra avec quelques protagonistes et plusieurs spécialistes des relations internationales. Des images d’archives de la guerre en Lybie, de la visite d’Etat du colonel Kadhafi à Paris et des nombreuses déclarations de Nicolas Sarkozy sur le sujet,  complètent la démonstration. Le film n’est pas un pamphlet, mais le produit d’une enquête au long cours. C’est passionnant et édifiant. Pour le voir, il faudra, hélas, guetter les rares séances comme celle du Rialto à Nice,  où on a pu le voir en avant-première,  en présence et avec les commentaires d’Ellen Salvi, journaliste niçoise responsable du pole politique de Mediapart. 

L’amour au présent

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Almut (Florence Pugh) et Tobias (Andrew Garfield) voient leur vie à jamais bouleversée lorsqu’une rencontre accidentelle les réunit. Une romance profondément émouvante sur les instants qui nous changent et ceux qui nous construisent…

Ce qu’on en pense

Pour commencer l’année de manière bien plombante, un mélo dans lequel une jeune mère de famille doit faire face à la récidive d’un cancer !  Une Love Story 2025, chargée en pathos mais sauvée in extremis par l’interprétation du couple vedette Andrew Garfield et Florence Pugh. Préparez les mouchoirs…

Bird

Cinéma|

Par Ph.D


Le pitch

À 12 ans, Bailey (Nykiya Adams) vit avec son frère Hunter (Jason Buda) et son père Bug (Barry Keoghan), qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Bug n’a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l’attention et de l’aventure ailleurs. Elle va les trouver auprès d’un mystérieux inconnu (Franz Rogowski) qui traîne dans le quartier à la recherche de ses parents…

Ce qu’on en pense

Trois fois primée à Cannes,  Andrea Arnold y présentait en 2024 ce nouveau drame social dans lequel son cinéma naturaliste se teinte de fantastique, façon Le Règne animal.  La proposition a laissé le jury indifférent, mais pas les festivaliers qui ont apprécié l’audace de la réalisation en format carré et le jeu des acteurs, au rang desquels la révélation Nykia Adams,  Franz Rogowski dans une prestation à la Joaquin Phoenix et un  Barry Keoghan tatoué des pieds à la tête en père immature. Filmé caméra à l’épaule dans le lumpen prolétariat anglais, avec Fontaines DC et Seaford Mods en BO (aussi Coldplay, mais juste pour faire baver les crapauds),  Bird est le meilleur film de la réalisatrice anglaise depuis Fish Tank, auquel il renvoie immanquablement. Leurs jeunes héroïnes pourraient être demi soeurs ou cousines.