Cannes : Miramar Plage
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Recommandé par Jacques Gantié (Table Libre)
Question de saison : Miramar est-il le meilleur restaurant de plage de la Croisette ? Réponse un peu fourbe : à quoi bon classer les tables-parasols et se mettre à dos le gratin du sable cannois ! Tout de même, la tenue d’assiette, l’accueil pro et le service affûté, l’étoffé plutôt rare de la carte des vins… tout mérite attention. Mers lointaines, plages choisies ou chics stations d’hiver, Julien Hocquaux, le directeur, a bourlingué de Saint-Martin à Juan-les-Pins, Courchevel ou Le Bourget-du-Lac (Le Bateau ivre, 2 étoiles) et tient la gastronomie pour un atout. Un résistant ! Encore fallait-il trouver un chef pour défier la pression de l’été. Ce bon génie sorti de sa lampe s’appelle Florian Cano. Ni pro sur le retour, ni baroudeur à bandana, formé cinq ans à l’Oustau de Baumanière au temps de Sylvestre Wahid, il a réussi son passage de la grande maison des Baux-de-Provence aux transats de Cannes. Les cartes « plagistes » sont souvent longues comme un désert sans oasis. Celle du Miramar l’est aussi. Mais à chaque étape c’est léger, bien tissé, grillé juste, finement accompagné. Au risque d’une revue de détails, on salue la déclinaison de tomates, burrata crémeuse, les gamberoni marinés au citron, les filets de rougets et coquillages, fenouil croquant-fondant, la côte de veau et macaroni, tomates-parmesan, les linguine au homard, risotto de quinoa, les desserts « tradi » ou ciselés de Jean-Claude Linxe… On craignait du désinvolte pour tables farniente, cette fièvre estivale qui peut toujours contrarier l’adresse la mieux disposée, mais rien de tel ce jour-là, à cette adresse blanche et sobre.
La carte des vins recrute élégant, fruité, généreux, sans facilités sudistes. Dans son tour des domaines, on puise Château Barbanau cuvée « Kalahari » (Cassis), Bellet Clos Saint-Vincent, domaine Trévallon, cuvées de Fiumicicoli (Corse-Sartène), Sancerre « Génération Dix-Neuf », Riesling de Trimbach, Pouilly-Fumé « Silex » de Dagueneau, fines bulles d’Henri Giraud « Code Noir », Blanc de blancs Deutz 2007, premiers de cépages bourguignons, bordelais classés à l’or fin… Du beau monde. Enfin, comme chez ses voisines, l’addition, plus cannoise que fleur bleue, flirte sans surprise avec les 100 e. Mais cette cuisine-plaisir a un prix, qui ne nous semble pas usurpé. Celui du soleil et du marchand de sable.
Nice : Les Garçons
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Les Garçons, on y va pour la réputation (élogieuse), pour la déco « industrielle chic » et l’ ambiance » lounge » (attention c’est toujours bondé : réservation obligatoire) . On y revient forcément, pour la cuisine, l’accueil et le rapport qualité . Ça se passe dans le vieux Nice , rue Centrale, pas loin de chez Fenocchio. La carte promet une cuisine française « revisitée, gourmande et saine ». Elle est courte, mais tout fait envie. Dès l’entrée, des choix cornéliens se posent : Brick au Munster et figues fraîches rôties ? Taboulé de quinoa à la féta, vinaigrette de framboise ? Salade d’endives, pommes et noix à la fourme d’Ambert et miel ? Velouté de potimarron et poire ? Tout est à 11 euros, ce qui ne facilite pas la décision pour les radins. A suivre : Médaillon de veau au caviar d’aubergine, jus de thym, pommes de terre au four, Magret de canard à la figue, polenta crèmeuse et jus corsé au Porto, Lasagnes courgette et chèvre au basilic, Burger façon « cheese » ou « cheese bacon », pommes de terre au four, Pavé de saumon, vierge de mangue et graine de chia, risotto au curry, Dos de cabillaud au chorizo, fondue de poireaux (tout à 18 euros) . L’assiette est copieuse, mais les gourmands s’achèveront à l’ Ananas rôti au rhum, émulsion de noix de coco, au Clafoutis aux mirabelles, à la Panna cotta à la carotte et gingembre, tuile au sésame ou à la très redoutable Tarte au chocolat et caramel au beurre salé et pistaches (tout à 8 euros). Une des (rares) adresses sûres du Vieux Nice.
Nice : Chez Julie
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Julie Geille tient bar à vins et grignotages, rue Grimaldi. Ou « rue Geille » ? En quatre ans, ses parents ont métamorphosé l’aimable artère en point de référence gastronomique, ouvrant Séjour Café, tenu par leur fille Marina, puis Mon Petit Café avec leur fils Robin. Il ne restait plus à Julie qu’à compléter la collection familiale. Assiettes gourmandes et tapas : burrata et tomates cerise, saumon fumé bio, chèvre frais, gâteaux maison… Sans oublier la sélection, jamais figée, de deux vins par couleur. Rendez-vous Chez Julie !
Toulon : Le Local
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Recommandé par Jacques Gantié (Table Libre)
Murs bleu canard, panneaux de bois brut, ardoise du jour accrochée en tryptique… Le Local de Thibaud et Caroline Durix, au Mourillon, a l’allure d’un bistrot de copains. Encore un ? Plutôt un amour de bonne table ! Un parcours en lieu sûrs (Hôtel du Castellet, Hostellerie Bérard à La Cadière-d’Azur, La Réserve de Beaulieu, Carthier Traiteur à Toulon) explique la maîtrise soucieuse du produit qu’installe Thibaud Durix dans ses assiettes de grès. Avec deux entrées, deux plats et deux desserts, au choix, le menu (29 €) est l’un des meilleurs rapports qualité-prix de l’aire toulonnaise. taboulé de chou-fleur et fromage de chèvre frais, siphon betterave et tuile dentelle au curry, quasi de veau à la tendreté parfaite avec palets de polenta à la marjolaine, purée de butternut et cèleri rave confit, poire pochée à l’hibiscus, crémeux vanille et gelée de rose, au délicat sucré… Cette cuisine en solo sonne juste. Un vrai coup de coeur !
(Photos J.G)
Monaco: Bagatelle
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Recommandé par Jacques Gantié
Après New York, où l’enseigne a été créée en 2007, Saint-Tropez, Dubaï, Miami et Rio, Bagatelle s’est installé au printemps 2017 dans le carré d’or de la place du Casino à Monaco, Galerie Charles III. Et c’est Rocco Seminara, talentueux chef d’origine calabraise, qui a pris la direction de la cuisine. Sur une carte d’inspiration méditerranéenne , le poulpe rôti et «millefeuille» de champignons-pommes de terre est devenu signature. On aime aussi le gourmand-paysan de la casareccia aux cèpes, le carpaccio de Saint-Jacques et radicchio confit, les petites ravioles «Al Pin» aux herbes, la selle d’agneau des Alpes rôtie à la sarriette, le millefeuille vanille au fin croustillant. Rocco Seminara a un style bien à lui, graphique, multicolore, raccord avec le décor qui va de la galerie-terrasse à la salle théâtrale et baroque ponctuée d’art contemporain, à la cave « secrète » mais bien pourvue. Bagatelle prouve qu’on peut bien déjeuner ou dîner à Monaco sans se ruiner , avec une table qui varie les plaisirs de midi jusqu’après minuit. Sans oublier le brunch du dimanche matin qui n’est pas… une bagatelle.
Cannes : Noisette
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(Photo Franz Chavaroche)
Par Jacques Gantié
Connaissez-vous le bleu Noisette ? Couleur tendre, pas vraiment de trattoria, plutôt boutique gourmande. Chaises bleues, banquettes roses, baies grandes ouvertes et terrasse sur la rue, c’est le nouvel « italien » de Cannes, créé par Alice et Silvio Nocella, venus de Ligurie. Alice travaillait dans le tourisme, Silvio dans la finance. Ils ont l’envie, la fraîcheur et parlent de leur passion pas de leur cursus étoilé. À Camporosso, dans le Val Nervia, arrière-pays de Vintimille, ils tenaient table et chambres d’hôtes dans une ancienne maison de facteur, avant de choisir Cannes, entre Croisette et rue d’Antibes.
Accueil à l’italienne – Alice et Leila -, recettes qui vous changent de tant d’adresses de pasta et, côté suggestions (19€), du cousu main. Buongiorno aux raviolis à la ricotta, zeste d’orange, sauce de tomates cerises… Aux tagliatelles aux olives, pistou de tomates séchées et amandes… C’est clair, bon, parfumé, copain avec l’huile d’olive Taggiasca du domaine familial, au goût d’amande. Noisette est ouvert du cappuccino matinal à l’heure du thé, au déjeuner et au dîner. Au-delà des antipasti et plats classiques – assiettes de jambon de Parme, spaghettis bolognaise… – Silvio cuisine authentique et local. Il conte avec ferveur les raviolis pincés – co u pesigu du Val Nervia – farcis de blettes, viande et aromates selon la recette de Buggio, ou de pommes de terre et fromage comme à Castelvittorio, gardien de la cucina bianca des bergers et de la transhumance. Et les chitarronis romains aux trente jaunes d’œuf, comme d’étroites tagliatelles découpées à la mandoline – mieux, la chitarra – servies avec pecorino et poivre noir de Madagascar… Émotion, terroir, vérité.
Côté dessert, celui de Silvio, à l’orange, le fruit juteux recouvert de zestes confits, cage dorée de caramel filé, est tout en délicatesse. Envie d’emporter quelques prodotti ? Alors prenez sur l’étagère bleue les artichauts violets de Perinaldo, conservés dans l’huile d’olive, ou le thon rouge de Carloforte (Sardaigne)… Noisette, jolie Noisette, raconte-nous encore ton Italie !
Hyères : Chez Lulu
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(Photo Franz Chavaroche)
Par Jacques Gantié
Provence ou Toscane ? A l’orée de la vieille ville de Hyères, porte du Fenouillet, Chez Lulu invite simplement l’Italie. Saveurs, produits, malice, atmosphère… on connaît les ingrédients d’une trattoria réussie, qu’on soit près de Florence, dans les Pouilles, au Piémont, en Ombrie ou Ligurie. Il y a tout cela, la foi autodidacte en plus, dans le restaurant ouvert il y a six ans par Lucienne Ferrer et Jean-Etienne Parrocel. Un amour de bouchon – quinze places, per piacere, réservez ! – épatant pour goûter, rire, trinquer ou lier connaissance. Dans ce théâtre au décor d’ancienne triperie avec vitrine, banquettes, lustre et tentures, étagères de pâtes artisanales et vins italiens, Jean-Etienne Parrocel cuisine en artisan de la pasta, Lulu sert, anime et commente l’inspiration du jour écrite sur papier quadrillé, comme à l’école. On a faim et soif d’apprendre ! Pour réviser l’art de la cuisine povere, voici les jambons de Parme de Gianferrari à Canossa, la porchetta toscane de Dario Cecchini, sur les terres du Chianti, les pâtes aux courgettes à la napolitaine, la cima genovese (viande de veau farcie de légumes et pignons), les raviolis citron-ricotta et speck du Piémont, les délicieuses mafaldine, comme des petites lasagnes, aux cèpes et gorgonzola, les saucisses perrugine à la polenta, les orechiette des Pouilles, anchois et brocolis, la caponata sicilienne, compotée d’aubergines. Et le tiramisu-fraise, et le flan à l’orange ! Cette collection à géométrie saisonnière puise à la source des régions d’Italie, les vins ont corps et âme – l’Amarone della Valpolicella ! -, les pâtes changent au fil des jours et, comme il se doit, l’important est autant le produit et la cuisson que la sauce. Et Lulu ? Dans la salle piccola ou sur la terrasse-soleil, son timbre et son tonus vous changent des humeurs en berne. Tout à côté, le Frigo de Lulu, boutique-épicerie aux produits et vins bio de la botte, ouvre son étal quotidien aux formules midi et plateaux de charcuteries (10 à 12 euros) ou à l’aperitivo de fin de semaine. Même esprit, même légèreté, même produits… la fête !
Ollioules : Bouchon
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Par François Baille
L’adresse est atypique ! Planté dans un endroit discret d’une zone commerciale, Bouchon se veut ouvert à tous. On découvre en poussant la porte, une fantastique cave à vin avec plus de neuf cents références qui nous font voyager dans les meilleures appellations. Une salle de restaurant chic et sympa, une équipe dévouée à la clientèle. Voila pour le décor ! Les patrons aiment faire partager leur savoir-faire. En cuisine, c’est le jeune chef Romain Janin, bien entouré de Thibaud et Christophe qui proposent au quotidien une carte du marché. Produits frais, poissons de Sanary et de l’Amap des Olivades. On savoure des plats créatifs, raffinés et délicats.
Nice : Le Bistronome
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Par Elodie Leman
On aime pouvoir sortir d’un restaurant avec le ventre plein… sans se vider le porte-monnaie. C’est le défi que le chef Anthony Soler relève depuis deux ans dans son restaurant Le Bistronome. Après être sorti major de promotion à l’école hôtelière de Nice, il a travaillé pour de prestigieuses enseignes de la région. Il fait le grand saut en ouvrant son restaurant en août 2014. Confiant sur ses qualités de cuisinier, il dit qu’il souhaite « avant tout offrir aux clients quatre choses indispensables : des produits frais achetés chaque matin au marché, des prix abordables, des plats avec des ingrédients de saison et de l’originalité. » Sa carte propose cinq plats et change toutes les semaines. Même si l’on retrouve des inspirations asiatiques voire du monde entier, rien n’est constant. Ainsi, « le client a l’impression de changer de restaurant à chaque visite. » Le Bistronome est une adresse qui n’a qu’un seul mot d’ordre : une éthique au service du plaisir.
Nice : Mon Petit Café
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Recommandé par Jacques Gantié (Table Libre)
Ancien de L’ Arpège d’Alain Passard, du Jamin de Robuchon, de L’ Ambroisie de Bernard Pacaud, du Pavillon Ledoyen et de quelques autres escales à Paris et en Corse (L’ Emile’s à Calvi), David Angelot s’est installé depuis peu dans la cuisine de poche du Petit Café, rue Grimaldi à Nice. Une table qui tranche sur la bistronomie niçoise : parquet, banquettes, accueil cool et discret, murs au bleu tendresse, terrasse vitrée sur la rue… La déco est vintage, arty, littéraire… En cuisine, le métier de David Angelot s’exprime dès l’entrée de tourteau avec brunoise de navets, mangue, coriandre et siphon de noix de coco. La fricassée cèpes et escargots ? Même tenue, même évidence. Sur l’ardoise aux six desserts, une délicieuse feuillantine pralinée, mousse et sorbet mandarine, crème de marron, est aussi acquise à la cause de cette cuisine tranquillement gastronomique, sans rituel ni dorure, qui sera facturée autour de 50 € ( entrée, plat, dessert et un vin au verre) . Mon Petit Café est, avec Séjour Café, sa voisine et presque jumelle (tenue par la soeur du propriétaire), l’une des tables de plaisir et de refuge du centre ville.
Toulon : Etc
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Recommandé par Jacques Gantié (Table libre)
Ancien magasin de musique devenu épicerie-table-coffee-shop, Etc a été lancé en juin par Sébastien Villemiane et Jessie Savéan. Avec quelques autres adresses « à manger » proches de la Place d’Armes, celle-ci, sans doute la plus cool, contribue à changer l’atmosphère du quartier. Le comptoir aux balançoires, les rayonnages de resto-épicerie chargés de bocaux et conserves, les flacons de vins nature, les ardoises qui annoncent plats et smoothies du jour, le vélo accroché au mur de l’arrière-salle… Etc, la joue bobo-écolo-bio. Sebastien a travaillé au Plaza-Athénée, puis sept ans à «L’Endroit», restaurant des Batignolles où il a rencontré Jessie. Etc. est plus modeste, mais fait simple et bon. Des déjeuners aux soirées music live et des afterworks aux brunches du samedi, on trouve toujours son bonheur dans ce resto plus convivial que conceptuel, qui multiplie animations et rencontres. L’assiette, d’inspiration tous terroirs, régale un honnête homme : parmentier de filet mignon de cochon, raviolis quatre fromages à la crème de parmesan, le vieux chariot aux sept fromages, la mousse au chocolat, gourmande et légère… On en ferait volontiers sa cantine.
Cannes : Table 22
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Recommandé par Jacques Gantié (Table libre)
Au milieu de la rue Saint Antoine, où fleurit la bistronomie, trône Mantel. A l’enseigne Table 22, cet élève de Maximin et Ducasse tient le haut du pavé Cannois depuis belle lurette. Point de lassitude pourtant, ni de signe d’usure : récemment rebaptisé, le restaurant a aussi été agrandi et rénové : lumineux, tons pastels , parquet de bois blond, déco contemporaine avec une touche nordique qui contraste avec la cuisine, toujours solidement ancrée dans le terroir Méditerranéen. Ravioli de Homard aux poireaux fondants, jus de crustacés émulsionné. Risotto cuisiné à l’italienne, jus de veau aux produits de saison. Les poissons de la pêche locale. L’agneau de Provence en carré juste rôti au thym – pommes grillées – cèpes frais. Côte de veau fermière cuite au poêlon pommes grenailles – carottes fondantes. Filet de boeuf à la fleur de sel légumes de saison… Maîtrise culinaire et produits de premier choix, l’adresse reste une valeur sure. On peut aussi, pour dîner sur le pouce ou prolonger l’apéro, goûter aux délicieuses « petites assiettes » du chef, arrosées d’un verre de vin sélectionné par Demetrio Argibay, dont la carte accueille grands vins et petits producteurs. La vie n’est pas compliquée chez Noël Mantel: elle est belle, tout simplement.
Vence : Com’ chez soi
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Recommandé par Jacques Gantié (Table libre)
Après 15 années d’hôtel 5 étoiles à Oxford et un passage à Bacchanales, la table étoilée de Christophe Dufau, à Vence, Hugo Marques vient d’ouvrir son propre restaurant à Vence : le Com’ chez soi. Esprit table d’hôtes et décor bon enfant pour ce restaurant à l’impeccable tenue, ouvert le soir seulement: 12 couverts, tables carrées, fauteuils beige, photo de Louis de Funès (« Le Grand Restaurant » of course), salle voûtée en sous-sol et terrasse pour les beaux jours. On y a goûté un délicieux velouté de céleri rave, poire et endive, avec espuma à l’huile de truffe blanche, le merlu de ligne rôti, châtaigne, céleri et bacon « jus de viande » et une tarte au chocolat, gourmande et craquante, dans tous ses éclats de noisettes. Bons produits, ferveur bio, maîtrise culinaire… La cuisine d’Hugo redonne le moral au plus mal luné et le sourire de Rita au service, fait le reste. Les habitués se multiplient et, vu leur épaisseur, il sera difficile de pousser les murs : il est donc prudent de réserver.
(Photos JG)
Monaco: La Montgolfière
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Par Jacques Gantié
En approche de la place du Palais, dans une rue piétonne, La Montgolfière est à poste, nacelle dessinée en forme de wok, intérieur cosy aux vingt couverts, pierres apparentes, murs blancs, cuisine-comptoir et courte terrasse sur la rue. Longtemps chef du Castelroc, l’adresse incontournable de la place, puis de La Sarriette, restaurant du Tulip Inn Monaco, Henri Geraci est en territoire connu. Passé chez Jean-François Issautier, Alain Dutournier (Le Trou Gascon, Paris 12e) et au Chanteclerc (le restaurant du Negresco à Nice), ce cuisinier au fort caractère s’exprime aujourd’hui en solo. De retour d’un voyage en Thaïlande – et d’un vol en montgolfière – il s’est épris, comme bien d’autres, des cuisines d’Asie. D’où une carte qui invite épices et condiments, et s’élève au-delà des pissaladières, barbajuans, stockfish allégé ou cundyun de tomates anciennes servis au déjeuner, autour de 30 €. Le soir, au grand calme de Monaco, il explore et se libère. On comprend mieux alors l’idée de nacelle-wok aux couleurs monégasques. C’est sans furia asiatique, ni filiation culinaire évidente, d’une fraîcheur insolite dès les petites bouchées japonaises « croquées par un sicilien » et sablé de thon de Trapani, avec un soyeux maki de foie gras « nippon style », flétan fumé, riz soufflé et shoyu balsamico ou le tataki de filet de black angus, chair extra et cuisson exacte. Puis, on survole terre et mer avec une délicieuse truite des gorges du Cians rôtie au sautoir et fricassée de girolles , le porcelet char siu mariné, ou le black cod gindara no saikyo yaki. L’atterrissage s’effectue en douceurs avec un fromage de Beppino Occelli, en feuilles de châtaignier et le Chocoquicoule, cacao bio d’Équateur, piment d’Espelette et glace chocolat, devenu le dessert signature.Vous craignez la cuisine des nuages, l’Asie à toute vapeur, l’exotisme débridé ? Rien de tel dans cette Montgolfière, bistrot-auberge à l’écart des casinos et des palaces, où Henri Geraci cuisine juste, subtil et sans turbulences.
Bandol: Cécibon
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Recommandé par Jacques Gantié (Table libre)
A première vue, pas de quoi fouetter un bistrot : courte terrasse, intérieur au look contemporain, bois clairs, couleurs tendres et pierres taillées, mur végétal et blanc comptoir… Cécibon, avec « Cé » et « Ci » comme dans Cécilien, a ouvert en mai 2018. En cuisine, Cécilien Marongui, dont la formation s’est faite chez Arnaud Donckele à La Vague d’Or (Saint-Tropez), Yannick Alléno au Terroir Parisien, Jean-Louis Nomicos à la Fondation Louis Vuitton, avant un passage à l’Hôtel Ile Rousse à Bandol. Franche du produit et gorgée de naturalité, sa cuisine concilie tradition et tendance. On a aimé la cade toulonnaise à l’ail noir, façon terroir retrouvé, le carpaccio de saint-jacques et dattes, petite merveille de finesse, les gnocchis poêlés, sot-l’y-laisse, jeunes poireaux, jus de volaille et parmesan tout en gourmandise. La pavlova, confit mangue-passion, meringue croquante et chantilly, souvent décevante, est ici ravivée. Accueil chaleureux, gastronomie centrée sur l’essentiel culinaire, l’envie, le style…Quand tout se conjugue sans faute, c’est si bon !