Séries

/Séries

Opération Sabre

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Belgrade, 2003. Dès l’assassinat du Premier ministre de Serbie Zoran Đinđić, le pays tombe dans le chaos et le gouvernement déclare l’état d’urgence. Une journaliste et deux  inspecteurs de police mènent l’enquête sur un complot qui a marqué  l’histoire contemporaine serbe.

Ce qu’on en pense

Primée à Cannes Séries, un excellente série policière, politique et historique dans la Serbie de l’après Milosevic. La construction en allers-retours entre plusieurs époques et le nombre de personnages ne rendent pas la compréhension toujours facile pour qui ne connaît pas l’histoire cède l’assassinant du premier ministre Dindic, mais cela vaut la peine de s’accrocher.  8 épisodes à streamer gratuitement  sur Arte.tv 

Les Survivants

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Dans une station balnéaire de Tasmanie (Australie), le meurtre d’une jeune femme remet en lumière des événements survenus 15 ans plus tôt et ravive des souvenirs que tous souhaitaient oublier… 

Ce qu’on en pense

Une série australienne à la réalisation très classique mais qui bénéficie d’un excellent scénario, de trés bons acteurs et des paysages spectaculaires de la Tasmanie. Une histoire de deuil impossible, de culpabilité et de secrets inavouables qui poursuit plusieurs familles sur une quinzaine d’années. L’enquête policière ne sert que de prétexte aux portraits psychologiques des différents personnages, tous parfaitement écrits et incarnés. Sans recours au fantastique, la meilleure saga de l’été.

Sirens

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Devon (Meghann Fahy) pense que sa sœur Simone (Milly Alcock) entretient une relation toxique avec sa nouvelle patronne, l’énigmatique et mondaine Michaela Kell (Julianne Moore) . La vie luxueuse de cette dernière est comme une drogue pour Simone, et Devon décide qu’il est temps d’intervenir. Lorsqu’elle retrouve sa sœur pour lui dire le fond de sa pensée, elle n’a aucune idée de la résistance que va lui opposer Michaela…

Ce qu’on en pense

Encore un drame chez les ultra-riches ? Oui, sauf que les deux héroïnes n’appartiennent pas à ce monde-là. L’une (Milly Alcock, découverte dans Upright)  y a fait son  trou  en tant qu’assistante personnelle ultra dévouée d’une milliardaire de la Côte Est, versée dans l’humanitaire et la protection animale (Julianne Moore toujours parfaite). Mais sa position reste précaire et soumise aux caprices de ses employeurs.   L’autre, sa soeur ainée (Meghann Fahy, géniale),   galère  entre petits boulots, bitures,  amant marié et père Alzheimer. Lorsque la seconde débarque dans le nouvel univers de la première pour la prier de prendre le relais avec leur père, les traumas familiaux remontent à la surface au risque d’éclabousser les riches invités du gala de charité qui se prépare  dans la propriété… En plus,  la patronne semble exercer sur la petite soeur une emprise qui va au-delà de l’argent… A l’arrivée:  une mini série en 5 épisodes en forme de thriller et de satyre sociale sur la résilience et les rapports de classe,  au ton original et au casting parfait dans le décor de rêve d’une vaste propriété de la Côte Est des Etats Unis en été. L’influence de White Lotus  est évidente mais Sirens ne souffre pas de la comparaison. Au contraire !

Mercredi

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

A présent étudiante à la singulière Nevermore Academy, Wednesday Addams (Jenna Ortega) tente de s’adapter auprès des autres élèves tout en enquêtant à la suite d’une série de meurtres qui terrorise la ville...

Ce qu’on en pense

Tim Burton reprend la franchise de la Famille Addams pour une série spin of qui ressemble furieusement… à du Harry Potter. Ambiance Poudlar à Nevermore, où Wednesday Addams se frite avec ses condisciples et enquête sur une série de meurtres. Outre les décors gothiques de bon aloi, le charme de la série tient pour beaucoup à son casting, trés réussi. A commencer par Jenna Ortega dans le rôle convoité de Wednesday. Une teen-serie macabre et drôle qui réussit le mash-up Famille Addams/Harry Potter. La saison 2 est en ligne sur Netflix.

Nature sauvage

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Kyle Turner (Eric Bana), un agent spécial du Service des parcs nationaux, s’attache à faire respecter la loi dans les vastes étendues sauvages américaines. L’enquête autour d’une mort brutale l’embarque dans une course effrénée entre de sombres secrets liés au parc et son propre passé…

Ce qu’on en pense 

Une série policière ultra formatée (flic traumatisé, nouvelle recrue pleine de bons sentiments, meurtres et disparitions en série…),  mais qui bénéficie d’un excellent casting (Eric Bana, Sam Neill…) et des paysages grandioses du Parc Yosemite en Californie,  où se situe l’action. On s’y laisse prendre sans difficulté et si Donald Trump n’existait pas, on pourrait même envisager de louer un lodge à Yosemite pour les prochaines vacances. La fin est bâclée, mais heureusement la série n’est pas très longue.

Ballard

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

L’inspectrice Renee Ballard (Maggie Q) est chargée de diriger la nouvelle division des affaires non résolues de la police de Los Angeles, une unité mal financée, composée uniquement de bénévoles et qui a la plus grande charge de travail de la ville. Ballard aborde ces affaires figées dans le temps avec empathie et détermination

Ce qu’on en pense 

Un spin-off de Harry Bosch, avec Maggie Q (Nikita, Designated Survivor, Bosch Legacy…) dans le rôle de l’enquêtrice acharnée reléguée aux affaires non résolues. Compte tenu de la durée (dix fois 60 minutes !), on ne conseille de s’y lancer que si on aime vraiment les séries policières ultra classiques aux personnages caricaturaux et à la réalisation plan-plan. Dans le genre cold cases, voir plutôt l’excellente série écossaise Les Dossiers oubliés 

Secrets We Keep

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Quand Ruby, une jeune fille au pair philippine, disparaît de l’un des quartiers les plus huppés du Danemark, Cecilie (Marie Bach Hansen), une voisine, est convaincue que quelque chose lui est arrivé. Angel (Excel Busano), sa propre jeune fille au pair, essaie de découvrir d’où viennent les rumeurs que s’échangent les jeunes nounous du quartier, et l’on ne tarde pas à penser qu’il s’agit d’une affaire criminelle. L’affaire de l’étrangère disparue n’est cependant pas une priorité pour la police, et la nouvelle enquêtrice, Alicia , est ravie d’avoir Cecilie et Angel pour l’aider. Peu à peu, elles vont découvrir les rapports de pouvoirs et de privilèges qui règnent dans les demeures cossues des environs.

Ce qu’on en pense

Un Big Little Lies Danois avec Marie Bach Hansen dans un rôle qu’aurait pu tenir Nicole Kidman et Danica Kurcic en simili Penelope Cruz. Le rythme est lent et l’ambiance glacée comme il se doit dans une série nordique. L’intrigue est minimaliste et l’enquête est vite bouclée,  mais elle servent une description très réaliste des rapports de classe.  La fin montre combien chacun est contraint par ses origines sociales et pose la question au spectateur :  quelle décision prendriez-vous à la place de l’héroïne ?

Soleil noir

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Fuyant un passé trouble, une jeune mère (Ava Baya) se fait embaucher comme saisonnière sur un domaine floricole de Grasse. Elle se retrouve bientôt accusée du meurtre de son nouveau patron (Thibault de Montalembert) et découvre qu’il était en réalité son père…

Ce qu’on en pense

En attendant d’accueillir les séries de TF1, Netflix se met au diapason avec une série maison destinée aux spectateurs de la Une, qui n’ont jamais entendu parler de True Detective, de Fargo ou de « Nordique noir ». Comme son titre le laisse présager, Soleil noir est un feuilleton à l’ancienne, qui rappellera aux nostalgiques les grandes sagas estivales de TF1. C’est mal écrit, mal joué et mal réalisé sur un scénario inepte. Les personnages sont tellement caricaturaux et les dialogues tellement mal écrits que même Adjani donne l’impression de jouer faux. Quant à l’immersion sudiste espérée (la chose est censée avoir été tournée à Grasse),  elle se résume à quelques plans de la ville vue de loin et du même champ de roses. Bref, ça sent plus le navet que le parfum ! 

Invasion

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Des aliens envahissent la Terre. A  New York, Manchester, au Japon et en Afghanistan, les survivants sidérés par la violence de cette attaque essaient de s’organiser pour survivre

Ce qu’on en pense

La Guerre des mondes continue d’inspirer les créateurs de séries. Après l’excellente adaptation franco Belge réalisée pour Canal + , voici celle d’Apple TV+ qui lui ressemble un peu pour son parti-pris réaliste et anti-spectaculaire,  mais bénéficie quand même d’un budget de blockbuster. Cela permet de suivre des groupes de survivants sur plusieurs continents et de débaucher quelques stars pour les incarner, dont Golshifteh Farahani et Sam Neil.  Après les premières attaques extra-terrestres qui ont paralysé le monde,  on suit donc les efforts de survie  d’une famille aux Etats-Unis, d’un soldat américain en Afghanistan, d’un groupe de collégiens en Angleterre et d’une japonaise employée à la JASA, équivalent local de la NASA. Les communications ayant été coupées d’un coup, personne ne sait réellement ce qui se passe et on découvre en même temps qu’eux l’étendue des dégâts. La réalisation prend tout son temps pour installer les personnages et faire monter le suspens. Il faut attendre cinq épisodes pour savoir à quoi ressemblent les asssaillants ! C’est long,  mais cela vaut la peine de s’accrocher car la série se bonifie d’épisodes en épisodes. En attendant la saison 3 (22 août sur Apple TV+), la  saison 2 est rediffusée cet été sur Canal +. 

Le Dôme de Verre

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Spécialiste du comportement et criminologue, Lejla (Léonie Vincent) retourne dans la petite ville suédoise où, enfant,  enfant, elle a été kidnappée et retenue plusieurs années par un criminel qui a tué sa mère et n’a jamais été démasqué. Mais c’est aussi l’endroit où elle a trouvé un foyer auprès de Valter (Johan Hendenberg), l’ ex-policier désormais à la retraite qui l’a sauvée. À peine Lejla est-elle arrivée qu’une disparition survient. Alors qu’elle mène l’enquête avec Valter, Lejla est replongée dans l’événement le plus sombre de son passé, qu’elle essaie désespérément d’enterrer. Peu à peu, on découvre que tous les habitants du village cachent des secrets. L’histoire va-t-elle se répéter ?

Ce qu’on en pense

Encore une série noire nordique,  avec pulls moches, neige et personnages traumatisés. Netflix en fait collection et il faut dire qu’on est client. Adaptée de son propre roman par Camilla Läckberg elle-même, celle ci est plutôt réussie et addictive, avec une réalisation lêchée et un twist final pas piqué des hannetons. Le personnage de comportementaliste-enquêtrice-victime  joué par Léonie Vincent est intéressant et pourrait mériter une deuxième saison. L’immersion dans cette petite communauté isolée est particulièrement dépaysante et les décors neigeux rafraîchissants en temps de canicule. Que demander de plus ?

Mobland

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Londres. A la tête du crime organisé, la famille Harrigan lutte pour conserver le pouvoir au sein du syndicat du crime. Quand autant d’argent est en jeu, le danger n’est jamais loin. Heureusement, Harry (Tom Hardy),  leur homme de main, veille au grain… 

Ce qu’on en pense

Avec un titre de Fontaines DC (le meilleur groupe Irlandais actuel) en BO, Tom Hardy, Pierce Brosnan et Helen Mirren au générique et Guy Richie à la réalisation, on entre dans Mobland en confiance. Et on n’est pas déçu ! Après Peaky Blinders , The Gentlemen et Gangs of London, encore une grande série de mafia anglaise. C’est ultra violent certes (sinon ce ne serait pas une série de mafia), mais l’humour au second degré de Guy Ritchie désamorce les scène les plus sanglantes. Le personnage de nettoyeur de Tom Hardy est génial, Pierce Brosnan est impeccable en vieux parrain imprévisible et Helen Mirren délicieuse en sorcière malfaisante. Londres offre un décor idéal à cette nouvelle guerre de gangs, la photo est particulièrement soignée et la BO booste le tout.  Un pur régal pour les amateurs. A voir sur Paramount+ ou via MyCanal.

Stick

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Pryce Cahill (Owen Wilson) est une ancienne gloire du circuit pro de golf, dont la carrière a déraillé prématurément 20 ans auparavant. Alors que son mariage n’est plus qu’un lointain souvenir et après s’être fait virer d’un magasin de sports dans l’Indiana, Pryce mise tout son avenir et son argent sur Santi (Peter Dager), un jeune prodige du golf de 17 ans

Ce qu’on en pense
Le milieu du golf professionnel n’a pas été beaucoup filmé et cette série permet d’y pénétrer,  sans pour autant être réservée aux seuls amateurs de drives et de putting. Le golf n’est que prétexte à une histoire de transmission et de rapports filiaux et amicaux,  entre des personnages que la vie a égratignés mais qui ont gardé leurs rêves intacts. Owen Wilson fait du Owen Wilson,  c’est amusant et parfois émouvant,  avec des personnages attachants et une réalisation dynamique. Parfait pour occuper quelques après midi de canicule.

Plaine orientale

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Quand Reda (Raphaël Acloque)  sort de prison, il espère renouer avec son ancien complice devenu entre-temps le second de Carlotti (Eric Fraticelli), le Parrain qui règne en maître sur le nord de l’île. Reda a du mal à trouver sa place dans ce monde de voyous qui a beaucoup changé et comprend vite qu’il ne sera pas accepté par la bande de la Plaine Orientale. Au même moment débarque à Bastia sa demi-sœur Ines (Lina El Arabi) qu’il a perdue de vue depuis l’enfance. C’est aujourd’hui une jeune magistrate qui intègre le premier pôle anti-mafia constitué par la police et la justice locale. Déterminée à faire tomber le Parrain Carlotti, elle propose à Reda une alliance secrète. Se signe alors un pacte à haut risque entre les deux…

Ce qu’on en pense

Une intrigue peu crédible, des acteurs pas toujours bien dirigés, des situations déjà vues (dans Mafiosa, entre autres)… Et pourtant,  on a accroché à cette « guerre des gangs arabo-Corses« ,  arbitrée par un pole anti-mafia monté de bric et de broc. Ce n’est pas la « série Canal de l’année », mais ça se regarde gentiment. Pas sûr , par contre, que l’image que la série renvoie de la Corse ravisse les autochtones…

Querer

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Après 30 ans de mariage et deux enfants, Miren (Nagore Aranburu) quitte le domicile conjugal et dénonce son mari pour viols conjugaux. Cette grave accusation oblige les enfants à choisir entre croire leur mère ou soutenir un père qui défend son innocence.

Ce qu’on en pense

Après Adolescence, encore une série branchée sur l’actualité la plus brûlante : celle des viols conjugaux. En 4 épisodes serrés tous les aspects de la question sont évoqués, sans pathos,  ni clichés, par cette série espagnole au réalisme impressionnant. Dans le rôle de l’accusatrice, qui affronte sans broncher l’hostilité de ses proches, la suspicion et le déclassement social,  Nagore Aranburu fait une prestation remarquable. Une série à la fois utile et passionnante.

The Bear

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch 

Carmen « Carmy » Berzatto (Jeremy Allen White) , un jeune chef du monde de la gastronomie, est de retour à Chicago pour reprendre le « Diner » familial, à la suite du suicide de son frère. Loin de son univers, Carmy doit faire face aux écrasantes responsabilités d’une petite entreprise, à un personnel récalcitrant et à des relations familiales tendues, tout en subissant les conséquences de la tragédie.

Ce qu’on en pense

Le premier épisode alpague le spectateur par la manche pour le plonger directement dans l’arrière cuisine survoltée d’un « Dinner » de quartier à Chicago,  où le jeune chef Carmen Berzatto (Jeremy Allen White, génial)  prend, au pied levé, la succession de son frère ainé suicidé. C’est Cauchemar en cuisine !  L’endroit est d’une saleté repoussante, aucun appareil ne fonctionne correctement, les plombs sautent sans arrêt (au propre comme au figuré),  les employés sont nuls et n’en font qu’à leur tête et cousin Richie (Ebon Moss-Bachrach) ne semble être là que pour jeter de l’huile sur le feu. Pourtant, la salle (qu’on ne découvrira pas avant le deuxième épisode) ne désemplit pas : il faut envoyer. Heureusement, Carmy peut s’appuyer sur Sydney (Ayo Edebiri) qui vient de débarquer comme stagiaire et a les aptitudes d’une future chef. Mais les emmerdes pleuvent : le resto est plus endetté que la Grèce, les impôts et les charges n’ont pas été payés depuis un lustre et la commission d’hygiène et de sécurité menace de le faire fermer. Carmy se dit qu’il aurait dû rester à New York, où il venait d’être élu « meilleur nouveau chef » du meilleur restaurant de la ville. Sauf que le suicide de son frère l’a fracassé, qu’il pointe aux Alcooliques Anonymes et que le resto est le seul patrimoine familial. Il va lui falloir assurer. Le spectateur aussi doit s’accrocher pendant un premier épisode survolté et braillard. Heureusement, ça se calme un peu par la suite et on s’attache trés vite aux différents personnages qui prennent de l’épaisseur au fil des épisodes. Tout tient sur eux, sur le jeu des acteurs (tous excellents) sur l’ambiance des quartiers populaires de Chicago où se situe le restaurant et sur une mise en scène digne des frères Safdie (Uncut Gems, Good Time) .  Chaque épisode se termine sur un titre rock indé de derrière les fagots (Wilco, Kevin Morby, Counting Crows, Breeders, REM… La BO est dispo sur les plateformes) et on n’a qu’une envie, c’est d’appuyer sur « épisode suivant ». Au moment de l’addition, The Bear se révèle être une des toutes meilleures séries de ces dernières années. Quatre saisons en ligne sur Disney +