Ça vient de sortir

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Liminanas : Da Pelicula

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Par Ph.D

On le voyait venir, c’est fait : Les Liminanas achèvent leur mue electro avec ce nouvel opus conçu avec le DJ star Laurent Garnier. Le rock garage-psychédélique des Liminanas s’accommode on ne peut mieux du gros son big beat que leur offre Laurent Garnier dans ces 12 titres peut-être écrits au soleil d’Ibiza (ou en y pensant) et qui forment la bande-son spontanée d’un fiévreux roadtrip psychédélique. Côté vocaux, Lionel et Marie Liminana sont accompagnés de leur vieux complice  Bertrand Belin  (« Au début, c’était le début‘ ) dont il a aussi écrit le texte et d’ Eduardo Henriquez sur le single estival « Que Calor » (un tube instantané),  tandis que Laurent Garnier mêle sa voix à celles du duo sur  ‘Juliette dans la caravane‘ et ‘Tu tournes en boucle‘ .  L’influence de  Gainsbourg et de Bashung est toujours présente, mais cette fois ce sont des boucles techno et non des guitares qui les accompagnent. Un disque d’after pour l’été 2021. Les Liminanas l’étrenneront sur la scène du Bol d’or, le 18 septembre : sacrée teuf  en perspective !

 

Imany: Voodoo Cello

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Découvert au mois de juin 2021 à Anthéa Antibes, le formidable spectacle Voodoo Cello (violoncelle vaudou) d‘Imany, dans lequel elle reprend des standards de la pop  (et une ou deux chansons françaises) seulement accompagnée de 8 violoncelles,  méritait une déclinaison en album. Plutôt que de l’enregistrer live, la chanteuse a réuni sa troupe en studio pour graver les meilleures reprises du spectacle:  « I’m Still Standing » (Elton John),« Wonderful Life »  (Black) , « Total Eclipse of the Heart » (Bonnie Tyler) , « Believer »  (Imagine Dragons), « Wild World«  (Cat Stevens) et surtout « Like a Prayer »(Madonna) se prêtent particulièrement à l’exercice.  Le son est parfait et les arrangements, acoustiques et dépouillés, mettent en avant la voix chaude et profonde d’Imany qui n’a jamais été mieux mise en valeur. L’album est une splendeur.
 

 

Zelda: Skyward Sword HD

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Par Cédric Coppola

Sorti en 2011 sur la regrettée Nintendo WII, Skyward Sword fait injustement partie des épisodes les plus sous-estimés de la saga. Pourtant, malgré ses défauts (à commencer par un début assez laborieux), l’aventure ne manque pas d’atouts et a le mérite de revenir sur les origines du mythe. Histoire de lui donner un second souffle, Big N réédite l’œuvre sur SwitchLes nouveautés de ce portage ne sont pas nombreuses mais enrichissent l’expérience, en plus de la rendre plus agréable. Le lifting HD est propre, le 60fps est présent, Fay, la créature qui accompagne Link se montre moins intrusive et la possibilité de jouer en agitant les joy-con est appréciable car beaucoup plus précis que les Wiimotes. Pour le reste, le jeu est identique. Pas de nouvelles régions ou donjons au programme, donc. Comme indiqué ce n’est qu’au bout du long prologue, lorsque Link quitte la cité de Célesbourg, dans l’espoir de retrouver Zelda que l’aventure commence à prendre forme et décolle lentement mais sûrement. En dehors de son histoire qui revient sur les origines de la fameuse épée, le jeu possède deux atouts de choix : la qualité des donjons à traverser et ses combats. Les premiers sont un modèle de level-design et font la part belle aux puzzles. Ils sont aussi suffisamment variés et de tailles conséquentes pour tenir en haleine. La difficulté est aussi très bien dosée. Quant aux affrontements, ils déroutent, nécessitant un petit temps d’adaptation puisqu’il faut désormais choisir de frapper verticalement ou horizontalement. Une Fonction indispensable pour briser les gardes des mécréants. D’où l’intérêt d’opter pour le gameplay avec les joy-cons. Que les gamers nomades ou habitués à une maniabilité plus conventionnelle se rassurent, celui-ci n’est pas obligatoire. Comme de coutume dans les Zelda, différents objets permettent de débloquer certains passages. Des mini jeux apportent un brin de fraîcheur et les paysages rencontrés : eau, désert, forêt… sont variés. Une très bonne pioche donc, aussi bien pour les nostalgiques que pour ceux qui n’avaient pas pu se procurer le jeu il y a dix ans. 

Samurai Warriors 5

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Par Cédric Coppola

En règle générale, le simple mot « Warriors » dans un jeu vidéo renvoie au genre du Musô, lequel place le joueur face à des centaines d’ennemis simultanément pour des combats aussi improbables que spectaculaires. Au fil des années, ce qui était à la fin du XXe siècle considéré comme des jeux de niche se sont démocratisés grâce à des titres comme Hyrule Warriors qui prend place dans l’univers de Zelda. Cependant, Koei Tecmo continue de développer ses deux séries phares autour de l’histoire du Japon : Dynasty Warriors et donc Samurai Warriors, dont le cinquième épisode est désormais disponible. Plutôt que de proposer une simple suite, les développeurs d’Omega Force ont préféré reprendre les choses à zéro. Un reboot qui permet aux nouveaux venus de ne pas prendre le train en marche et de découvrir Mitshide Akechi et Nobunaga Oda, personnages ô combien emblématiques. Leurs histoires sont prenantes et le jeu passe en revue leurs exploits à travers le temps. De quoi réviser à minima sa culture nippone.

Sur le champ de bataille, le gamer ne se contentera pas de les diriger puisque ce sont près de trente personnages jouables qui sont à dispositions. Les combattants ayant certaines capacités qui leur sont propres, de façon à renouveler à minima le gameplay et éviter un simple matraquage de bouton. On n’échappe pas à une certaine forme de répétitivité au fil des périples, mais un effort a été fait de cer côté-là. Le choix des armes va aussi dans ce sens. En plus de proposer un mode coopération fort appréciable (notamment sur la même console), Samurai Warriors 5 sait aussi multiplier les objectifs pour éviter que la routine s’installe. La conquête de territoire ou la prise de citadelle (un mode entier est d’ailleurs dédié à cette activité) occupent toutefois la majorité du temps. Comme de coutume,  en plus des adversaires lambdas, différents boss et sous-boss se dressent sur le chemin de nos combattants. Classique mais efficace… Quant à la partie technique, elle surprend puisque les graphismes sont en cell-shading ce qui donne parfois l’impression d’être devant un film d’animation. La fluidité en 60 fps est aussi présente et permet d’excuser des décors parfois un peu trop vides. D’où un Beat’em all peut être pas révolutionnaire mais bigrement défoulant. (Jeu testé sur PS4 Pro, également disponible sur Nintendo Switch, Xbox One et PC)

 

 

The Killers : Pressure Machine

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Par Ph.D

Quelques mois après l’indigeste  Imploding the Mirage, sur lequel leur pop Springsteeno-U2bienne  était au maximum de sa grandiloquence surproduite, les Killers sont de retour avec un nouvel album qui est presque l’exact opposé de son prédécesseur. Empêchés de tourner par le Covid, Brandon Flowers et ses comparses sont retournés en studio enregistrer un concept-album qui trottait dans la tête du chanteur depuis un moment. Il y parle de la petite ville où il a grandi (Nephi dans l’Utah) et de ses habitants, dont on entend les voix entre chaque chanson,  dans des extraits sonores apparemment recueillis à la volée dans la rue. Le procédé, combiné à une production plus sobre,  donne au projet une authenticité et une sincérité qui avaient fini par faire défaut aux disques de The Killers. On dirait toujours du Springsteen joué par Arcade Fire (ou les Waterboys), mais du Springsteen période Nebraska plutôt que Born in the USA. Premier grand disque de la rentrée, Pressure Machine est probablement le meilleur album de The Killers à ce jour. Le plus beau en tout cas.

 

 

Tarantino : Il était une fois…

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Par Denis Allard

Hollywood, 1969. Rick Dalton, star déclinante de feuilletons western et sa doublure cascade, Cliff Booth, assistent impuissants à la métamorphose d’une industrie cinématographique qui annonce l’avènement du « nouvel Hollywood ». De plus, cette même année, Hollywood est le théâtre de l’assassinat de l’actrice Sharon Tate par les disciples du gourou Charles Manson. Le lien entre ces personnages ? Rick Dalton est le voisin de Sharon Tate. Succès en salles il y a deux ans, cette novélisation du long métrage est un vrai « page turner ». Librement inspiré du film, le roman reprend cependant assez fidèlement la trame de l’histoire. Tarantino y déploie tout son talent de narrateur avec des dialogues percutants qui en ont faits sa marque de fabrique. Tout au long du roman, Il y ajoute de nombreuses anecdotes savoureuses liées aux acteurs et réalisateurs d’alors. Il y développe également le personnage mystérieux de Cliff Booth dans un chapitre hilarant relatant le meurtre « accidentel » de sa femme lors d’une virée en bateau. Enfin, Tarantino n’oublie pas non plus de mentionner son savoir encyclopédique de la scène musicale de l’époque. Ainsi y  apprend-t-on que Charles Manson, gourou certes mais aussi guitariste ambitieux, fréquentait Dennis Wilson le batteur des Beach Boys. Manson, dont sa chanson fétiche Cease to Exist rebaptisée Never Learn Not to Love figure sur l’album 20/20 des Beach Boys, sans y être cependant crédité. Au fil de l’histoire et à travers ces personnages, Quentin Tarantino dresse finalement une fresque mémorable et un peu folle de cette époque charnière de l’histoire américaine ballotée par les mouvements contestataires. Passage réussi donc pour ce primo-romancier qui réjouira les fans mais pas seulement.

Prince : Welcome 2 America

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Par Philippe DUPUY

Si Prince était encore vivant et qu’au sortir d’un énième confinement,  il s’était mis en tête d’offrir à ses fans un disque d’été plein de hits, disco funk, dansant et rafraîchissant,  mais avec des textes pertinents, qui sondent les maux de l’Amérique et du monde civilisé, il aurait difficilement pu accoucher d’un album plus parfait que Welcome 2 America. Enregistré en 2010, ce disque était resté dans ses tiroirs,  pour des raisons que le Nain Pourpre a apparemment emporté dans sa tombe. Il sort enfin, cinq ans après sa mort et constitue le premier véritable album posthume de Prince, dont la discographie post mortem pourrait dépasser en nombre et en qualité celle de Jimi Hendrix. Le Kid de Minneapolis a, on le sait , laissé des kilomètres de bandes enregistrées en live ou dans ses studios de Paislay Park. Mais les prochains opus pourront difficilement être plus pertinents, homogènes  et géniaux que Welcome 2 America qui convoque le meilleur du jazz, du funk et de la soul US, avec des titres qui sonnent comme du Isaac Hayes, du Marvin Gaye ou du Curtis Mayfield. Avare de tubes dans les dernières années de sa carrière, Prince en avait au moins trois en réserve sur cet album : « Welcome 2 America » qui donne son titre à l’album est du calibre de « Sign’O’ The Times« , « Born 2 Die » est délicieusement disco,  avec une rythmique à la « Papa Was a Rolling Stone » et « Hot Summer » est un rock parfait pour ce deuxième été Covidé. On pourrait aussi convoquer « 1010 (Rin Tin Tin) » qui ferait une belle intro de comédie musicale ou « Yes » , une tournerie funky dans laquelle Prince semble retrouver l’énergie vitale de ses premiers albums.  Ne cherchez pas plus loin le disque de l’été 2021: même mort Prince continue de régner.

 

 

JO de Tokyo

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Par Cédric Coppola

Les jeux olympiques de Tokyo battent leur plein. Et si les français ne sont pas forcément toujours à la fête, quoi de mieux qu’une simulation virtuelle pour rattraper le déficit de médailles ? Une possibilité offerte par le jeu officiel de Sega, où le gamer peut s’essayer à 18 disciplines, en variant les gameplay.

Passons rapidement sur l’aspect technique. Les graphismes en 3D sont propres mais loin des standards actuels et les animations tout justes correctes. L’une des originalités est de pouvoir entièrement personnaliser son sportif voire de le déguiser. L’heure est aussi au sport mixte et il ne faut donc pas s’étonner de voir des équipiers des deux sexes se passer une balle ensemble ou se tirer la bourre lors d’une course. On ne note également aucun personnage prédéfini avec des caractéristiques distinctes. Ici seul le skill compte.

Les épreuves sont de qualités homogènes. Il y a de l’athlétisme avec du 100m, 110m haies, du relais 4x100m, du lancer du marteau, du saut en longueur… du combat comme le judo ou la boxe… du tennis, du ping-pong, des sports collectifs tels que le rugby à 7, le foot, le beach-volley, le basket, le baseball… de la natation en 100m nage libre ou 200m quatre nages… mais aussi de l’escalade, du BMX… C’est extrêmement complet. Bien entendu, l’objectif n’est pas sur certaines expériences de concurrencer Fifa ou Nba 2k, mais d’être accessible au plus grand nombre. Cela n’empêche pas que des défis soit relevés contre l’IA… car au plus on passe des tours, au plus les adversaires sont coriaces. De la même manière, les développeurs ont su échapper au maximum au syndrome Track and field, signe d’un genre qui péchait autrefois par du matraquage de boutons à outrance. La jouabilité est même parfois assez subtile avec des astuces à débloquer pour, par exemple, prendre un meilleur départ ou faire des super actions. Bien entendu, en sus du mode solo, le multi est présent et permet des joutes animées. Mis bout à bout, ce Tokyo 2020 est un titre frais et divertissant, aucunement prise de tête. Taillé pour l’été, donc. (Jeu testé sur PS4, également disponible sur Xbox, Switch, Steam et Stadia)

 

 

Monster Hunter 2: Wings of Ruin

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Par Cédric Coppola

Coup double pour Monster Hunter ! Moins de quatre mois après l’excellent Rise, paru lui aussi en exclusivité sur Switch voilà qu’un tout nouvel opus débarque sur la console de Big N… Une simple mise à jour ? Un jeu très proche de son prédécesseur ? Pas vraiment, puisque la série des Series se distingue par une approche différente, qui privilégie le tour par tour aux combats en temps réel. Bien entendu les créatures sont au cœur du jeu… Mais elles ne se contentent pas d’être des ennemis redoutables. Bien au contraire, notre héros possède en effet le don de se lier d’amitié avec certaines d’entre elles et de les faire participer au combat. Mais attention… pour capturer un monstre, il ne suffit pas de lancer un objet comme la Pokéball, mais d’arriver à dérober un œuf au nez et à la barbe des dangereuses bestioles. Puis hop, quand l’œuf éclot, un nouvel allié est disponible. Il est même possible de fusionner les capacités de ces derniers pour se constituer une équipe redoutable. Pas du luxe, puisque lors des joutes, ces dénommés « Monsties », agissent en partie en solo. Pour pimenter un peu le tout, un système de Triforce (technique / vitesse / force) calqué sur le concept de Pierre / feuille / ciseau pimente les parties… Plaisant !  Histoire principale simple mais bien conçue, nombreuses quêtes annexes, mises à jour gratuites prévues pour étoffer le contenu… Aucun doute, cette aventure, sans être inoubliable a de quoi occuper tout l’été. Elle ravira sans mal ceux qui apprécient de loin l’univers de Monster Hunter en étant insensibles aux affrontements parfois complexes, avec le nombre d’armes à maîtriser des jeux originaux. Une surprise sympathique donc, portée par des graphismes agréables à l’œil. (Testé sur Nintendo Switch)

 

 

Disgea 6

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Par Cédric Coppola

Zed le zombie n’est pas content. Excusez du peu mais un grand méchant, Death-Structor vient de capturer sa sœurette. Comme on peut s’y attendre, notre mort-vivant va quitter son quotidien pour aller la délivrer. Tel est le point de départ, on ne peut plus simple, de Disgea 6 , un tactical RPG qui à l’instar de ses aînés s’appuie sur un humour déjanté et des graphismes colorés pour tenter de séduire les gamers. Petit point technique : ce nouveau volet passe à la 3D. Une évolution plutôt discrète mais qui démontre la volonté de Nippon Ichi Software de faire évoluer sa série. On n’atteint pas les standards de la Switch, mais c’est très propre et la direction artistique, inspirée fait qu’on adhère au périple de Zed. Bien que l’on retrouve certains éléments classiques du genre, comme le déplacement sur un certain nombre de cases et des combats au tour par tour, certains éléments du gameplay sont plus originaux. Le meilleur exemple est le concept de réincarnation. A chaque échec contre son grand ennemi, Zed se retrouve propulsé dans un nouveau sous-monde peuplé de mécréants. Pas de panique : la puissance reste intacte et le Karma récolté permet à l’anti-héros d’améliorer ses compétences. Autre bon point : une option permet d’automatiser les affrontements. De quoi permettre à son avatar de mieux se préparer au combat en glanant de l’expérience, sans trop se fatiguer. Disponible en exclusivité sur Switch, Disgea 6  à défaut d’être un indispensable, s’inscrit dans la lignée des précédents titres, en améliorant sensiblement l’accessibilité. Le jeu regorge de bonnes idées et possède une durée de vie très correcte. Parfaitement adapté aux courtes ou moyennes sessions, traduit en français et taillé pour le nomadisme, le titre est une valeur sûre, qui s’adresse donc autant aux fans de la saga qu’aux néophytes. (Testé sur  Nintendo Switch)

 

 

L’Atelier du jeu vidéo

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Par Cédric Coppola

Avis à tous les créateurs en herbe, Nintendo lance l’atelier du jeu vidéo. Un titre pour s’amuser bien sûr, mais surtout pour confectionner un titre à son goût, dans une grande variété de domaines (course, plateforme, shoot’em up) sans connaître les bases de la programmation. Une initiation en douceur donc, mais très complète, à l’image du hit Super Mario Maker 2. L’interface est cependant plus sobre et ni le plombier ni ses amis sont invités à la fête. Les stars, ce sont les nodons. Des petits personnages sympathiques qui disposent chacun d’une fonction. Certains représentent un bouton, d’autres un objet, un personnage ou une fonction comme sauter, courir, marcher… Le concept consiste à les relier entre eux pour inventer des actions. Indiquer donc à un personnage de sauter, à une voiture de tourner en appuyant sur la croix directionnelle… Les possibilités sont véritablement nombreuses et une bonne connaissance du logiciel est nécessaire pour mettre au point un titre cohérent. La notion de game-design étant, cela va de soi, fondamentale. Avant de se lancer dans le grand bain, un mode tutoriel très bien pensé explique tous les rouages. Et excusez du peu, celui-ci contient près de 100 leçons. Certains cours, prenant la forme d’énigme sont corsés … Mais comment pouvait-il en être autrement au vu des possibilités ? A l’instar de Dreams sur PS4, L’atelier du jeu vidéo exige un certain investissement avant de livrer ses secrets. Un meilleur outil de partage aurait aussi permis d’avoir des retours de la communauté afin de s’améliorer plus rapidement. Mais pas de panique, le titre de BIG N a le mérite d’être d’une grande clarté, ce qui séduira certainement beaucoup de grands enfants et fera naître des vocations. (Jeu testé sur Nintendo Switch)

 

 

Final Fantasy 7 Remake

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Par Cédric Coppola

Final Fantasy revient… et il est en grande forme ! Attention cependant :  il ne s’agit pas du XVIe épisode tant attendu mais du portage de l’opus VII sur PS5. Et inutile de faire durer le suspense, il s’agit de la meilleure des façons de découvrir le début de l’aventure de Cloud. Un somptueux retour à Midgar… accompagné d’un DLC de choix. Là où explorer la cité aux nombreuses inégalités n’occupait que 4 ou 5 heures à la fin des années 1990, sur Ps One, le périple tient cette fois sur 30 heures ! On note quelques petites longueurs,  mais le rythme général est bon, avec des personnages mieux développés (Jessie est le meilleur exemple) et une alternance satisfaisante entre phase d’exploration / combat et de « repos » dans les différents bidonvilles, où il faut accomplir des quêtes annexes. Du point de vue de l’histoire, difficile de ne pas adhérer tant les enjeux sont forts. Il est essentiellement question de lutte des classes, d’écologie et de solidarité. Autant de thématiques profondément actuelles qui témoignent à quel point cette œuvre culte est toujours essentielle. Sans spoiler, on note par contre que le terme de « Reboot » est plus approprié que celui de « Remake » tant l’équipe a pris certaines libertés scénaristiques. A vérifier dans les opus 2 et 3 dont la date de sortie n’est malheureusement pas encore annoncée. Les combats brillent par leur côté épique.

Le pari de délaisser le tour par tour traditionnel pour le temps réel, avec recharge de barre ATB (permettant de lancer compétences et magie ou d’utiliser des objets) avec la faculté de switcher à la volée entre les membres de son trio est payant. Pour vaincre les ennemis, il faut aussi composer avec un système de pause active où l’on déclenche directement les attaques ou les soins de ses partenaires. S’ajoute la présence des materias (des pouvoirs à choisir au préalable) et du combo Transcendance / Invocation. Spectaculaires et dévastateurs ces coups ne s’activent qu’à de rares occasions. Effet garanti. Là où on aurait pu craindre que la structure en couloir (ce n’est pas un open world) soit répétitive, il n’en est rien, grâce aux mécaniques de gameplay introduites au fil du temps. La variété des environnements fait aussi la différence. Malgré tout, quelques petits éléments frustrent de temps à autres le gamer. On dirige seulement quatre combattants (Cloud, Tifa, Aerith et Barret) et le jeu détermine quand on les utilise. On aurait aussi aimé plus d’armes et une meilleure gestion des éléments (vent, foudre, glace, feu…). Petite illustration : Il devient évident après quelques dizaines de minutes d’envoyer de l’électricité sur les adversaires méchas pour les court-circuiter et les mettre en état de choc. Heureusement, les choses se compliquent contre les boss… Impossible aussi de ne pas pester quand Cloud refuse de courir dans certains endroits… N’essayez pas non plus de le faire descendre d’un petit rebord : non, Le bougre veut obligatoirement passer par les escaliers… Des petits hics qui empêchent ce hit d’atteindre la perfection. Oui car dans ses autres aspects, Final Fantasy 7 remake est la claque attendue. Techniquement, c’est beau. Certaines textures auraient pu être mieux repensées, mais difficile de faire la fine bouche, surtout en 4K. Qu’on se rassure le mode fluidité en 60 images par seconde est très agréable, avec de jolis effets de lumière et le dynamisme qui en découle donne l’impression lors des phases d’action de découvrir le blockbuster sous un nouveau jour. Les personnages sont toujours détaillés et il se dégage d’un bout à l’autre une vraie personnalité, un charisme qui ne fait jamais lâcher la Dualsense. Le SSD de la PS5 est aussi mis à contribution pour des temps de chargements réduits. Quant aux musiques, dont certaines ont été remaniées, elles sont tout simplement exceptionnelles, parmi les meilleures entendues dans les jeux vidéo. Disponible gratuitement, pour tous ceux qui avaient acheté la version PS4 (attention avoir obtenu le jeu via l’abonnement PS Plus nécessite de passer à la caisse) Final Fantasy VII Intergrade est un incontournable. Le DLC INTERmission est pour sa part tarifé une vingtaine d’euros (ou 80 euros avec le jeu de base). Celui-ci permet de prendre les commandes de Yuffi, spécialisée dans l’art ninja, qui envoie des shuriken ou assomme ses ennemis grâce à son ninjustu. Quatre heures assez intenses qui, sans renouveler la formule,  permettent de prolonger le plaisir. (Jeu testé sur PS5)

 

 

OSS 117 : Le dico

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Par Ph.D

Après Les Tontons Flingueurs, c’est Hubert Bonniseur de la Bath, alias OSS 117, que Philippe Durant fait entrer dans le dictionnaire. Et pas n’importe quel dico : Le Durant. Une référence !  Du genre qui n’oublie pas de mettre Aure Atika à la lettre A et rien à la lettre Z (car OSS ne joue pas dans cette série). Ça pourrait se discuter,  vu le nombre de nanars que les romans de Jean Bruce ont inspiré. Mais depuis que Michel Hazanavicius leur a rendu hommage avec Le Caire nid d’espion et Rio ne répond plus, ils ont été largement réhabilités.  Vous vous imaginiez peut-être qu’OSS était une pâle copie de James Bond ? Détrompez-vous : c’est juste le contraire !  Jean Bruce a publié le premier roman de la série en 1949 et il y en a eu… 265 ! L’angliche peut aller se faire rhabiller chez Harrod’s.  C’est le genre de vérités premières que Philippe Durant rétablit dans ce nouvel ouvrage savant,  utile et beau,  que l’on pourra compulser à loisir d’ici la sortie au cinéma du film de Nicolas BedosAlerte rouge en Afrique noire (sur lequel Le  Dico dévoile quelques infos top secret).

Interview : Requin Chagrin

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(Photo Andrea Montano)                                                                                                                                                                                  

Par Phil Inout

Sorti au printemps, Bye Bye Baby,  le nouvel album de Marion Brunetto alias Requin Chagrin, tourne encore sur nos platines quand nombre d’autres ont disparu sans laisser de traces. On aime à chaque écoute un peu plus son mélange de pop sixties et de new wave et  sa voix à la Françoise Hardy/Clara Luciani .  Le retour de l’enfant prodige à Ramatuelle , où elle est née et a grandi, pour le concert Reconnexion (lire ici) nous offrait l’occasion idéale pour en parler avec elle…  

Requin Chagrin aujourd’hui, c’est un groupe ou une artiste solo  ?

J’ai enregistré l’album toute seule,  chez moi pendant le confinement, en jouant tous les instruments. Mais pour la tournée on est quatre sur scène et ça sonne comme un vrai groupe

Pourquoi ce drôle de nom, alors ? 

Je n’avais pas envie de chanter sous mon vrai nom et j’aimais bien l’idée d’un nom composé. Des images de requins m’avaient frappé et quand j’ai découvert cette espèce de requin marteau  surnommé requin chagrin ça a tilté.

Comment avez-vous commencé la musique ?

Mon grand frère a commencé la guitare tardivement et quand il s’y est mis, j’avais l’âge et ça m’a donné envie. J’ai pris des cours de musique et de chant à Cavalaire et au bout d’un moment mon prof m’a poussé à jouer avec d’autres musiciens. On a formé un groupe de garage, les Guillotines, avec lequel j’ai découvert tout un pan de musique sixties que je ne connaissais pas et dans laquelle je suis tombé à fond. Quand je suis monté à Paris, soi disant pour faire des études de dessin, histoire de rassurer mes parents, j’ai continué à jouer et j’ai commencé à composer. Nicola Sirkis d’Indochine est tombé, je ne sais comment, sur une de mes chansons et m’a proposé d’intégrer son label KMS Disques. Tout est parti de là. 

Comment se passe la collaboration avec Nicola Sirkis ? 

Il m’accompagne dans la création. Je lui envoie mes chansons au fur et à mesure et il me dit ce qu’il en pense. Il est présent tout au long du processus, mais jamais pesant. A la fin de l’écriture de Bye Bye Baby, il m’a conseillé d’aller le finaliser aux studios ICP à Bruxelles où il a ses habitudes. Puis j’ai envoyé les bandes à Ash Workman en Angleterre pour qu’il les mixe parce que j’avais aimé son travail pour Christine and the Queens et Metronomy

Quelles envies aviez vous pour ce nouvel album ? 

J’avais en tête la douceur des nuits d’été de mon enfance à Ramatuelle et les étoiles filantes qu’on regardait dans le ciel. Ça a donné la chanson « Perseïdes,  qui a donné le ton de l’album. J’avais un nouveau clavier que j’ai beaucoup utilisé et qui donne aux chansons ce son très new wave. 

Quel effet ça vous fait de revenir chanter à Ramatuelle ? 

Je suis super contente. Ce sera mon premier vrai concert au théâtre de verdure, où je travaillais comme  ouvreuse pendant le festival. Les gens du coin se souviennent peut-être aussi de m’avoir vue chanter dans les kermesses de fin d’année quand j’étais gamine. Ils vont être surpris  ! (rires) Après,  on joue aux Vieilles Charrues et au Midi Festival de Hyères. Le début d’une vraie tournée si tout va bien. Je croise les doigts parce que j’ai trouvé le temps long depuis la sortie de l’album en avril.

Les Misérables

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Par Philippe DUPUY

Le Pitch

Stéphane (Damien Bonnard), tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il découvre ses nouveaux coéquipiers, Chris (Alexis Manenti) et Gwada (Djebril Didier Zonga), deux « Bacqueux » d’expérience qui se la jouent cowboys. Stéphane se rend vite compte que leur comportement ne fait qu’accentuer les tensions qui règnent entre les différents groupes du quartier. Alors qu’ils se trouvent débordés lors d’une interpellation et qu’un jeune est gravement blessé par un tir de flashball inconsidéré, ils s’aperçoivent qu’un drone filmait leurs moindres faits et gestes. Une course-poursuite s’engage dans la cité pour récupérer ces images compromettantes… 

Ce qu’on en pense

Enfant des cités de Montfermeil, où il vit toujours, membre du collectif Kourtrajmé avec ses copains Kim Shapiron et Romain Gavras, Ladj Ly ne pouvait rêver meilleure entrée en cinémaen compétition à Cannes pour son premier long-métrage, il y a  décroché le Prix du jury et son film représentait la France aux Oscars. Entamé sur un mode plutôt décontracté et souriant, sur le souvenir de la vague bleue-black-blanc-beur, avec l’étonnante Jeanne Balibar en patronne de la BAC dragueuse, bizutage du bleu et tchatche à tous les étages, le film monte progressivement en pression vers un final éprouvant, prémonitoire des récentes agressions de policiers et de pompiers dans les cités. De La Haine (dont il pourrait constituer le pendant policier), à Ma 6T va cracker en passant par Polisse et Do The Right Thing, Ladj Ly avançait en terrain balisé, voire miné, avec ce classique scénario de « film de cités ». Il s’en sort pourtant avec brio, grâce à une réalisation nerveuse, une excellente direction d’acteurs (Damien Bonnard et Alexis Manenti excellents) et de très bons dialogues. Tous les personnages existent à l’écran malgré leur grand nombre (sacrée galerie de portraits !) et la montée en puissance vers le déchaînement de violence final est parfaitement gérée. Le spectateur reste scotché à son fauteuil. Certes, on pourrait se passer de la référence un peu scolaire à Victor Hugo (qui s’inspira de cet « endroit paisible sur la route de rien » qu’était à son époque Montfermeil pour y situer une partie des Misérables) dans le titre et dans la morale du film (« Il n’y a ni mauvaises herbes, ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs »). Mais l’élève Ladj Ly réussit haut la main son entrée dans la cour des grands avec ce drame policier, qui pourra choquer certains spectateurs par son réalisme brutal, mais résonne comme un cri d’alarme dans une actualité sociale particulièrement brûlante.