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RIP : Robin Le Mesurier (1953-2021)

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 Par Philippe Dupuy

On ne peut pas s’empêcher de penser que si Ron Wood n’avait pas existé, Robin Le Mesurier, qui vient de décéder d’un cancer à l’âge de 68 ans,  serait peut-être devenu un Rolling Stones à sa place. Il avait tout ce qu’il fallait pour ça : le sens du riff, l’attitude, le port de guitare, la clope au bec en jouant… et même la coupe de cheveux  « hibou » dont  Keith Richards, Ron Wood , Jeff Beck, Johnny Thunders  et lui  seuls partagaient le secret.  Né en Angleterre en 1953, tombé dans le rock à l’âge de neuf ans, biberonné au blues et au rhythm’n’blues comme tous les grands guitaristes anglais de sa génération , Robin a d’ailleurs succédé à Ron Wood auprès de Rod Stewart qu’il a accompagné pendant  7 ans (de 1980 à 1987) avant que Chris Kimsey, le producteur des Stones  et  de Johnny Hallyday, ne l’appelle en lui demandant si ça l’intéresserait d’écrire un ou deux titres  pour  Rough Town,  l’album « en anglais » de Johnny. Le reste,  c’est Robin lui-même qui nous le racontait en 2009, profitant du « day off » de la série de concerts « d’adieux » du Taulier au Sporting de Monte Carlo…

16 ans avec Johnny, c’est un record, non ? 

C’est ce qu’on me dit, oui. Cela fera même 17 à la fin de la tournée, puisque j’ai commencé en 1993. Avant,  je connaissais le chanteur de réputation depuis mes débuts en Angleterre,  mais je ne l’avais jamais rencontré. Quand on s’est vus la première fois à Los Angelès, il s’est passé un truc étrange : c’’était comme si on s’était toujours fréquentés. Le déclic s’est fait dans la seconde. Un super feeling , vraiment.  Mais, évidemment,  je n’aurais jamais imaginé rester aussi longtemps. Dans ce business on n’a pas vraiment la garantie d’emploi,  vous savez …

C’est  censé être sa dernière tournée. Quels souvenirs marquants garderez-vous de votre collaboration ? 

Comme vous dites  s’est  « censé être »  la dernière ! (rires)  Je  ne peux même pas l’imaginer s’arrêtant de faire des concerts.  Je sais bien qu’ il a sa carrière d’acteur, mais la musique  c’est dans son sang. Il ne s’arrêtera jamais de chanter, si vous vous voulez mon avis. Quant-aux souvenirs, il y en a beaucoup, comme ce concert pour les fans français à Las Vegas. Mais  jouer au stade de France c’est vraiment un truc. On n’en voit même pas le bout !  Ca, et le concert au Champs de mars devant cette incroyable marée humaine…

 

Comment considérez-vous le chanteur ?  

C’est une icône, un trésor national que vous avez. Il n’y a eu personne comme lui avant et il n’y aura personne après. Il est incroyable. Tous les soirs sa voix m’étonne. La première fois que je l’ai entendu en studio, ça littéralement m’a mis sur le cul. Et ça me fait encore cet effet là à chaque fois.  Vous savez, j’ai enregistré mon premier disque à 16 ans à Abbey Road avec Keith Relf des Yardbirds ,  j’ai accompagné ensuite un tas de chanteurs  et de chanteuses célèbres (Rod Stewart, Meatloaf , Cat Stevens ,Kid Rock, Willie Nelson ,  Bernie ,  Cheryl Crow , Rita Coolidge , Steve Harley, Tina Turner et Elton John, entre autres NDLR). Mais pour moi,  Rod et Johnny restent, de loin, les plus grands.

Y-a-t-il un feeling spécial sur cette « dernière » tournée ? 

Vous savez les tournées c’est toujours un peu spécial. Je me sens toujours  très privilégié d’être le guitariste de Johnny. I l y en a 10 000 qui voudraient la place. Je ne suis pas « blasé » (en français dans le texte)  j’apprécie encore chaque moment sur scène. J’adore jouer avec lui. Il est devenu comme un frère : on porte la même croix autour du cou  (un Christ portant  une guitare en bandoulière). C’est  lui qui me l’a offerte pour mon anniversaire. Je ne peux même pas dire combien ça m’a touché.

Qu’allez vous faire après ? 

De la musique, of course. J’écris un musical sur une histoire de rehab’ qui pourrait être celle d’Amy Winehouse, mais en forme de  comédie.  Et je publierai sur mon site internet un album instrumental .

On vous compare souvent à Keith Richards et Ron Wood.  Ils font partie de vos influences ?  

Bien sur. Keith est le roi du riff. Le meilleur. Il dit toujours  qu’il a tout piqué à Chuck Berry, mais son originalité est  stupéfiante. Je suis ami avec Ron,  on a fait des albums ensemble. C’est un mec super. Mais le guitariste que je préfère écouter c’est quand même Jeff Beck. Comme moi il n’a jamais réussi à chanter en même temps. Mais la différence c’est que lui, il sait faire chanter sa guitare à sa place ! Un pur génie.

Trés affecté par la mort de Johnny Hallyday qu’il a finalement accompagné jusqu’à la fin, Robin était resté proche de Laetitia et de ses enfants  près desquels il habitait à Los Angeles. Il avait écrit ses mémoires en 2019 et participé au concert de reformation des Faces avec Rod Stewart et Ron Wood. Son jeu de guitare incisif est particulièrement en évidence sur l’album live de la tournée américaine de Johnny qui vient de sortir et il intervient à plusieurs reprises dans le documentaire qui l’accompagne. 

Nice : Trial des Nations

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Par la rédaction

C’est au Palais Nikaia à Nice, que le Championnat du Monde de Trial des Nations aura lieu le 11 mars 2022. Après de nombreux reports dus à la crise sanitaire, le Trial Indoor revient avec un nouveau spectacle.  Les 10 meilleurs pilotes mondiaux seront présents pour  une épreuve entre des équipes. La soirée s’annonce très animée avec des zones spectaculaires, un nouveau show son et lumière et une démonstration de VTT Trial et de freestyle qui ravira les petits comme les grands. Le public profitera d’une édition 2022 exceptionnelle sur le plan des décors, du spectacle et de la compétition. Voici le programme détaillé :
19H00 : Ouverture des portes
19h45 : Dédicace des pilotes
20h30 : Début du show et présentation
20h45 : Départ 1er tour
22H00 : Fin du 1er tour et démo VTT et freestyle
22h30 : Départ 2ème tour
23h15 : Remise des prix

 

 

Patrick Timsit à Antibes

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Par Ph.D

 » On n’allait quand même pas se quitter par SMS« …  Résolu à faire ses adieux à la scène après 35 ans de bons et loyaux services (entrecoupés de rôles au cinéma), Patrick Timsit en a fait un spectacle qu’il a présenté deux soirs de suite à Anthea. « Adieu… Peut-Être. Merci… C’est Sûr »:   le titre entretient l’ambiguïté. Sont-ce de vrais adieux ou seulement les premiers? Timsit nous ferait-il une Aznavour ? L’humoriste jure que non. Réputé pour son humour décapant, il en a, paraît-il,  assez d’endosser toute la vacherie du monde. Ca ne se voit pas vraiment dans ce nouveau one man show. Timsit y flingue à tout va. A commencer par ses collègues humoristes et people : Castaldi, Hanouna, Dieudonné, Gad Elmaleh, Roumanoff, Houellebeck, Mimie Mathy… Chacun en prend pour son grade. « Je ne vais pas me géner puisque c’est la dernière » annonce-t-il en préambule. Le show est dans l’exacte lignée du précédent. Timsit s’y demandait si on pouvait rire de tout. Sa réponse est oui, à condition que ce soit drôle. Et ça l’est. Pendant un peu plus d’une heure, on rit à chaque punchline ponctuée d’un  « Bim vanne ! » sonore. S’il s’en va vraiment (il le jure encore au final, mais en croisant obsetensiblement les doigts dans le dos), on regrettera son humour vache. On ne lui dit donc pas adieu, mais merci.

MotoGP: Vive la France !

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Par Phil Inout

Week-end en demi teinte pour les pilotes azuréens au Portugal  pour l’avant dernier Grand Prix de la saison. Dominateur dans les deux premières séances d’essais, le nouveau Champion du monde Fabio Quartararo semblait bien parti pour s’éclater. Mais il ratait sa séance de qualifications (P7), laissant Pecco Bagnaia enlever une 5e Pole Position de suite. Johann Zarco faisait un peu mieux (P5), après avoir dominé la Q1. En course, Bagnaia dominait de bout en bout alors que les deux français féraillaient pour  la 5 e et 6e place… Jusqu’à la chute (sans gravité) de Fabio qui offrait à Zarco la cinquième place méritée et le titre de meilleur pilote indépendant. Bagnaia remportait la course sans coup férir devant Mir (Suzuki) et Miller (Ducati). L’Italien confirme qu’il sera un adversaire redoutable pour Fabio l’an prochain et offre le titre constructeur à Ducati  qui sera le team à battre avec pas moins de 8 machines engagées et de redoutables compétiteurs. Victime d’une nouvelle chute à l’entrainement, Marc Marquez était forfait à Portimao.

Toujours forfait sur blessure, Marc Marquez n’a pas pris le départ du dernier Grand Prix à Valence (Espagne) le 14 novembre pour la dernière manche du championnat du monde 2021. Après leur prestation mitigée au Portugal, les pilotes français espèraient finir sur une note un peu plus rassurante. Pas gagné, au vu des qualifications : Johann Zarco parvenait  à hisser sa Ducati en cinquième position, mais Fabio Quartararo échuait en 8e place. Les Ducati  dominaient encore le plateau avec un Poleman nommé Jorge Martin, auquel le titre de meilleur Rookie était acquis, un Pecco Bagnaia toujours aussi incisif et un Jack Miller toujours performant. Les essais ont été marqués par la chute spectaculaire de Pol Espargaro qui s’est blessé. Moment d’émotion au départ pour Valentino Rossi dont c’était la dernière course en MotoGP et qui partait en dixième position. Une place qu’il reussit à conserver à l’arrivée,  alors que la Team Ducati squattait le podium :  Bagnnia  en tête  suivi de Jorge Martin et de Jack Miller. Fabio Quartararo terminait cinquième derrière Joan Mir (Suzuki) et devant Zarco. Pas mal,  mais pas de quoi s’endormir sur leurs lauriers pour la saison prochaine.  Les Ducati sont désormais les motos les plus rapides sur tous les circuits et leurs pilotes se battront pour le titre, à commencer par Bagnaia 1er dauphin du champion du monde. Si Fabio Quartararo veut conserver sa couronne,  il faudra que Yamaha fournisse à ses motos quelques chevaux supplémentaires. Quant-à Johann Zarco, surclassé par son co- équipier Jorge Martin en fin de saison et toujours sans victoire en MotoGP, il va devoir travailler dur pour conserver sa place de leader chez Pramac et son titre de meilleur pilote indépendant. Bref, les pilotes azuréens ont du pain sur la planche pour l’hiver.

 

 

 

Manu Katché à Nice

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MotoGP 2021 : Champion du monde !

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Par Phil Inout

A 22 ans, pour sa troisième saison en MotoGP, Le Niçois Fabio Quartararo devient le premier pilote français à remporter le titre de champion du monde dans la catégorie reine de la compétition moto. Il doit, certes, son sacre anticipé à la chute de son rival  Francesco  Bagnaia (Ducati) qui était le seul à pourvoir retarder,  voire contrarier son accession au trône. Mais il le doit surtout à son talent, à son travail,  à sa constance et à la parfaite gestion de sa saison. Contrairement à l’année précédente,  le pilote Niçois a su capitaliser sur ses cinq  victoires pour passer les moments difficiles de la saison , en gardant une avance considérable sur ses adversaires. C’est ce qu’il a encore fait ce week-end à Misano, où, mal qualifié sous la pluie (P15),  il est remonté jusqu’à la 3e place, avant de céder le podium dans le dernier tour, sachant déjà qu’il était champion du monde. Devant lui, en effet, le poleman Francesco Bagnaia,  qui avait fait toute la course en tête sous la pression d’un Marc Marquez revenu à son meilleur niveau, venait de chuter. Dés lors, avec plus de 50 points d’avance sur son premier rival Fabio ne pouvait plus être battu au championnat,  à deux courses de la fin de la saison. Les annales du MotoGP retiendront que Marc Marquez a remporté son deuxième Grand Prix consécutif (et le troisième de la saison), que le Cannois Johann Zarco a fini en P5  et que ce Grand Prix était le dernier en Italie, son pays, pour l’immense champion Valentino Rossi dont c’est la dernière saison de course.

 

 

 

Piaf symphonique à Nice

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Par Ph.D
Pour sa nouvelle production, le patron de la société niçoise Directo, Gil Marsalla, a demandé à Nobuyuki Nakajima, auquel on doit les arrangements de Gainsbourg Symphonique, de travailler sur le répertoire de Piaf. Et c’est la chanteuse canadienne Isabelle Boulay qui a été choisie pour porter le nouveau spectacle à l’international. Celui-ci était présenté le 16 octobre au Palais Nikaia avec l’orchestre philharmonique de Nice, pour les 20 ans de Directo.  Ainsi, après le succès planétaire de  Piaf, le spectacle ! voici Piaf symphoniqueUn sacré pari de production dans les conditions actuelles.  Le spectacle débute par un medley instrumental des airs les plus connus de la Môme Piaf. L’orchestre de Nice est dirigé par la trés jeune chef Alizé Léhon,  dont on admire la gestuelle gracieuse et la fermeté dans la direction. Un show a elle seule ! Puis entre Isabelle Boulay, en robe noire, sous l’éclairage d’un réverbère. C’est l’unique décor car le choix a été fait de mettre l’orhestre sur scène, à la même hauteur que la chanteuse.  Elle s’avance, dit avec un bel accent quebecois son plaisir d’être là et sa fierté de porter un répertoire qui l’a construite en tant que chanteuse. Elle chante avec son coeur, sans chercher à forcer la ressemblance dans la gestuelle, ni dans l’intonation, comme si ces chansons étaient le siennes. Et elles le deviennent ! Sa voix se bonifie de titre en titre, jusqu’à toucher la perfection. Les arrangements du pianiste japonais, présent sur scène mais trés discret, semblent couler de source. Ils ne cherchent pas à réinventer ce répertoire, ni à le moderniser. Tant mieux !  Les hits défilent, on se laisse emporter par « La Foule », « La Vie en rose », « Rien de rien », « Milord« … Des chansons moins connues se redécouvrent.  Le final est de toute beauté.  Le public est conquis quoiqu’un peu tiède, comme souvent à Nice… Artistiquement, musicalement, le show est une totale réussite. Visuellement, il manque un peu d’effets pour les Zéniths. Tel quel, sa place nous paraît plutôt être dans les opéras et les théâtres. On l’y reverra avec grand plaisir.

Les Adieux des Magnifiques

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Par Ph.D

Michel Boujenah a effectué une résidence au long cours en sepembre 2021 au théâtre Anthea d’Antibes pour roder son nouveau spectacle,  Les adieux des Magnifiques, qu’il lancera sur les routes à partir de janvier 2022. Une histoire de transmission générationnelle qui passe bien sûr par le rire et l’humour. C’est peu de dire que les temps changent : entre Les magnifiques et leurs petits-enfants, le décalage est tel que les grands-parents sont convaincus qu’ils vont disparaître sans laisser aucune trace. Mais ils n’ont pas dit leur dernier mot, et surtout pas Simone Boutboul que la mort semble avoir oubliée et qui tient tête à ses arrière-petits-enfants avec une inépuisable verve. Avec elle, ce n’est certes pas un monde qui disparaît mais la vie intense qui continue entre rires et sourires…  « J’ai décidé de dire adieu à ces personnages que j’aime tant, explique l’humoriste.  Maxo, Julot et Guigui, mes trois petits vendeurs de pantalons. Mes trois héros d’une aventure, où ce qu’ils doivent sauver c’est la mémoire. Ils sont drôles et bouleversants. Ils sont la version imaginaire de la génération de mon père. Bien avant Internet et le reste, ils s’inquiétaient de savoir si on se souviendrait d’eux dans deux ou trois générations « . On retrouve avec beaucoup de plaisir et d’ émotion Les Magnifiques, dans un spectacle qui mélange la pièce originale avec de nouveaux développements sur les petits enfants, le port du masque, #MeToo ou les réseaux sociaux. Du Boujenah pur jus, qui vous fait passer du rire aux larmes en deux secondes. La mise en scène et les lumières mériteront cependant d’être enrichies pour la tournée.

 

Belmondo: fou de la Côte

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(Photo Charles Bébert) 

Son histoire d’amour avec la Côte d’Azur, entamée en 1965 avec Pierrot le Fou,  s’est achevée ce 6 septembre 2021. Jean-Paul Belmondo s’est éteint « tranquillement » si l’on en croit le communiqué de presse annonçant sa mort. C’est bien la seule chose qu’il a dû faire » tranquillement », lui le turbulent génie qui rendait fou ses profs du Conservatoire. Depuis l’AVC qui l’avait terrassé en Corse en 2001 et dont il ne se remit jamais totalement, ses vacances « Toc toc badaboum » sur la Côte étaient évidemment plus calmes. Mais il manquait rarement le rendez-vous et on pouvait le croiser l’été dernier encore à Cannes, Juan les Pins, Saint Tropez, ou Monaco, à bord d’une longue décapotable américaine, au bras de la belle Carlos Sotto Mayor, une de ses ex célèbres revenue tardivement dans sa vie.  On aurait dû s’inquiéter de ne pas l’avoir vu cet été chez Mamo,  sa cantine préférée d’Antibes, mais on pensait l’y voir en septembre quand il y aurait un peu moins de monde. Par chance, la Ville de Nice avait programmé une exposition du photographe niçois Charles Bébert qui a trés bien connu Bebel et l’a souvent photographié à Nice et sur la Côte.  Les panneaux grands formats, disposés devant le musée de la photo, près du cours Saleya, ont égayé l’été des Niçois et des touristes. Nice aura ainsi rendu hommage à Belmondo de son vivant. 

Sébastien Tellier à la Fondation Maeght

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Par Ph.D

En marge de l’exposition   » Les Giacometti : une famille de créateurs« ,  la Fondation Maeght de Saint Paul de Vence proposait pour la première fois, cet été,  des concerts d’artistes triés sur le volet. Après  La Femme , Chassol et Keziah Jones, Sébastien Tellier se produisait le 22 août sur la scène installée dans les jardins de la fondation. Dans ce cadre exceptionnel, entouré des sculptures du labyrinthe Miro et de trois musiciens, le pape de la variété electro a livré un concert mémorable, enchaînant les tubes planants,   au clavier ou à la guitare (dont il tire des solos ébouriffants, façon Prince),  pour finir sur une jolie reprise de La Dolce Vita de Christophe. Un moment véritablement magique pour les quelques dizaines de spectateurs qui avaient saisi l’opportunité de venir voir jouer Tellier dans ce cadre grandiose et inspirant. On espère en revivre d’autres l’été prochain, si la Fondation persiste dans sa volonté de proposer des concerts d’exception dans l’écrin de sa fabuleuse propriété.

Sainte Marguerite : le cadeau d’Elton

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Par Ph. D

Le vendredi 13 août, Elton John publiait un remix dance de Cold Heart en duo avec Dua Lipa. Signé PNAU,  le remix est une des meilleures surprises de l’été 2021:  un tube imparable et dansant.  Le lendemain, la star anglaise qui possède une maison au Mont Boron à Nice,  avait réservé une table à La Guérite,  le restaurant de poissons huppé de l’île de Sainte Marguerite, dans la baie de Cannes qu’il connaît bien pour y avoir tourné le clip d’ I’m Still Standing et être venu présenter son propre biopic, Rocketman,  au Palais des festivals. Comme il y avait un DJ et que l’ambiance s’y prêtait, la rockstar, en short et gilet d’inspiration grecque (en discret hommage au maître des lieux,  le chef Yannis Kioroglou),  s’est approchée de la cabine,  a demandé au DJ de lancer sa nouvelle chanson et a pris le micro pour s’adresser aux convives incrédules en ces termes:   “Pendant le confinement j’ai fait ce single avec Da Lipa. Il est sorti hier. Alors, je veux que vous dansiez tous sur votre table et que vous agitiez vos mains et vos serviettes”. La suite, à voir ci dessous en vidéo,  s’inscrit d’emblée dans la légende estivale de la Côte d’Azur : le cadeau d’Elton à sa deuxième patrie,  au terme d’un été Covidé,  avare de stars et d’événements aussi festifs et joyeux… 

 

Grand Gaou à Six Fours

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Par Phil Inout

Le Pointu Festival, seul festival de rock indé de la Côte  d’Azur,  a dû se réinventer pour cette édition 2021 sous Covid. Rebaptisé Grand Gaou Festival et passé payant, il a ouvert sa programmation à la chanson française avec Benjamin Biolay et Catherine Ringer et au jazz avec Ibrahim Maalouf et Kyle Eastwood, mais a réussi l’exploit de réunir sur scène deux groupes d’envergure internationale en ouverture : Mogwai et The Notwist. Un exploit vu le contexte.  Devant une assistance hélas trop clairsemée, The Notwist a ouvert les hostilités avec une belle énergie pop. Trés attendus, les écossais de Mogwai ont eu des problèmes de son (basse muette) en début de show,  mais ont ensuite imposé leur post-rock puissant et joué leur excellent dernier album (As The Love Continues) pour un public de fans ravis de l’aubaine.

(photo Gaëlle Beri)

Pour la deuxième soirée, l’affiche Hoshi+Benjamin Biolay a fait un carton : le festival affichait complet et  Benjamin Biolay n’a pas caché sa surprise (et sa joie) de voir autant de monde devant la scène. Le Grand Gaou ressemblait à un vrai festival d’été d’avant la pandémie. En grande forme, le patron a livré un show moins centré sur le dernier album qu’on l’imaginait, reprenant même un titre d’Etienne Daho, dont il assure quelque part et par avance, la succession. Mais le gros coup de coeur de la soirée était pour Hoshi qui a enflammé le Gaou avec son enthousiasme juvénile et ses chansons engagées qui n’oublient jamais d’être dansantes.

L’annulation du concert de Morsheeba,  a contraint les organisateurs à reprogrammer Aaron, qui devait assurer leur première partie. Le duo electro, qui après Beaulieu (Nuits Guitares) et Puget sur Argens (Le Mas) poursuivait son tour des festivals de la Côte, a finalement ouvert pour Catherine Ringer. Une aubaine pour le public du Gaou qui leur a fait un accueil enthousiaste pour le concert de cloture du Festival.

Amy Winehouse : Dix ans déjà

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(Photo Hadi Karimi) 

Par Philippe Dupuy

Le 23 juillet, cela fera 10 ans tout juste qu’Amy Winehouse nous a quittés,  laissant dans la soul pop anglaise un vide sidéral. Fille d’un chauffeur de taxi et d’une pharmacienne d’origine Russe, Amy Winehouse a grandi à Southgate au nord de Londres. Après avoir fait ses classes dans les pubs, elle publie en 2003 un premier album Franck , passé relativement inaperçu, mais connait une gloire fulgurante en 2007 avec le second Back To Black qu’elle présente au Midem de Cannes et dans lequel elle ressuscite l’âme du Rhythm’n’blues, de la Motown, des Shangri Las et des Ronettes. Incapable de gérer sa nouvelle célébrité, Amy devient, hélas, très vite la proie des tabloïds du monde entier qui la traquent pour ses frasques d’alcoolique et de camée. Incapable d’assurer correctement la plupart de ses concerts, elle qui chantait « Je ne veux pas aller en detox, non, non non » (« Rehab »), va de cure de désintoxication en cure de désintoxication, sans le moindre succès. Programmée puis déprogrammée à l’été 2011 au Sporting de Monte Carlo, elle avait entamé au printemps une nouvelle tournée, qui s’est achevée prématurément le 18 juin à Belgrade,  où elle était montée sur scène ivre morte incapable de chanter. Dés lors, l’issue fatale ne semblait plus faire beaucoup de doutes. Le 23 juillet, Amy Winehouse rejoignait Brian Jones, Jimi Hendrix, Jim Morrison, Janis Joplin et Kurt Cobain au fameux « club des 27 », qui réunit les rock stars mortes à cet âge, décidément fatidique. Reste une voix qui a touché le monde, un look de Cléopatre punk aux yeux étirés et à l’improbable choucroute, et une légende qui veut qu’après qu’elle ait chanté « Ain’t too proud to beg » des Temptations avec les Rolling Stones, Keith Richards, roi de la déglingue mais fin connaisseur en matière de Rhythm ‘n’blues, se soit écrié : « C’était qui ? Aretha Franklin ? ». Pour les dix ans de sa disparition, Arte lui rend hommage sur son site avec un concert enregistré en 2007 à Londres et un documentaire de la série Classic Albums consacré à l’enregistrement de Back to Black. L’excellent  documentaire d’Asif Kapadian, Amy, est également  disponible sur Salto et en vidéo à la demande.  Sa maison de disques a, par ailleurs,  publié cet hiver un excellent triple album de lives enregistrés à la BBC qui permet de mesurer la perte qu’a représenté sa disparition pour la soul pop anglaise.

Beigbeder dans ses oeuvres

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Par Philippe DUPUY

Pour fêter ses 30 ans de littérature et les 20 ans de 99 Francs, Frédéric Beigbeder  a conçu un   » (Presque) seul en scène« , dans lequel il se fait accompagner par DJ Pone aux platines pour un « DJ Set littéraire« . Présenté en exclusivité les 1er et 2 juillet à Anthéa,  après une création le mois dernier au Bataclan, le spectacle débute avec la voix de Sacha Guitry qui parle de liberté, et celle de Françoise Sagan qui évoque son droit à  « faire des bêtises« . Le ton est donné. Assis en pyjama et robe de chambre informe à la Big Lebowski, dans un fauteuil Emmanuelle orné de bras et de jambes de femme, l’écrivain écoute dans le noir, en mangeant une barre chocolatée. Le décor est censé être celui de son salon, avec des livres partout, un 33T de Stevie Wonder au pied d’un tourne-disque, deux  énormes  enceintes hifi, des chandeliers et un grand écran en fond de scène. Quand il se lève, Beigbeder parle du confinement qu’il a mal vécu, lui le nightclubber dandy et jouisseur de la vie : « Seize mois de garde à vue, c’est long ! J’avais l’impression que Jean Castex m’en voulait personnellement« . Citant des extrait de ses romans et de ses chroniques radio, avec un phrasé qui rappelle par instants celui de Pierre Desproges,  l’écrivain affirme pourtant s’être bien calmé avec l’âge question sorties en boîte, drogue, alcool et call girls: « Je trie même mes déchets avant d’en devenir un« . Entre deux saillies,  DJ Pone envoie les hits des années 70-80 qui ont marqué la jeunesse du héros du jour (Ha Ha, Depeche Mode, Blondie, OMD, Black Sabbath, Michael Jackson, Daft Punk, The Stooges…) et Beigbeder n’a aucun mal à faire lever les spectateurs  et à les faire danser comme dans une boite de nuit après le 9 juillet. A la fin, le  public envahit la scène comme dans un concert d’Iggy Pop au son de « I Love Rock’n’Roll » (Joan Jett).  Le  « DJ set littéraire » de Beigbeder est plus musical que littéraire : le seul auteur cité est sur scène. Pas de concurrence pour Fabrice Lucchini, qui viendra faire de vrais lectures les 15 et 16 octobre à Anthéa.

Jim Morrison : Âme fifty

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Par Philippe Dupuy

Le 3 juillet 2021, cela fera tout juste un demi siècle que Jim Morrison est mort à l’âge fatidique de 27 ans, inaugurant le fameux « Club des 27« . Le chanteur des Doors est décédé à Paris, dans des conditions encore mystérieuses,  dans la nuit du 2 au 3 juillet 1971. Officiellement, il est mort d’une crise cardiaque dans son bain, alors que sa compagne Pamela Courson dormait dans la chambre à côté. C’est, en tout cas, ce que stipule le certificat de décès. Une autre version veut qu’il ait fait une overdose d’héroïne dans les toilettes d’un night club parisien, le Rock’n’Roll Circus, où il était venu acheter de la drogue pour Pamela. Il aurait ensuite été transporté par des amis à son appartement de la rue Beautreillis,  puis placé dans sa baignoire dans l’espoir qu’il reprenne connaissance. Appelé à son chevet plusieurs heures plus tard, le médecin n’aurait pu que constater son décès. Amie du couple, Agnès Varda a assisté Pamela Courson dans ses démarches auprès des autorités françaises et connaissait certainement la vérité,  mais elle l’a emportée dans sa tombe. L’entregent de la cinéaste explique, peut-être,  que l’enquête ait été aussi succinte et qu’aucune autopsie n’ait été réalisée. Car la version de l’overdose, qui a circulé dès que le décès a été rendu public, est attestée par le témoignage tardif de Sam Bernett,  le patron du Rock’n’Roll Circus qui, dans ses mémoires, rapporte avoir vu Morrison inconscient dans les toilettes du club et avoir autorisé  l’enlèvement du corps pour éviter le scandale. Jim Morrison,  qui était en congé des Doors et avait choisi de vivre en poète à Paris,  était dans un état de délabrement physique et psychique avancé. Il buvait énormément et prenait de l’héroïne avec sa compagne toxico. Un suicide par overdose est tout à fait plausible. Devenu une icone, figé à tout jamais dans sa beauté juvénile,  le chanteur est enterré dans un carré du cimetière du Père Lachaise. Sa tombe est toujours très fréquentée par ses fans qui, 50 ans après, viennent encore régulièrement y déposer des hommages. Pour célébrer le 50e anniversaire de la mort du Lizard King, Arte diffusera, le 2 juillet,  un documentaire qui raconte ses derniers jours à Paris, suivi du documentaire The Doors : When you’e strange et de  la captation d’un concert du groupe à l’ïle de Wight.