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Izïa aux Nuits Guitares

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Par Philippe Dupuy

Izïa a vraiment mis  le feu au festival Les Nuits Guitares de Beaulieu sur mer, le 6 juillet. Et pas seulement avec son show pop survitaminé,  construit autour de son dernier album et de ses tubes. Alors qu’elle avait déjà regagné l’énorme Tour Bus garé devant le jardin de l’Olivaie où venait de se terminer le concert, la chanteuse a eu la surprise de voir débarquer les gendarmes, venus lui demander des comptes sur sa sortie anti-macron, sur scène quelques minutes plus tôt. En cause, une longue digression improvisée entre deux chansons, qui avait commencé par un jeu sexuel entre « Brigitte » et « Manu » (« Quelle coquine, celui-là« ) à la garden party de l’Elysée et qui s’est terminée par une mise au pilori du dit « Manu », transformé en pignata pré-révolutionnaire (voir en fin de vidéo ci dessous).  « Je vois déjà le gros titre dans Nice Matin, demain : Izia appelle au meurtre de Macron ! » rigola la chanteuse avant de passer à la chanson suivante.  Volontairement outrée, caricaturale et carnavalesque,  la diatribe a bien fait marrer le millier de fans venu l’applaudir,  mais n’a pas eu l’heur de plaire à quelques élus locaux qui avaient, semble-t-il, oublié qu’Izia était la digne fille de Jacques Higelin, gauchiste notoire et grand pourfendeur de l’ordre établi. Certains en ont même avalé de travers leur cocktail de bienvenue au carré VIP. Interrogée par Nice Matin le lendemain du concert, l’adjointe à la Culture  de Beaulieu, Marie-José Lasry a déclaré s’être rendue à la gendarmerie pour livrer son témoignage et a affirmé qu’Izïa était désormais « blacklistée de Beaulieu«  ! Le parquet de Nice, qui n’avait visiblement pas d’autres chats à fouetter plus urgemment, a même ouvert une enquête dans la foulée. Les défenseurs de la liberté d’expression apprécieront.

John Butler à Nice

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Par Ph.D

John Butler a donné un superbe concert le 28 juin au théâtre de verdure de Nice, devant un public fourni, international et étonnamment familial. A l’image de son dernier live enregistré à Paris (lire la critique ici), l’Australien se présente seul sur scène avec ses guitares et ses machines et livre des versions habitées et incantatoires de ses chansons, entrecoupées de longues digressions sur la vie, la Foi, la révolution et le monde. Un set solide et généreux, à l’issue duquel Butler a remercié son équipe technique comme le veut la tradition,  mais aussi et c’est plus rare,  celle de Nice ainsi que le jeune garçon qui faisait sa première partie et dont c’était le premier concert. Bon esprit l’Aussie ! 

Dr Feelgood à Monaco

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Par la rédaction

Pour avoir assisté à plusieurs concerts de la formation originale, puis de celle amenée par Lee Brillaux après le départ de Wilko Johnson, on appréhendait un peu de retrouver Dr Feelgood toutes ces années plus tard . Le groupe ne compte plus aucun membre historique,  mais se compose musiciens agrégés au fil du temps pour préserver la marque. En l’occurence : Robert Kane (chant), Phil Mitchell (basse), Kevin Morris (batterie) et Gordon Russel, qui a repris la guitare depuis 2021 et joue sur l’excellent dernier album (Damn Right) sorti en 2022. Autant le dire tout de suite : le quatuor fait le job au-delà de toute espérance. Il a transformé le Grimaldi Forum de Monaco en pub anglais surchauffé, pour une Thursday Live Session qui restera dans les mémoires. Les classiques ( Roxette, Back in the Night, Milk and Alcohol, Down at the Doctors, She Does it Right, Going Back Home, See You Later Alligator), les blues et les nouveaux titres sont joués avec une énergie sans défaut et un son parfait. Gordon Russel est un guitariste rapide et incisif, particulièrement affuté à la slide. Robert Kane, le chanteur,  porte haut les chansons du bon Docteur en s’accompagnant, comme il se doit, à l’harmonica avec une belle prestance scénique. En rappel,  « Route 66 » dévalée à fond de train, donne envie de la reprendre (la route) pour retourner les voir jouer leur prochain gig. C’est donc vrai que les grands groupes de rock ne meurent jamais !

 

 

Zazie à Anthea

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Par Philippe DUPUY

Avant de lancer sa tournée d’été, Zazie a effectué une résidence d’une semaine à Anthea Antibes,  histoire de roder le nouveau show avec deux concerts à la clé, dont un reporté d’un jour à cause de la finale décalée de The Voice (que son candidat a gagné). Nous étions au deuxième show, donné le dimanche soir dans un théâtre bondé. Le concert du Air Tour débute, assez logiquement, par « Ca commence », premier titre de l’ album  Aile-P que la chanteuse n’avait pas encore pu jouer en live. Edith Fambuena, qui a réalisé le disque et remplace à la guitare Pierre Jaconelli (parti chez Biolay) martelle le riff pendant que les trois autres musiciens s’installent et que Zazie entame le premier couplet depuis les coulisses. Puis la chanteuse apparaît, silhouette longiligne, en tenue noire trés ouverte sur le devant. Le son n’est pas terrible et ne s’arrangera guère au long du spectacle. La voix, toujours bien rauque en concert, est perdue dans le mix, les paroles aussi. Les arrangements live, à dominante électro-rock, sont encore plus puissants que de coutume.  Par moments,  on croirait entendre Radiohead ou Nine Inch Nail plutôt qu’une artiste de variétés. A l’aise et naturelle, Zazie bouge son corps plus qu’elle ne danse, plaisante avec le public, s’assoie en bord de scène avec ses musiciens pour une séquence « comptines » ,  puis descend faire un tour dans la salle. Les nouveaux titres et les tubes défilent devant un public ravi qui se lève et danse (une mini-fosse a même été prévue devant la scène pour les plus agités). Les lumières sont basiques, à dominantes rouge et bleu,  le groupe joue en clair-obscur,  sans décor, ni écrans. Pour les festivals d’été (concerts à Saint Raphael, Nîmes et Aix), la formule sera suffisante. Pour les zéniths de la rentrée,  par contre, on espère que la production a prévu une rallonge de budget, sinon ça risque de faire un peu fauché.  Au pire,  Thierry Suc pourra toujours piocher dans les 29 semi-remorques de matos de son autre protégée, la rouquine Mylène Farmer. 

 

 

Michel Polnareff à Nikaia

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Par Philippe Dupuy

Michel Polnareff avait choisi Nice pour lancer sa nouvelle tournée en solo. Sans doute avait-il gardé un bon souvenir des concerts donnés à Nikaia lors des tournées précédentes, en 2007 et 2016 (lire ici). Nous aussi ! Ce que nous avions préféré dans ces spectacles,  c’est lorsqu’il jouait seul au piano. Et justement,  cette nouvelle tournée  était annoncée en piano solo sur une scène centrale tournante, dans l’esprit de l’album d’auto-reprises au piano de ses plus grands tubes,  sorti  cet hiver (Polnareff chante Polnareff). Sa voix y apparaît miraculeusement conservée et son jeu est toujours aussi élégant.  On s’attendait donc à passer une excellente soirée à l’écouter jouer ses tubes. Hélas, le show n’a pas été à la hauteur de l’attente. « On aurait dit une répétition, pas un spectacle » déploraient certains fans à la sortie. Pourtant, la production a mis les gros moyens pour cette nouvelle tournée : scène centrale tournante surmontée d’un écran circulaire, jeu de lumières digne de Starmania, 5 musiciens pour accompagner le chanteur… On est loin de la tournée solo  annoncée. Polna ne chantera d’ailleurs que deux ou trois titres seul au piano… en massacrant la mélodie et les textes. Le reste du temps, c’est le groupe qui a fait le boulot, avec un gros son rock progressif. Le chanteur, lui, donnait l’impression d’économiser sa voix (pourtant impeccable lorsqu’il se donne la peine de chanter vraiment) et de s’ennuyer, semblant déplorer que le public ne connaisse pas les paroles par coeur et ne chante pas à sa place. Les tubes défilent sans que la sauce prenne. Après « Marylou« , Polna quitte la scène en disant à peine au revoir. On ne le reverra plus, au grand dam du public qui manifeste sa déception par des sifflets lorsque les lumières se rallument. On dira que c’était le premier soir et que le show va s’améliorer au fil des dates. Là, il était en rodage. Mais la prochaine fois, c’est sûr, « On ira tous au paradis » !

 

MotoGP: Austin Power

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Par Phil Inout

On attendait Bagnaia, impérial aux essais (Pole) et au Sprint (P1) et c’estAlex Rins qui remporte le Grand Prix des Amériques. Le circuit d’Austin réussit décidément aux Honda boys : 7 victoires en 9 participations pour Alex Marquez et une désormais pour l’ancien Suzukiste reconverti bon gré mal gré. Bagnaia qui pleure (deuxième chute consécutive en tête de course) et Fabio Quartararo qui retrouve le sourire en même temps que le podium. Le Niçois décroche une troisième place heureuse. Heureuse car sans la chute de Bagnaia, le Niçois aurait encore une fois échoué au pied du podium. La Ducati de Luca Marini l’a trop facilement déposé dans la ligne droite. En plus de ne pas faire de différence entre pneus neufs et pneus usés en qualifs (zéro gain de performance), sa Yamaha souffre toujours d’un manque de puissance évident. Le Niçois ne peut toujours compter que sur son génie du pilotage et sa régularité pour rester dans la course au titre. Mais le talent a ses limites : en Sprint, Fabio est parti au tapis pour avoir trop sollicité sa Yam. Johann Zarco non plus n’a pas résolu ses problèmes à Austin. Troisième au Sprint après avoir survolé la Q1 (et foiré la Q2), il est complètement passé à côté de la course qu’il termine en P7 en bénéficiant de plusieurs chutes devant lui. Prochain rendez-vous le 30 avril à Jerez (Espagne).

 

MotoGP: Ouverture au Portugal

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Par Phil Inout

Le championnat du monde MotoGP 2023 s’est ouvert le week-end du 26 mars à Portimao (Portugal) avec la double victoire de Francesco Bagnaia en Sprint et en Grand Prix. Le champion du monde en titre a brillamment  confirmé qu’il serait l’homme à battre cette saison avec une Ducati qui reste la meilleure moto du plateau. Fabio Quartararo a eu beaucoup de mal à suivre la cadence dans les deux courses sur sa Yamaha qui manque toujours de vitesse de pointe et met du temps à trouver un bon rythme de course. 11e en qualif et 10e de la course Sprint (hors des points),  le Niçois termine 8e du Grand Prix, loin du groupe de tête et de ses attentes. Yamaha va devoir travailler encore très dur pour lui permettre de reconquérir son titre. Pour Johann Zarco le bilan est plus prometteur : 10e des essais,  8e du sprint, le Cannois finit 4e du Grand Prix (et 4e au classement général) après une fin de course époustouflante. Héros du vendredi avec une Pole Position d’un autre monde, Marc Marquez a gâché son retour dimanche avec une faute de pilotage digne d’un débutant qui lui a fait percuter Jorge Martin et Miguel Oliveira dans le groupe de tête. Pour le reste, le week-end a montré que les Aprilia et les KTM  avaient encore beaucoup progressé pendant la pause hivernale, au point de permettre à Maverick Vinales et à Jack Miller de tenir la dragée haute aux Ducati aux essais, en Sprint et en course. Enfin, ce que l’on pouvait craindre avec les courses Sprint est arrivé : blessé lors d’une chute,  Enea Bastianini, un des top pilotes Ducati,  débute le championnat avec un handicap de plusieurs courses.

 

Stephan Eicher à Cannes

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Par Ph.D

Après une longue pause forcée par la pandémie, c’est avec un visible plaisir que Stephan Eicher a retrouvé  le chemin de la scène. Et c’est avec un plaisir au moins égal que le public Cannois l’a retrouvé au Palais des festival de Cannes pour découvrir en live les chansons du nouvel album (le magnifique Ode) et ses tubes préférés (« Déjeuner en Paix« , « Combien de temps« , « Des hauts des bas« …). Accompagné de deux musiciens multi-instrumentistes (guitare, basse,claviers, batterie) et d’une harpiste,  dans un décor composé de malles aux trésors géantes et d’une grande table de salle à manger, le chanteur Bernois, en grande forme vocale et d’humeur bavarde,  a déroulé un show à la fois intimiste et entrainant qui a ravi son audience. On espère ne plus avoir à attendre des années pour le revoir dans la région.

Jeff Beck (1944-2023)

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Par Ph.D 

Jeff Beck nous a quittés le 10 janvier 2023, victime d’une méningite bactérienne,  à l’âge de 78 ans. Premier des trois mousquetaires du blues-boom britannique à décéder, Beck était moins connu du grand public que Jimmy Page et Eric Clapton, auxquels il succéda dans les années 60 au sein des Yardbirds. C’est pourtant, avec Jimi Hendrix,  la référence ultime des plus grands guitaristes de la planète,  qui lui ont rendu hommage sitôt connue la nouvelle de sa mort. Son jeu de guitare – aux doigts, saturé, vibrato constamment en main-, était si original et singulier qu’il n’a jamais été copié, ni imité, contrairement à celui d’Hendrix qui a fait des centaines d’émules. D’abord inspiré par le rockabilly et le blues, il s’en est éloigné dès le milieu des années 70 avec deux albums de jazz-rock ( Blow by Blow et Wired) qui ont marqué leur époque et constitué ses plus grands succès commerciaux. Depuis, il naviguait entre les genres, au gré de ses envies,  sans trop se poser de questions,  pour des albums pas toujours inspirés musicalement, mais dont les parties de guitare continuaient de faire l’admiration générale. Les derniers flirtaient même avec la techno,  ce qui ne l’empêcha pas d’enregistrer quelques reprises (de John Lennon et même du Velvet Underground) avec son ami Johnny Depp. Etranger à tout plan de carrière, Beck avait refusé d’apparaître à Woodstock en 1969,  ce qui l’a sans doute privé du succès planétaire qu’ont connu, grâce au film,  Santana, Hendrix ou Alvin Lee. Rod Stewart,  qui officiait à l’époque comme chanteur dans son groupe,  ne le lui a pas pardonné et l’a quitté pour voler vers la célébrité et la fortune. Amateur de hot rods qu’il montait lui-même sans craindre d’abimer ses précieux doigts dans le camboui et les engrenages, Beck traînait une réputation de cabochard. Il honorait pourtant ses rendez-vous avec la presse et le public avec une grande générosité et un flegme tout britannique. Dans le monde très phallocrate du rock, il fut l’un des premiers à s’entourer de musiciennes plutôt que de musiciens.  On l’a vu jouer en 2007 au Nice Jazz Festival, en 2009 à Jazz à Juan et quelques années plus tard au Sporting Summer Festival de Monte Carlo,  avant son concert évènement du 9 juillet 2022 à l’opéra de Monaco avec Johnny Depp (voir vidéo). A chaque fois, on a été bluffé par la liberté et la folle originalité de son jeu de guitare: jazz sur les titres les plus rock et rock sur les plus jazz. L’équivalent pour la guitare d’un Miles Davis. Alors que les jeunes générations se détournent de plus en plus de l’idiome rock et de la pratique instrumentale,  c’est l’une de ses personnalités les plus emblématiques que le rock vient de perdre.

Charlotte Cardin à Anthea

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Par Ph.D

Sorti en France au printemps 2021, le premier album de Charlotte CardinPhoenix,  avait fait naître de grands espoirs autour de la jeune quebecquoise, mix avantageux d’Adèle (pour la voix) et d’Alanis Morissette (pour le look,  les compos et la rock’n’roll attitude). On l’espérait en festival l’été dernier, mais c’est finalement Anthea qui a décroché la timbale de son premier concert dans le sud de la France. A peine débarquée du Canada, la jeune chanteuse était sur la scène du théâtre antibois le 29 novembre, seulement accompagnée de deux musiciens (batterie et basse/claviers) pour un set construit autour des titres de son premier album.  On aurait pu craindre que le répertoire soit un peu étriqué et la scène trop grande pour cette jolie brunette de 28 ans,  mais il n’en fut rien. Ses chansons (en français et en anglais), sa voix soul, son charisme de rockeuse et sa gestuelle de danseuse hip hop sont tout ce qu’il faut à Charlotte Cardin pour captiver une audience et la faire chavirer.  On a pu le vérifier à Anthéa,  où elle a soulevé la salle, trés convenablement remplie pour une première visite. Encore largement méconnue du grand public français, Charlotte Cardin a déjà suffisamment de tubes potentiels en magasin et d’expérience de la scène pour ne pas le rester trés longtemps. On la reverra bientôt en grandes salles ou en festival , c’est certain.

MotoGP 2022: Y’a bon Bagnaia !

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Par Phil Inout

Il lui suffisait pratiquement de rester sur ses roues et de finir la course pour être sacré champion du monde MotoGP: Francesco Bagnaia a fait mieux que ça à Valence.  Il s’est battu comme un beau diable en début de course, avec Fabio Quartararo, jusqu’à arracher un bout du carénage contre la Yamaha du Niçois. Et puis la raison a repris le dessus et l’italien s’est contenté de gérer son avance de 23 points. Il finit 8e ET champion du monde au terme d’une saison magnifique. Pour Fabio, il n’y avait pas d’autre choix que de gagner. Il a tenté l’impossible,   mais n’a pas réussi à faire mieux que P5 au terme d’une course et d’une saison héroïques. Le champion français perd sa couronne,  mais comment pouvait-il en être autrement avec une moto qui rend 10 km/h à ses rivales et que lui seul a réussi à maintenir au sommet de la hiérarchie MotoGP depuis deux ans ?  Il n’a plus qu’à croiser les doigts pour que les ingénieurs japonais réussissent à rattraper leur retard sur la concurrence pour la saison prochaine. L’histoire de la MotoGP retiendra que c’est Alex Rins qui a gagné la dernière course de la saison de superbe manière, offrant sa dernière victoire à Suzuki qui quitte la catégorie. Pour le Cannois Johann Zarco, la déception est grande : non seulement il n’a toujours pas gagné de course en catégorie reine, mais il n’a pas terminé la dernière, victime d’une nouvelle chute alors qu’il naviguait dans le peloton.

 

Rencontre avec Jean-Pierre Dick

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Au port de Nice avec sa casquette de vainqueur de la mythique Club 55 Cup  (Photo Inout-CotedAzur)

« Redonner un peu aux autres ce que ce sport m’a donné« , transmettre son expérience de courses au grand large aux passionnés et agir pour la préservation des océans auprès des jeunes générations:  tel est le souhait de Jean-Pierre Dick, lorsqu’il revient à Nice.  Skipper des plus grandes courses autour du monde, fervent défenseur du patrimoine vital que sont les mers et les océans, ce vétérinaire de formation a embrassé la carrière de navigateur professionnel à 36 ans. Son parcours est aussi atypique que spectaculaire et à plusieurs égards, exemplaire pour les jeunes générations. C’est dans cet esprit de partage que Jean Pierre Dick, ambassadeur de sa ville natale depuis 2020 avec son célèbre monocoque JP 54 « Notre Méditerranée-Ville de Nice », conçu par Guillaume Verdier et designé par la Niçoise Stéphanie Marin, revient chaque année à la rencontre des élèves d’écoles de Nice, du Club Nautique et de ses partenaires pour partager son savoir, ses expériences, et son amour pour la navigation. Un moment privilégié dans le calendrier sportif de cet infatigable marin qui a remporté la Route du Rhum 2022 dans la catégorie Rhum Mono, établissant le nouveau record pour la catégorie à 16 jours 13 heures 57 minutes et 51 secondes. Engagé dans la protection de la biodiversité, Jean-Pierre Dick a dédié son bateau et sa victoire à la Méditerranée dont « les enjeux de survie sont supérieurs aux autres mers de notre littoral« .

Dutronc & Dutronc à Nice

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Par Ph.D

Dans la vie, il y a des cactus, mais pas sur scène avec Jacques et Thomas Dutronc. Pour leur première (et probablement dernière) tournée en duo,  les deux hommes affichent une complicité et une décontraction à toute épreuve. A Nikaia le 4 novembre 2022, les Dutronc & Dutronc, comme ils se présentent avec humour,  ont donné un concert qui a ravi les spectateurs. Entourés d’excellents musiciens (dont le guitariste Fred Chapelier) , dans un décor entre bistrot et studio d’enregistrement , ils ont déroulé une setlist essentiellement composée de tubes de Jacques entrecoupés de quelques chansons de Thomas, pendant lesquelles le daron rejoint le bar (sans abuser visiblement, même s’il promet que cette tournée ne sera la dernière « que derrière un micro »). De loin et sans écran, difficile de dire parfois lequel chante tant leurs voix se ressemblent : seul le phrasé particulier de Jacques permet de faire la différence. Centré sur les chansons sixties de Jacques Dutronc, le spectacle est l’occasion pour les deux hommes de partager avec le public quelques souvenirs familiaux et de rendre un émouvant hommage à Françoise Hardy, dont le portrait géant apparaît en fond de scène pendant que Fred Chapelier exécute « Le Temps de l’amour » à la guitare. Musical, stylé et bon esprit le show des Dutronc-Dutronc est, comme on s’y attendait,  un des musts de l’année. On s’en serait voulu de rater ça !

Neal Black à Nice

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Par la rédaction

Pour sa   23e édition, le festival de Guitare de Nice avait invité,  le 27 octobre à l’Espace Magnan, Neal Black & the Healers.  Le guitariste texan et son groupe ont offert une ouverture électrique au festival qui réunit, chaque année, la crème des artistes de la six cordes. Moins célèbre que ses compatriotes, Johnny Winter et Stevie Ray Vaughan, Neal Black n’en est pas moins un des meilleurs représentants du blues rock texan, avec un toucher et une dexterité qui n’appartiennent qu’à lui. Il l’a prouvé à l’Espace Magnan avec un set généreux qui l’a vu revisiter quelques classiques comme « Who Do You Love » ou « Move it on Over » avec un étonnant mélange de classe et de décontraction. S’exprimant en français entre les morceaux, d’une voix rapeuse et avec un délicieux accent texan, Neal a mis le public du festival de guitare dans sa poche. On espère le revoir très vite sur une plus grande scène.

 

 

Le Grand Bleu live à Nice

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Par Philippe Dupuy

Le 11 mai 1988, Le Grand Bleu de Luc Besson sortait au cinéma après une présentation houleuse au Festival de Cannes. Pour célébrer les 30 ans du film, devenu culte depuis,  deux projections avec la célèbre BO d’Eric Serra jouée en live  ont eu lieu à guichets fermés à La Seine Musicale en 2018. Fort de ce succès, mais retardé par la pandémie de Covid, le ciné-concert du Grand Bleu a enfin pu entamer sa tournée en France, Belgique et Suisse. Prévue en 2020,  mais décalée à trois reprises,  la représentation du Palais Nikaia à Nice a finalement eu lieu le lundi 17 octobre. On y a assisté avec un mélange de curiosité et de nostalgie,  au milieu d’un public qui avait 20 ans à la fin des années 80 et qui connaissait par coeur les répliques cultes du film  (« Roberto, mio palma ! ») . Pour cette tournée, Eric Serra est sur scène, à la basse ou aux percus,  entouré de 6 musiciens multi-instrumentistes (claviers, percus,  guitare, synthés). Le groupe joue le plus souvent dans le noir ou faiblement éclairé,  sous l’écran géant,  où le film est projeté en intégralité mais en deux parrties, avec un entracte de 20 minutes. La  Bande originale de tous les superlatifs (Victoire et César de la meilleure musique de film, disques d’or et platine avec plus de trois millions d’exemplaires vendus…) est jouée à l’identique, note pour note, pendant que  les images défilent à l’écran. Sur les scènes dialoguées, l’orchestre fait silence ou joue en sourdine. Le son et la balance sont parfaits,  au point qu’on oublie presque qu’il y a un groupe sur scène !  Le film n’a pas vieilli. On réalise pendant la projection que les scènes purement musicales sont particulièrement nombreuses et que la BO tient une place énorme. Elle a évidemment contribué au succès phénoménal du Grand Bleu et à en faire un film-culte pour plusieurs générations. On n’avait pas revu le film de Luc Besson depuis longtemps et on a pris un grand plaisir à la projection dans ces conditions particulières. Une expérience profondément immersive :  concert de l’apnée !