Séries

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Severance

Séries|

Par Ph.D

Le Pitch

Mark Scout (Adam Scott) travaille pour Lumon Industries, où il dirige une équipe dont les employés subissent une opération chirurgicale de séparation entre leurs souvenirs liés à leur vie professionnelle et ceux liés à leur vie privée. Cette expérience risquée de l’équilibre entre travail et vie personnelle est remise en cause lorsque Mark se retrouve au cœur d’un mystère qui le forcera à affronter la vraie nature de son travail… et la sienne.

Ce qu’on en pense

Ben Stiller est aux manettes des six premiers épisodes de cette série SF dans laquelle certains employés de services sensibles d’une puissante firme industrielle acceptent de se faire poser un implant électronique  qui dissocie leurs souvenirs professionnels de leurs souvenirs privés. Lorsqu’ils prennent leur poste, chaque matin d’alters, ils oublient tout de leur vie d’exters. Et lorsqu’ils repartent le soir, tous souvenir de leur travail sont effacés. Le procédé convient parfaitement à Mark Scout (Adam Scott, étonnant mix de Tom Cruise et de Bernard Menez) , le nouveau responsable du service de raffinement des macrodonnées (RMD) qui ne se remet pas du deuil de son épouse et savoure les journées passées sans que le moindre souvenir de la disparue ne vienne le hanter. Les soirées sans souci professionnel sont aussi une bénédiction pour lui et ses collègues (Zach Cherry, John Turturo).  Jusqu’au jour où son chef de service, qui est aussi son meilleur ami,  manque à l’appel et où il doit former une nouvelle stagiaire (Britt Lower) particulièrement rétive,  qui regrette amèrement d’avoir accepté l’opération et ne songe qu’à s’enfuir. Quelques jours plus tard, son ami reprend contact avec lui dans le monde extérieur: il a réussi à faire réinitialiser sa mémoire et veut dénoncer ce que trafique Lumon IndustriesMark va devoir renoncer à faire l’autruche et affronter la réalité.   La force de Severance (dissociation)  tient autant à son concept intrigant, qu’à la description d’un univers professionnel déshumanisé, à son esthétique glacée et à un casting hollywoodien (Patricia Arquette, John Turturo, Christopher Walken…). Contrairement à de nombreuses séries basées sur un high concept ( La Corderécemment) , celle-ci tient ses promesses jusqu’au bout, en gagnant en profondeur à chaque épisode. Une excellente recrue pour Apple TV+ 

Red Light

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Par Phil Inout

Le pitch

A Anvers, une prostituée est retrouvée morte dans une chambre d’hôtel. Evi (Maaike Neuville), une jeune policière est chargée de l’enquête.  Elle conduit au réseau de prostitution que gère Sylvia (Carice van Houten)  avec son souteneur. Pendant ce temps, le  mari d’Esther (Halina Reijn), cantatrice réputée,  disparaît mystérieusement.  Il faisait partie des clients de l’hôtel où le cadavre a été découvert…  Venues de milieux complètement différents, ces trois  femmes vont avoir besoin les unes des autres pour se sortir du piège dans lequel elles sont tombées…

Ce qu’on en pense

Un peu longue à démarrer, cette série hollandaise découverte à CanneSeries 2020, ne devient réellement addictive qu’après le troisième épisode. A partir de là, par contre, on est tellement attaché aux trois héroïnes qu’on ne peut plus s’arrêter avant le dixième et dernier épisode. L’intrigue navigue entre le milieu de la prostitution dont Sylvia (Candice van Houten, co-créatrice de la série) rêve de s’échapper, le commissariat de police où travaille  Evi ( Maaike Neuville), une jeune femme alcoolique qui n’assume pas son rôle d’épouse ni de mère et les quartiers chics où vit Esther (Halina Reijn). cantatrice réputée mais femme trompée. Les trois actrices n’ont pas volé leur prix spécial d’interprétation à CanneSéries ! Réaliste et joliment mis en scène Red Light évite les écueils du voyeurisme, du moralisme et du misérabilisme souvent attachés à la représentation de la prostitution pour s’intéresser plutôt à la psychologie des personnages principaux… sans sacrifier les secondaires. Tout sonne juste et l’intrigue se bonifie d’épisode en épisode. L’indice d’une excellente série policière.

Normal People

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Par Phil Inout

Le Pitch

La relation compliquée entre Marianne (Daisy Edgar-Jones) et Connell  (Paul Mescal), depuis leurs années lycée dans une petite ville de l’ouest de l’Irlande jusqu’à leurs études universitaires au Trinity College, à Dublin. Intelligent, athlétique et populaire, Connell est troublé par Marianne, une camarade intimidante, solitaire et non moins intelligente. Les premiers émois nés à l’abri du regard des autres survivront-ils à la lumière ?

Ce qu’on en pense

Et vous votre premier amour, c’était comment ? Celui de Marianne et Connell est si touchant qu’il renvoie inévitablement la question à celui qui découvre cette merveilleuse série romantique, adaptée d’un best seller irlandais, enfin programmée sur une chaine publique (France 5 ) et disponible en intégralité sur le site de France.Tv. Une production de la  BBC dont le charme tient autant à la réalisation, d’une douceur trés féminine, qu’à celui des deux acteurs principauxDaisy Edgar Jones et Paul Mescal. On tombe immédiatement amoureux des personnages et les scènes d’amour sont d’une délicatesse rarement vue sur petit ou grand écran. Un pur enchantement. 

Inventing Anna

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Par Phil Inout

Le pitch

Vivian (Anna Chlumsky) , une journaliste qui doit faire ses preuves enquête sur l’affaire Anna Delvey (Julia Garner), l’héritière allemande légendaire sur Instagram, qui ne s’est pas contentée de voler les cœurs du gratin new-yorkais mais qui l’a aussi littéralement dévalisé.  Anna est-elle juste la reine de l’arnaque… ou carrément la nouvelle héroïne du rêve américain ?

Ce qu’on en pense

Par la scénariste-réalisatrice de Grey’s Anatomy et de Scandal, la légendaire Shonda Rhimes, le vrai-faux biopic (tout est vrai, sauf ce qui a été inventé) d’une arnaqueuse en série à côté de laquelle Christophe Rocancourt était un enfant de choeur. Avec,  dans le rôle de l’ahurissante Anna Delvey, Julia Garner qui a échangé les frusques pouilleuse de Ruth dans Ozark pour un dressing haute couture à faire crever de jalousie Emily in Paris. La série prend son temps pour raconter l’histoire d’Anna, on n’en apprend que des bribes à chaque épisode,  mais l’immersion dans le New York des ultra riches auxquels Anna a fait les poches en grand (des banquiers pourtant réputés pour leur rapacité lui ont prêté jusqu’a 40 millions de dollars sans exiger la couleur d’une garantie,  ni, évidemment,  en revoir le moindre cent ) faut son pesant de dollars-or. Julia Garner est formidable dans tous les rôles que joue Anna pour parvenir à ses fins et les fans d’Ozark peuvent même considérer Inventing Anna comme un spin off de leur série favorite  : la vie de Ruth après qu’elle ait quitté les Ozarks sans le rond.

Pam & Tommy

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Par Phil Inout

Le pitch

Pour se venger de n’avoir pas été payé pour les travaux effectués dans la maison du couple Pamela Anderson/Tommy Lee, un menuisier (Seth Rogen) fait fuiter une sex tape  montrant la star d’Alerte à Malibu et le batteur de Mötley Crüe en train de copuler sur un yacht pendant leur voyage de noces…

Ce qu’on en pense

Disney + n’a visiblement  pas l’intention de se contenter d’être la plateforme de streaming des familles. Il faut donc s’attendre à y trouver autre chose que des dessins animés et des films de super héros. Comme ce biopic très rock’n’roll du couple jadis formé par Pamela Anderson  et le batteur du groupe de glam rock Mötley Crüe, traité à la manière de Tarantino ou d’Harmùony Korine (Spring Breakers). Une comédie sex, drugs and rock’n’roll,  boostée par une BO pop rock tonitruante et servie par une brochette d’acteurs en folie. Pam & Tommy revient, sur un mode ironique et parodique,  sur la première affaire de sex tape à avoir défrayé la chronique mondiale aux débuts d’internet. Découverte dans Downtown Abbey (où elle jouait Lady Rose MacClare), Lily James est épatante en sosie de Pamela Anderson et Sebastien Stan (l’ex meilleur ami de Captain America,  Bucky Barnes) fait une composition géniale dans les slips en cuir de  Tommy Lee. Les pieds nickelés à l’origine de la fuite de la fameuse sex tape ne sont pas mal non plus dans le genre plouc à la Fargo. Une sacrée bonne surprise ! 

La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre

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Par Phil Inout

Le pitch

Pour Anna (Kristen Bell), qui a le cœur brisé, les jours se suivent et se ressemblent. Dans son pavillon de banlieue résidentielle, elle s’assoit avec un verre de vin, regarde par la fenêtre et voit la vie se dérouler sans elle. Mais quand un charmant voisin s’installe de l’autre côté de la rue avec sa fille, Anna commence à voir le bout du tunnel. Jusqu’au jour où elle est témoin d’un meurtre horrible… A moins que son imagination débordante lui joue des tours  ?

Ce qu’on en pense

L’épatante Kristen Bell (Veronica Mars, Bad Mois, Gossip Girl) est l’héroïne de ce pastiche de série à la Desperate Housewives/Big Little Lies, dans lequel elle incarne une divorcée oisive qui noie son chagrin dans la picole, fantasme sur le nnouveau soicin  et s’imagine avoir vu par la fenêtre la voisine se faire trucider. Tous les codes hitchcockien de la série policière et du soap de banlieue résidentielle sont détournés de manière assez subtile pour qu’on ne se  rende pas immédiatement compte qu’il s’agit d’une parodie. Seuls quelques détails, comme la façon qu’a l’héroïne d’écluser son pinard en vidant une bouteille de vin entière dans un grand verre de dégustation,  ou la manière dont elle a perdu son enfant (on vous laisse découvrir, c’est gratiné),  sans parler du titre à rallonge, rappellent régulièrement qu’on baigne dans le grand n’importe quoi.  Ce qui n’empêche pas de se passionner pour l’intrigue (a-t-elle rêvé ou pas?)… A déguster sans modération !

 

Un mètre vingt

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Par Ph.D

Le Pitch

Córdoba, 2018. À 17 ans, Juana (Marisol Agostina Irigoyen)  est une adolescente comme les autres, à ceci près qu’elle observe le monde à une hauteur d’un mètre vingt, depuis son fauteuil roulant. Adepte des réseaux sociaux et des applications de rencontres, la jeune femme aux cheveux bleus rêve de vivre sa première fois. Admise dans un nouveau lycée, elle se lie d’amitié avec Julia  et  Efe, deux ados en lutte contre le proviseur de l’établissement qui refuse d’organiser des cours d’éducation sexuelle alors que la loi le lui impose. Juana rejoint le combat et devient une porte-parole du mouvement. Tandis qu’un féroce esprit de rébellion s’empare des lycéens, la jeune femme rejoint dans une soirée un garçon rencontré sur Internet qui ne sait encore rien de son fauteuil roulant…

Ce qu’on en pense

Cette série est un véritable cas d’école : comment peut-on dire autant de choses sur un sujet aussi délicat (sexe et handicap)  en 6 épisodes de 15 minutes et scotcher le spectateur avec une histoire pareille ? Il faut une somme de talents ahurissante pour y parvenir. Un personnage hyper attachant  : Juana, myopathe de 17 ans aux hormones en folie et à l’humour chevillé à son petit corps d’1,20m. Une actrice née pour le rôle (Marisol Agostina Irigoyen). Des seconds rôles savoureux (les copines, les rencards, la mère, la soeur…). Des situations scabreuses  qui ne virent jamais au voyeurisme ni au sordide. Un rythme épatant. Une mise en scène constamment inventive. De l’humour, de la tendresse, beaucoup d’empathie et d’intelligence. Une petite merveille argentine coproduite par Arte à voir toutes affaires cessantes sur le site de la chaine.

OVNI(s)

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Par Phil Inout

Le pitch

1978. Didier Mathure (Melvil Poupaud), brillant ingénieur spatial, voit son rêve partir en fumée lorsque sa fusée explose au décollage. Alors qu’il pensait avoir touché le fond, il est muté à la tête d’un bureau d’enquête spécialisé sur les ovnis géré par une équipe qui donne effectivement l’impression de vivre sur une autre planète. Sa mission : trouver des explications scientifiques aux apparitions de soucoupes volantes qui défraient la chronique. Un véritable enfer pour ce cartésien invétéré qui n’a plus qu’une idée en tête : se tirer de là au plus vite. Mais un événement extraordinaire va bouleverser ses certitudes, et lui ouvrir les portes d’un monde où plus rien n’est impossible.

Ce qu’on en pense

Après le Minitel rose (3615 Monique), le GEPAN (Groupe d’étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés) : c’est dans les parodies d’époque (OSS 117, Au service de la France) que la fiction française comique réussit le mieux. OVNI(s) en est une nouvelle preuve. Melvil Poupaud, tout en moustache et costumes cintrés, y fait la chasse aux soucoupes volantes avec une joyeuse bande d’allumés du CNES (dont le génial Michel Vuillermoz) dans une reconstitution d’époque pleine de couleurs pétantes et de drames capillaires. C’est fin, drôle, enlevé, bien réalisé (par Antony Cordier dont on avait beaucoup aimé le premier film, Gaspard va au mariage),  bien joué, plein de références cinématographiques et télévisuelles (Les Envahisseurs, E.T, Rencontres du 3e Type…)  et, pour une fois,  le scénario tient la route. Les 12 premier épisodes avalés d’un trait, on se réjouit d’entamer la deuxième saison. Après un an sur la route à traquer les ovnis, Didier Mathure (Melvil Poupaud) comprend qu’il est temps de rentrer chez lui et reforme le GEPAN…

La Corde

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Par Phil Inout

Le Pitch

Un petit groupe de scientifiques isolés dans une base en Norvège découvre une mystérieuse corde, en apparence sans fin, qui longe leur observatoire et s’enfonce dans la forêt immense. Certains décident de la suivre, d’autres décident de rester. Tandis que l’innocente expédition se transforme peu à peu en quête déterminée à percer ce mystère, tous vont se trouver confrontés aux lourdes conséquences de leurs choix.

Ce qu’on en pense

Après La nuit a dévoré le monde et l’excellent Dans la brume, Dominique Rocher confirme son talent pour les suspens à base de fantastique avec cette mini série en trois épisodes adaptée d’une nouvelle allemande de Stefan aus dem Siepen et tournée en Norvège. Dans le décor d’une base d’observation isolée au fin fond de la Norvège,  où un groupe de scientifiques français traque des signaux venus de l’espace, la réalisation installe un climat anxyogène qui vire au survival puis à la fable métaphysique. Malgré des longueurs et quelques scènes génantes de la malheureuse Jeanne Balibar, les trois épisodes se regardent avec intérêt, grace à un excellent casting (Jean Marc Barr, Suzanne Clément, Christa Theret…) et à une réalisation digne des grandes réussites du genre (Lost, Dark…). Dommage que le scénario n’ait pas été plus travaillé avec des personnages plus fouillés, car il y avait certainement matière à une série en plusieurs saisons sur le thème d’une humanité qui court à sa perte…

Ne t’éloigne pas

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Par Ph.D

Le Pitch

Dans une petite ville d’Angleterre,  Megan Pierce (Cush Jumbo) va voir sa vie tranquille de mère de famille aisée voler en éclat avec la disparition d’un jeune homme qu’elle ne connait pas la nuit de carnaval. Chargé de l’enquête, l’inspecteur Broome (James Nesbitt) ne va, en effet pas tarder à faire le lien avec une affaire  de disparition non résolue vieille de 17 ans.  Une époque où Megan dansait dans un bar sous le pseudo de Cassie et où ses fréquentations étaient trés différentes…

Ce qu’on en pense

Le Harlan Coben nouveau est arrivé sur Netflix. Il est anglais et… bien meilleur que ses prédécesseurs (The Five, Safe, Intimidation, Innocent, Disparu à jamais,  Dans les bois). Il y est toujours question de passé trouble qui remonte à la surface et de disparitions/réapparitions, mais cette fois ce sont les cadavres et non les vivants qui se baladent dans la nature. Un peu d’humour anglais ne nuit pas à l’intrigue, non plus que quelques scènes surréalistes avec un couple de tueurs à gages juvéniles et amateurs de Radiohead qu’on croitait sorti d’un épisode Chapeau Melon et bottes de cuir. Ajoutez à la recette un casting aux petits oignons mené par l’impeccable James Nesbitt  (Lucky Man Cold Feet, Bloodlands) et vous obtenez une adaptation d’Harlan Coben tout à fait regardable, alors qu’on commençait à désespérer de l’accord passé avec Netflix pour une douzaine de séries et films tirés de l’oeuvre du romancier américain.

Starstruck

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Par Phil Inout

Le Pitch

Jessie (Rose Matafeo) , une « millenial » néo zélandaise expatriée à Londres, cumule deux jobs et galère sentimentalement. Après avoir passé une nuit bien arrosée avec Tom (Nikesh Patel), elle découvre que c’est un célèbre acteur de cinéma et…  Prend la fuite !

Ce qu’on en pense

Cousine néo-zélandaise de Phoebe Waller-Bridge (alias Fleabag), Rose Matafeo nous fait le coup du Coup de foudre à Notting Hill inversé : dans Starstruck, la vedette de cinéma est masculine (et d’origine indienne) et l’objet de son crush est une expat qui galère entre deux boulots, une coloc et des coups d’un soir après boire. Mais comme la réalisatrice Rose a autant de talent que l’actrice Matafeo et que la scénariste Rose Matafeo, ça marche. On se marre bien à la voir se dépétrer de ses emmerdes diverses et variées et jouer à « tu m’aimes je te fuis/Je t’aime tu me fuis » avec son béguin célèbre. Evidemment,  ça se passe pendant les fêtes de Noël et il y a plein de blagues de cul et de nouvelles expressions argotiques à apprendre car on est dans une romcom anglaise. Avec un petit côté néozed décalé pour relever encore la sauce. Bref, on a craqué.

Euphoria

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Par Ph.D

Le Pitch

A 17 ans, Rue Bennett (Zendaya), fraîchement sortie de désintox, cherche à donner un sens à son existence. Elle se lie très vite à Jules Vaughn (Hunter Schafer) , une fille trans récemment arrivée en ville après le divorce de ses parents. Dans leur sillage gravitent Nate Jacobs (Jacob Elordi), un sportif dont les problèmes de colère masquent des complexes sexuels ; Maddy Perez (Alexa Demi) , la petite amie de Nate ; Chris McKay (Algee Smith), star de l’équipe de football qui peine à suivre les cours ; Cassie Howard (Sidney Sweeney) , dont le passif sexuel continue de la poursuivre ; Lexi Howard (Maude Apatow) , jeune sœur de Cassie et amie d’enfance de Rue ;  Kat Hernandez (Barbie Ferreira), ado boulotte en pleine exploration de sa sexualité et  Fezco (Angus Cloud) qui deale pour tout le monde…

Ce qu’on en pense

Série phénomène de HBO lancée en 2019, Euphoria a confirmé le talent de réalisateur de Sam Levinson (Another Happy Day, Assassination Nation, Malcolm & Marie) et fait de Zendaya, son actrice principale, la première star planétaire de sa génération. Série ado pervertie par un émule de Danny Boyle période Trainspotting, Euphoria est un cocktail imparable de sexe, de drogue, de rock, de rap et de techno avec des personnages au mieux borderline,  au pire totalement déjantés, junkies et psychotiques. La figure centrale de la série est Rue (Zendaya) qui, à 17 ans a déjà un lourd passé de junkie. On la découvre au premier épisode sortant de desintox pour replonger aussitôt dans la defonce que lui fournit  Fezco (Angus Cloud) son dealeur et frère de sang. Au lycée, elle se lie d’amitié amoureuse avec Jules  (Hunter Schafer) ado au physique hermaphrodite qui consomme les relations homosexuelles avec des adultes au même rythme que Rue sniffe tout ce qui lui passe sous les narines. La vision que la série donne de la jeunesse californienne est encore pire que celle que donnait Bret Easton Ellis dans Less Than Zero pour les années 80. Elle  a de quoi épouvanter les parents d’ados qui tomberaient dessus par hasard. Pourtant, Euphoria fascine et la saison 2 qui vient de démarrer sur OCS,  après une longue  interruption due au Covid,  relance l’intérêt autour des différents personnages, dont Fezco et son jeune frère Ash, héros d’un premier épisode ultraviolent. Nul doute qu’Euphoria sera encore LA série à voir en 2022. 

After Life

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Journaliste dans le quotidien gratuit d’un village anglais, Tony (Ricky Gervais) ne se remet pas de la mort de  sa femme Lisa (Kerry Godliman). D’abord suicidaire, il a décidé de continuer à vivre pour punir le monde de sa méchanceté, envisageant sa misanthropie comme un super-pouvoir

Ce qu’on en pense

After Life aurait pu (dû ?) se terminer au dernier épisode de la saison 1. Le héros incarné par Ricky Gervais avait fait son « travail de deuil » à sa manière particulière, se vengeant avec un humour féroce de la méchanceté du monde jusqu’à finir par comprendre que c’est à lui qu’il faisait le plus de mal. Mais on a tellement aimé l’humour de la série et ses personnages qu’on les retrouve avec bonheur pour une deuxième et une troisième saison. Du bonheur,  mais un peu d’appréhension aussi : ayant décidé de redevenir l’ homme bon et généreux qu’il était avant de perdre sa femme, et de faire le bien autour de lui plutôt que d’appuyer systématiquement  là où ça fait mal, Tony (Ricky Gervais au meilleur de son humour à froid)  ne risque-t-il pas de décevoir ses fans ?  On fait rarement de bonnes fictions avec les bons sentiments. Et l’effet de surprise ne jouant plus,  on pourrait finir par se lasser des rituels mis en place par la série : Tony regardant les vidéos de sa vie avec Lisa, Tony au bureau raillant ses collègues, Tony en reportage chez les habitants les plus allumés du patelin, Tony au cimetière (avec  la merveilleuse Penelope Wilson), Tony chez le psy (Paul Kaye), Tony au chevet de son père à l’hospice, son crush avec l’infirmière (Ashley Jensen), ses prises de bec avec le postier (Joe Wilkinson) , sa complicité avec Roxy la prostituée au grand coeur (Roisin Conaby) … Heureusement, il y a du nouveau pour relancer l’intrigue: le journal risque d’être vendu et tous les employés pourraient se retrouver à la rue. De quoi redonner à Tony le mors aux dents… La saison finale est un peu en retrait, mais on retrouve avec plaisir les personnages (moins Roxy, dont il est souvent question mais qu’on ne voit jamais) et on accompagne Tony dans la fin de son travail de deuil, toujours entre éclats de rires et larme à l’oeil.  Kerry Godliman, qui joue sa femme disparue,  est plus présente via les vidéos familiales que Tony regarde en boucle et les scènes de reportages sont toujours hilarantes. On attend avec impatience le prochain projet de Ricky Gervais.

Vigil

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Par Phil Inout

Le Pitch

Le commandant de police Amy Silva (Suranne Jones) est envoyée à bord d’un sous marin nucléaire de la Navy en plongée, le HMS Vigil,  pour enquêter sur la mort suspecte d’un membre de l’équipage. Elle conclut à un meurtre et soupçonne qu’il est peut-être liée au naufrage d’un chalutier survenu dans la zone de plongée du Vigil. La défiance des officiers de bord, le secret défense et divers incidents de bord vont torpiller son enquête

Ce qu’on en pense

Les séries anglaises continuent à faire les beaux soirs d’Arte qui a décroché les droits de diffusion de ce succès de la BBC : un thriller sous-marin parfaitement piloté par Tom Edge (The Crown, Judy) et au casting remarquable. Deux héroïnes se partagent l’enquête sur un meurtre supect à bord d’un sous marin de la Royal Navy : Amy Silva (Suranne Jones) immergée dans l’univers  essentiellement masculin et militaire du sous-marin et Kristen Loàngacre (Rose Leslie) qui assure le back office sur terre.  On découvrira que les deux jeunes femmes ont eu une liaison et qu’Amy a survécu à un accident de voiture qui s’est terminé au fond d’un lac. Ce qui ne facilitera évidemment pas son séjour confiné à bord du submersible… Le talent des deux actrices et de leurs partenaires masculins (Gary Lewis, Paterson Joseph, Connor Swindells…) permet de faire oublier les invraissemblances du scénario et une réalisation de téléfilm. On plonge avec plaisir dans les 6 épisodes de ce Cluedo sous marin, diffusé ce mois ci sur Arte et déjà disponible en intégralité sur Arte + 

Mohamed Ali

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Par Phil Inout

Comme il l’avait fait pour sa fresque historique sur le Vietnam, Ken Burns s’est immergé dans des centaines d’heures d’archives audiovisuelles pour retracer, en 4 épisodes d’un peu moins de deux heures chacun,  la vie et la carrière d’une des personnalités les plus flamboyantes du XXe siècle, le boxeur Cassius Clay/Mohamed Ali. Chapitrée en rounds, la série risque de laisser KO même ceux qui croyaient déjà tout savoir sur l’ex champion du monde des poids lourds, auquel plusieurs films et téléfilms ont déjà été consacrés. A la manière de ces biographes américains qui sont capables de tartiner des milliers de pages sur leur sujet, Burns décortique le moindre aspect de la vie et de la carrière du boxeur avec force images et témoignages, parfois inédits. Les combats de Mohamed Ali ne représentent qu’une infime partie de cette formidable série documentaire qui immerge le spectateur dans toute la culture populaire et politique du 20e siècle, dont Norman Mailer a pu écrire qu’Ali en représentait l’essence même. Par son génie pugilistique, son sens du spectacle et des punchlines, ainsi que par son engagement pour les droits civiques,  Cassius Marcellus Clay a marqué son époque plus qu’aucune autre personnalité noire.