Je te veux, moi non plus
Par Ph.D
Le Pitch
Nina (Ines Reg) et Dylan (Kevin Debonne), meilleurs amis depuis l’enfance, n’ont aucun secret l’un pour l’autre. Désormais, Nina vit à Paris tandis que Dylan habite à Biarritz. Dylan a toujours pensé qu’ils finiraient ensemble mais n’a jamais sérieusement tenté sa chance auprès de Nina puisqu’elle se moque de lui à chaque fois qu’il évoque un avenir ensemble. Quand Nina quitte son petit ami et décide de partir à Biarritz pour des vacances improvisées avec ses deux meilleures amies, elle a finalement un déclic. Alors que Dylan vient de débuter une relation avec sa dernière rencontre, Nina réalise que c’est bel et bien lui l’homme de sa vie ! Pleine de rebondissements, leur histoire d’amour va être beaucoup plus compliquée que prévu…
Ce qu’on en pense
Après avoir mis « des paillettes dans sa vie » grâce au stand up et aux réseaux sociaux, l’humoriste Inès Reg débarque au cinéma avec cette comédie romantique inspirée de sa propre vie, dans laquelle elle partage l’écran avec son compagnon Kevin Debonne. Au menu: de la tchatche et… pas grand chose d’autre. On s’ennuie ferme en attendant que les deux tourtereaux se décident à se déclarer enfin leur amour. L’humour est en dessous de la ceinture, tout est surjoué, les personnages sont à gifler et les situations ont été vues dans environ dix mille autres romcoms beaucoup plus réussies. Côté réalisation, rien à dire non plus : même Biarritz est mal filmé. Dans la lignée des « films d’humoristes » qui font généralement de gros bides en salles, Je te veux, moi non plus doit sans doute au Covid d’avoir évité ce destin funeste. C’est la plateforme de streaming d’Amazon, Prime Vidéo, qui en a hérité. Mais ça ne va pas mettre des paillettes dans son catalogue…
Music
Par Ph.D
Le Pitch
Zu (Kate Hudson) sort tout juste de désintox lorsque sa grand-mère décède, lui laissant la garde de Music (Maddie Ziegler) , sa jeune demi-soeur autiste. Alors que Music vit le plus souvent dans son monde imaginaire et musical, Zu essaye de faire face à ses nouvelles responsabilités. Elle pourra heureusement compter sur Ebo (Leslie Odom Jr), son voisin bienveillant qui lui apprendra que les obstacles de la vie peuvent être surmontés avec l’aide d’un ami …
Ce qu’on en pense
Alors qu’il aurait dû faire les beaux jours d’un grand festival, le premier film de Sia débarque en direct VoD à cause du Covid. Mais sa sortie reste un événement : depuis « Chandelier« , la chanteuse australienne a une communauté de fans ultra fidèles dans le monde entier et le casting est alléchant. On y retrouve Kate Hudson (Nine, Meilleures ennemies, The Killer Inside Me), crâne rasé, dans le rôle d’une junkie en voie de rédemption, Maddie Ziegler la muse des clips de Sia et Leslie Odom Jr (Le Crime de l’Orient Express), dans un « drame optimiste » sur l’autisme, qui alterne curieusement patine indé et forme clippesque. Bonne idée au départ, les clips musicaux censés illustrer le monde intérieur de la jeune héroïne autiste (Maddie Ziegler toute en sourires Colgate et roulement d’yeux) finissent par prendre trop de place pour ne pas ressembler a du placement de produit (la B.O des chansons du films est bien sur déjà en vente et elle cartonne). Dommage, car la partie « réaliste » du film est plutôt réussie, même si le scénario « à la Rainman » est transparent (la méchante droguée sera sauvée par l’amour de la gentille autiste et celui du beau voisin) et sue le happy end à dix kilomètres. Au final, c’est trop long de trois clips, mais sympa quand même. Voire plus, si affinités particulières avec la pop lyrique de Sia.
Horizon Line
Par Ph.D
Le Pitch
Anciens amants, Sara (Allison Williams) et Jackson (Alexander Dreymon) sont invités sur l’île tropicale de Rodrigues pour le mariage d’une de leurs amies. Ils se retrouvent seuls passagers d’un avion monomoteur survolant les eaux bleues de l’océan indien. Quand le pilote décède d’une crise cardiaque, le couple va devoir se débrouiller pour rallier l’île et y atterrir…
Ce qu’on en pense
Entre comédie romantique et survival, ce petit film signé Mikael Marcimain nous entraîne au dessus de l’océan Indien entre l’île Maurice et celle de Rodrigues, où deux ex-futurs tourtereaux à fort potentiel érotique (Allison Williams vue dans Get Out et Alexander Dreymon héros sexy de The Last Kingdom) vont devoir remplacer au débotté le pilote de leur avion victime d’une crise cardiaque. Le réalisme n’étant pas le souci principal de cette sympathique production, on s’amuse bien à les voir ramper sur la carlingue en plein vol pour remplir le réservoir d’essence avec du rhum. Rythmé, amusant, ensoleillé et court (1h32), le film se laisse voir d’autant plus gentiment qu’on sait d’avance que plus leur situation aura l’air désespérée, plus les deux héros auront de chances de s’en sortir vivants.
The Professor And The Madman
Par Ph.D
Le Pitch
En 1878, William Chester Minor (Sean Penn), médecin militaire de formation, est interné depuis plusieurs années dans un asile en Angleterre après avoir tué un homme sous le coup d’une bouffée délirante. Un jour, il répond à l’annonce publiée par le lexicographe James Murray (Mel Gibson), qui cherche des collaborateurs pour éditer le dictionnaire anglais d’Oxford. Au fil des ans, Chester Minor devient l’un des principaux contributeurs, envoyant une quantité astronomique de fiches, alors que son état mental se détériore…
Ce qu’on en pense
Présenté à Deauville l’an dernier, ce biopic qui met en scène Mel Gibson et Sean Penn a connu une génèse compliquée. Ce qui explique sans doute pourquoi il débarque directement sur OCS. Tourné en 2016, The Professor and the Madman a fait l’objet d’un long litige entre la production et Mel Gibson qui, après avoir porté le projet l’avait renié, estimant que la version finale trahissait son travail et celui du réalisateur Farhad Safinia (Apocalypto). Après règlement à l’amiable, le film devait sortir à l’automne 2020… Pile au moment de la fermeture des salles pour raisons sanitaires ! Les cinéphiles n’ont pas perdu grand chose car le film est raté. Alors que l’histoire (vraie) est, somme toute, relativement simple, la réalisation complique tout et se perd dans des pistes inutiles et peu crédibles. Un psychiatre d’abord étonnamment bienveillant devient subitement tortionnaire sans qu’on comprenne pourquoi, un journaliste surgit de nulle part pour semer la zizanie (en s’excusant de le faire), l’académie d’Oxford retourne cinq fois sa veste sans que cela change le cours de l’histoire et la maladie mentale dont est censé être atteint le personnage Sean Penn évolue miraculeusement au gré du scénario. Ce qui permet à l’acteur d’en faire des tonnes, croyant sans doute tenir un « rôle à Oscars »…. Pendant ce temps, Mel Gibson mange sa barbe avec l’air de se demander ce qu’il fait là. Quand ça ne veut pas…
I Care A Lot
Par Ph.D
Le Pitch
Marla Grayson (Rosamund Pike) est une tutrice légale réputée, spécialisée dans les personnes âgées et riches. Aux dépens de ces derniers, dont elle s’approprie les biens sans scrupules, elle mène une vie de luxe. Mais sa dernière victime s’avère avoir de dangereux secrets. Marla va devoir utiliser sa détermination et sa ruse si elle veut rester en vie et continuer à faire prospérer son business …
Ce qu’on en pense
Après Gone Girl, Rosamund Pike creuse son personnage de bitch stylée mais sans scrupules dans cette comédie noire de l’Anglais J Blakeson. Elle y campe une redoutable prédatrice qui, avec la complicité d’un médecin et d’un directeur d’Ehpad, envoie les riches vieillards à l’asile et les gave de médicaments pour mieux les spolier de tous leurs biens. Manque de bol, sa dernière cliente à des accointances avec la mafia russe et elle va devoir jouer serré pour ne pas finir coulée dans du béton armé. Caustique a souhait, I Care A Lot bénéficie, outre son actrice vedette, d’un excellent casting, au sein duquel on retrouve le Tyrion Lannister de Game of Thrones, Peter Dinklage , en parrain Russe bonzaï, amateur de pâtisseries et de morts rapides. Le scénario est digne d’une série à la Fargo et tient ses promesses jusqu’au bout : dommage qu’on ne puisse pas en dire autant de la réalisation. On passe malgré tout un excellent moment.
Moxie
Par Ph.D
Le Pitch
Inspirée par le passé rebelle de sa mère (Amy Poehler), Vivian (Hadley Robinson), une timide ado de 16 ans, lance un journal anonyme qui dénonce le sexisme et le harcèlement dans son lycée. Elle est vite dépassée par le succès de sa création…
Ce qu’on en pense
Adapté du best seller éponyme de Jennifer Mathieu par l’humoriste actrice et réalisatrice Amy Poehler, Moxie (rebelle) commence comme un très classique teen movie (c’est la rentrée, 2 copines laissées pour compte se retrouvent au lycée) pour virer rapidement au pamphlet féministe anti harcèlement et anti sexiste bien dans l’air du temps. Un peu lourd sur les intentions mais sympathoche, le film aligne un casting de choc avec Amy Poehler (Parks & Recreations) dans le rôle de la mère à la coule, Hadley Robinson (Les Filles du Dr March) dans celui de sa fille en voie d’émancipation, Emma Johnson (After) en Pom Pom Girl qui cache un douloureux secret et Patrick Schwarzenegger dans celui du quarterback harceleur. Enlevé et drôle, rythmé par une BO power pop très girlie (Bikin Kill, Gossip…), Moxie se laisse regarder gentiment, même si on ne fait pas partie de la cible ado visée.
Cherry
Par Ph.D
Le Pitch
A Cleveland, Nico Walker (Tom Holland) s’engage dans l’armée par dépi amoureux. Il sert comme infirmer en Irak et rentre traumatisé par les horreurs de la guerre. Accro au médicaments puis à l’héroïne, il entraine Emily (Ciara Bravo) dans l’enfer de l’addiction et finit par braquer des banques pour payer leur drogue…
Ce qu’on en pense
Les réalisateurs d’Avengers, Joe et Anthony Russo, débarquent sur Apple+ avec ce drame adapté de l’autobiographie d’un vétéran de la guerre d’Irak tombé dans la drogue et les braquages, Nico Walker. Tom Holland , qui joue Spiderman dans la saga des Avengers et qui était déjà trés bien dans Le Diable tout le temps, endosse le rôle de l’ex vétéran camé avec conviction. Sa partenaire, Ciara Bravo, lui donne joliment la réplique. Débarrassés des contraintes du film de super héros, les Russo s’essaient au film indé en multipliant les effets visuels et les gimmicks (voix off, découpage en 5 parties, adresses caméra…). Le problème, c’est qu’on a déjà vu tout ça cent fois, que ça dure deux plombes et qu’au final on a l’impression d’avoir regardé un mash up de Trainspotting, de Full Metal Jacket, d’Un Prophète et de dix autres films sur les ravages des opioïdes.
César 2021 : Adieu les confinés
Par Philippe DUPUY
« Pourquoi faire les César ? s’est demandée Marina Foïs dans son discours d’ouverture de la 46e nuit des César. On a réfléchi et on n’a pas trouvé. C’est pour ça qu’on s’est dit que c’était essentiel« . Des esprit moins egocentrés seraient probablement arrivés à une conclusion inverse. Alors que les salles sont fermées pour raisons sanitaires et que des dizaines de films ont été empêchés de sortir, que célébrait-on, en comité restreint, testé et masqué, ce vendredi à l’Olympia ? La réconciliation de la Grande Famille Du Cinéma ? De ce point de vue, ce fut réussi : pas de polémique, un palmarès entièrement dédié à la diversité et une louable unité de parole dans la critique de la politique culturelle en temps de pandémie. La GFDC est apparue soudée comme jamais… Mais dans quel état ! Quasiment en loques. A l’image de Corinne Masiero, arrivée en Peau d’âne pour remettre le César des costumes et repartie en tenue d’Eve. Un geste punk qui a sidéré l’audience. La comédienne de la série Capitaine Marleau , qui porte d’habitude sa fourrure sur la tête, n’est pourtant pas la seule à être repartie à poil : François Ozon (11 nominations, zéro César) et Emmanuel Mouret (12 nominations, 1 seul César ) ont fait de même. Albert Dupontel a tout raflé (7 César, dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur film). Pas de chance, c’était le seul à boycotter la cérémonie ! Le titre de son film (Adieu les cons) suffit, sans doute, à expliquer pourquoi. Difficile de lui tenir rigueur de son absence: la soirée fut encore plus longue et ennuyeuse que de coutume, avec un hommage au Splendid qui oublia cuellement la pauvre Anémone et un autre à Jean-Pierre Bacri, trop vite expédié pour paraître vraiment sincère. Même l’humour trash de Marina Foïs, Blanche Gardin et Laurent Lafitte , associés dans l’écriture des lancements, tomba à plat la plupart du temps, quand il ne provoqua pas la consternation. Après le pataquès de l’an passé, on pressentait que les César ne nous étaient plus « essentiels ». Cette cérémonie de con(finé)s l’a confirmé de manière assez crue. Et nue !
Petite Fille
Par Ph.D
Le pitch
Sasha, né garçon, se vit comme une petite fille depuis l’âge de 3 ans. Le film suit sa vie au quotidien, le questionnement de ses parents, de ses frères et sœur, tout comme le combat incessant que sa famille doit mener pour faire comprendre sa différence. Courageuse et intraitable, Karine, la mère de Sasha, mène une lutte sans relâche portée par un amour inconditionnel pour son enfant.
Ce qu’on en pense
Présenté en avant première au festival In&Out, Petite Fille est le nouveau documentaire de Sébastien Lifshitz (Adolescentes, Les Vies de Thérèse, Bambi, Les Invisibles), auquel la Cinémathèque de Nice a consacré en septembre une grande rétrospective. Après s’être intéressé aux tourments de l’adolescence, le réalisateur a choisi de filmer un(e) enfant transgenre et sa famille. Il le fait avec le talent et le tact qu’on lui connaît et qui lui ont valu un César du documentaire pour son film sur les sans abris (Invisibles). C’est la première fois que le cinéma aborde la question en filmant un(e) enfant aussi jeune et le combat de ses parents pour faire accepter sa nouvelle identité. C’est magnifique et, pour une fois, on se réjouit qu’à cause du confinement le film atterrisse sur Netflix plutôt qu’en salles. Il pourra ainsi être vu dans le cercle familial, ce qui est idéal car c’est une ode vibrante à la famille.
Force of Nature
Par Ph.D
Le Pitch
Muté à Porto Rico après une bavure, l’agent Cardillo (Emile Hirsh) est chargé avec sa coéquipière (Stephanie Cayo) d’évacuer les résidents d’un immeuble avant le passage d’un ouragan. Parmi eux, Ray (Mel Gibson), un officier de police à la retraite, refuse de partir. Alors que Cardillo essaie de le convaincre, un groupe de criminels investit l’immeuble, en tuant le gardien, pour voler des œuvres d’art de grande valeur qu’un des résidents y a entreposées…
Ce qu’on en pense
Il faut remercier les plateformes de streaming d’avoir nourri les cinéphages pendant la pandémie. Au point qu’on peut se demander si ces derniers ressentiront le besoin de retourner en salles quand elles ré-ouvriront. Un film comme Force of Nature permet d’apporter une réponse rassurante à cette question : fort heureusement, les studios ont pris garde de réserver leurs meilleures nouveautés pour les cinémas, quitte à devoir en repousser la sortie de plus d’un an comme c’est le cas pour le nouveau James Bond. On sera heureux de retourner voir de vrais films d’auteurs et de très bons films de divertissement dans les salles après s’être gavés de séries B destinées au marché du « direct vidéo » comme Force of Nature. Mel Gibson y joue les utilités dans un second rôle de vieux flic acariâtre qui aurait pu (dû?) être tenu par Bruce Willis. L’intrigue est d’ailleurs plus ou moins calquée sur celles de la série Die Hard. Tout se passe dans un immeuble où se retrouvent piégés, pendant un ouragan, de méchants gangsters, de bons flics, un ancien nazi collectionneur d’œuvres d’art, une doctoresse sexy et un fauve. Le scénario est invraissemblable et la réalisation beaucoup trop plan plan pour un thriller. Mais le réalisateur a le bon goût de boucler l’affaire en 1h40 et du coup on n’a pas le temps de trop s’ennuyer.
Palmer
Par Ph.D
Le Pitch
Ancien champion de football universitaire, tombé pour vol avec violences, Eddie Palmer (Justin Timberlake) revient s’installer à sa sortie de prison chez sa grand mère Vivian (June Squib) qui l’a élevé dans une petite ville de Louisiane. Malgré ses premières réticences, il se prend d’affection Sam (Ryder Allen), le petit garçon transgenre d’une voisine junkie (Juno Temple), qui trouve refuge chez Vivian quand sa mère découche…
Ce qu’on en pense
Mélo sur la rédemption et la résilience, signé Fisher Stevens (Avant le déluge, And We Go Green...) , Palmer se regarde gentiment, grâce à une réalisation soignée et aux prestations sobres mais justes de Justin Timberlake , Juno Temple, Alisha Wainwright et du jeune Ryder Allen, dans le rôle du petit garçon « différent ». Les personnages sont attachants et l’ambiance de « small town » américaine est assez bien rendue. En streaming sur Apple TV + un dimanche après midi confiné, ça peut suffire…
Sentinelle
Par Ph.D
Le Pitch
Klara (Olga Kurylenko) est interprète dans l’Armée Française. Traumatisée après son séjour en Syrie, elle est mutée à Nice au sein de l’Opération Sentinelle. Là, auprès de sa mère et de sa sœur Tania (Marilyn Lima) , elle tente de se reconstruire. Mais un soir, après une sortie en boîte de nuit, Tania est retrouvée à moitié morte sur plage. Elle a été violée et tabassée. Klara va alors tout mettre en œuvre pour retrouver les agresseurs et venger sa sœur. Cette traque sans merci la mènera sur les traces d’Yvan Kadnikov (Andrey Gorlenko), le fils d’un puissant oligarque russe de la Côte d’Azur…
Ce qu’on en pense
Après La Terre et le sang, dans lequel Sami Bouajila défendait sa scierie au fusil de chasse, Julien Leclercq signe avec Sentinelle son deuxième film d’action pour Netflix. Le scénario laisser espérer plus de profondeur, avec une héroïne Niçoise d’origine Russe (la James Bond Girl Olga Kurylenko) de retour chez elle, traumatisée après avoir servi en Syrie. Hélas, trop pressée d’enchaîner les scènes de baston, dans lesquelles la belle Olga tatane du ruskof avec un bel enthousiasme, la réalisation fait l’impasse sur tout ce qui pourrait un tant soit peu crédibiliser l’histoire. A commencer par le cadre de vie de l’héroïne, réduit à un plan de cité de Nice Nord et un autre de Promenade des Anglais. Si la caméra s’attarde sur les tourments de l’héroïne et sur le beau visage de Kurylenko (dont le serrement de mâchoires annonce une nouvelle distribution de coups de lattes), tous les autres rôles sont découpés au fusil d’assaut. Mention spéciale pour le méchant oligarque Russe, qui habite évidemment le château Diter (censé se trouver au Cap d’Antibes) et meurt deux fois, pour justifier un déplacement de l’équipe à Dubaï. Résultat : au lieu du film de vengeance un peu pêchu qu’il aurait dû être, Sentinelle est une série Z téléfilmesque qui ressemble à un spin off de Riviera.
Un Prince à New-York 2
Par Philippe DUPUY
Le Pitch
Prenant la succession de son père au royaume du Zamunda, le nouveau roi Akeem (Eddie Murphy) prend conscience qu’il n’a pas d’héritier mâle. Sauf qu’en fait si… Flanqué de son fidèle assistant Semmi (Arsenio Hall), il part le chercher à New York, dans le quartier du Queens où tout a commencé.
Ce qu’on en pense
30 ans plus tard, Eddie Murphy rendosse le costume africain du roi Akeem pour une suite du film de John Landis, daté de 1988. Le monde a changé, mais pas l’humour régressif qui faisait le sel de cette comédie qui connait encore un grand succès à chacune de ses rediffusions télé. En retour de grâce depuis l’excellent Dolemite Is My Name (dont il retrouve le réalisateur Craig Brewer), Eddie Murphy prend un visible plaisir à se remettre dans la peau des personnages et à en inventer de nouveaux. Tous ses amis d’Hollywood ont voulu être de la fête : Wesley Snipes, James Earl Jones et même Morgan Freeman font des compositions réjouissantes, tandis que John Legend, Gladys Knight et les Salt n’ Pepa assurent les moments musicaux. On prend un réel plaisir à retrouver l’univers et les personnages cultes du premier film. Dommage que le scénario, la réalisation et le jeu des acteurs soient si paresseux ! Personne ne semble vraiment croire à la réussite du projet qui partait pourtant d’une belle idée (l’émancipation des femmes du royaume Zamunda). Avec un peu plus de conviction et de folie ce Prince à New-York 2 aurait pu être au niveau du premier et aller chercher un succès en salles plutôt que de pantoufler sur Amazon Prime Video.
Bliss
Par Ph.D
Le Pitch
Récemment divorcé, Greg (Owen Wilson), dont la vie va à vau-l’eau, rencontre Isabel (Salma Hayek), une femme vivant dans la rue, convaincue que le monde brisé et pollué autour d’eux n’est pas réel. Elle est persuadée qu’ils vivent dans une simulation laide et et rude à l’intérieur d’un autre vrai monde, beau et en paix. D’abord sceptique, Greg finit par découvrir qu’il y a peut être une part de vrai dans la théorie du complot d’Isabel.
Ce qu’on en pense
Le couple formé par Owen Wilson et Salma Hayek est l’atout majeur de ce drame fantastique signé Mike Cahill (Another Earth, I Origins), qui joue avec le concept de réalité virtuelle. Les deux héros qui se rencontrent dans un quotidien sombre et déprimant (lui vient de se faire virer, elle est SDF) font en fait partie d’un programme destiné à faire apprécier leur vie à de riches oisifs en leur faisant vivre virtuellement un quotidien difficile. Mais la machine se détraque et revenir à la vraie vie va être plus difficile que prévu… Un scénario à la Matrix (pilules de couleur comprises) beaucoup trop alambiqué pour ce qui s’avère n’être qu’une simple romance. Interminable et moche : on oubli (ss) !
The Map of Tiny Perfect Things
Par Ph.D
Le pitch
Mark (Kyle Allen), un adolescent à l’esprit vif, vit la même journée à répétition. Son monde est bouleversé lorsqu’il rencontre la mystérieuse Margaret (Kathryn Newton), elle aussi coincée dans la même boucle temporelle. Mark et Margaret forment un duo magnétique qui part à la recherche de toutes les petites choses qui pourraient rendre ce jour parfait…
Ce qu’on en pense
Deuxième film à reprendre ce mois-ci le motif de la boucle temporelle d’ Un jour sans fin, The Map of Tiny Perfect Things (Itinéraire des petites choses en VF) en est un peu la version ado, avec deux jeunes héros bien craquants Kyle Allen et Kathryn Newton (vue dans Big Little Lies). Comme celui de Palm Springs, le scénario imagine en effet deux personnes coincées dans la même boucle temporelle et raconte leur dilemme : y rester pour profiter d’un amour sans fin ou risquer d’en sortir pour vivre leur « vraie vie » ? En attendant de se décider, les tourtereaux ont la bonne idée d’occuper leur temps à chercher, à travers la ville, les moments parfaits qui parsèment la journée. Une comédie adolescente romantico-fantastique rondement menée et joliment mise en scène par l’inconnu Ian Samuels.