Ça vient de sortir

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Poison Control

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Par Cédric Coppola

Nippon Ichi Software revient avec un nouveau jeutotalement barré qui, comme souvent chez l’éditeur japonais, ne ressemble à aucun autre puisqu’il s’agit cette fois d’une virée en enfer… Un endroit empoisonné et peuplé de dangereuses créatures qu’il faut abattre afin de libérer certaines âmes et d’être enfin admis au paradis. Un pitch étrange pour un titre qui mérite le détour. Présenté sous la forme d’un TPS – jeu de tir à la troisième personne – Poison Control possède une véritable atmosphère, avec des tons rouges assez flashy, pour un résultat qui en dépit d’un certain retard technique, est atypique et surtout cohérent. Le gameplay nerveux s’organise en deux phases : l’une où l’on tire tout simplement sur les mécréants, en prenant soin de ne pas tomber à sec questions munitions (la recharge est assez longue) et des moments où notre héros laisse sa place à sa petite acolyte qui va récolter le poison au sol. L’idée étant de piéger les adversaires pour les abattre plus rapidement, si possible avec style. Présentés sous la forme d’arènes, les niveaux se renouvellent à minima grâce à différents objectifs. Un micro côté RPG, où l’on développe la relation entre les deux personnages complète le tout. Cette dernière permet aussi d’améliorer ses capacités. Sans être incontournable, la proposition accroche dès les premières minutes. On la conseillera cependant à ceux qui maîtrisent la langue de Shakespeare tant les dialogues sont nombreux et non traduits… l’histoire étant assez tarabiscotée ! (Jeu testé sur PS4 Pro, également disponible sur Nintendo Switch)

It Takes Two

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Par Cédric Coppola

Joueurs solitaires… passez votre chemin ! Spécialisé dans les jeux pensés pour être pratiqués à deux, en coopération – on leur doit A Way Out , les développeurs suédois de Hazelight Studios remettent le couvert avec It Takes Two, lequel se savoure de préférence en couple. La raison ? Les deux héros May et Cody, sur le point de divorcer, sont transformés en poupées suite à un sort jeté par leur fille. A eux de devoir agir ensemble pour se sortir de cette délicate situation… et peut être, au bout du compte, réaliser qu’ils sont toujours faits l’un pour l’autre. Sur une thématique sérieuse, la séparation, le titre estampillé EA Originals tient toutes ses promesses et fait partie des rares à donner véritablement l’impression de jouer ensemble. Et en dehors de quelques mini-jeux, très drôles, implantés au fil de l’aventure, il n’y a aucune compétition entre le duo. Pas de score, de bonus ou de gagnant… Toujours dans cet ordre d’idées, la mort n’est pas punitive puisque le personnage réapparaît à l’endroit de l’échec, sans que cela affecte le partenaire. Contre les boss c’est une autre paire de manche, mais il faut les recommencer seulement si les deux joueurs perdent en même temps. Malin. Plus que la direction artistique – inspiration Little Big Planet par le style des poupées – aux couleurs un peu trop ternes et teintes orange, on retient le level design. Dans des niveaux qui empruntent au quotidien domestique : on note un aspirateur, une caisse à outil… May et Cody affrontent mille dangers et résolvent des énigmes en faisant parler leurs réflexes. Petit exemple : au deuxième niveau, elle dispose d’un marteau et lui, de plusieurs clous. En envoyant ces derniers sur différentes surfaces, il créé des points d’accroches pour que sa compagne puisse atteindre une zone à priori inaccessible. Elle, de son côté, peut frapper sur différents mécanismes qui vont ouvrir d’autres chemins. Et ainsi de suite… Parfois il faut aussi synchroniser ses actions très rapidement. Fous rires et petites disputes garanties ! Des situations comme celles-ci, It takes two en regorge. Le jeu a le bon goût aussi de ne pas se répéter et de proposer un challenge ni trop simple, ni trop dur. Ce qui n’est pas si fréquent. Notons aussi que le split-screen, à la verticale, nécessite un temps d’adaptation mais s’avère pratique au final. Autre bon point, le jeu peut aussi se jouer en ligne… avec un seul exemplaire acheté ! Pour cela, le second joueur doit télécharger gratuitement sur le store une version spéciale et recevoir une invitation du propriétaire. Une très bonne idée qui permettra à un plus grand nombre de profiter de cette petite pépite. (Jeu testé sur PS5 et en ligne avec une PS4, également disponible sur Xbox One et Xbox Series)

Interview : Gérard Lanvin

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Par Phil Inout

Rencontré à Nice pour la sortie de Papi Sitter, la comédie de Philippe Guillard, Gérard Lanvin nous avait parlé de son amour pour la musique en général et pour celle de son fils Manu en particulier. L’album qu’ils ont enregistré ensemble (Ici bas, sortie le 21 mai) n’est donc qu’une demi surprise. Le fait que les textes soient aussi engagés (dans « Entre le dire et le faire » Lanvin se paye à la fois Sarkozy, Hollande et Macron) n’en est pas une du tout quand on connaît le franc parler du bonhomme…   

C’est rare de vous voir en tournée promo…

Pourtant, j’adore ça. Je viens toujours en région avec plaisir. Surtout dans la vôtre qui me rappelle quelques-uns de mes meilleurs souvenirs de tournage : Le Fils préféré de Nicole Garcia et Les Spécialistes de Patrice Leconte avec mon ami Bernard (Giraudeau N.D.L.R). Avec le temps, j’ai noué des relations heureuses avec le public azuréen.. 

Avant d’être papi dans le film de Philippe Guillard, quel père avez-vous été ?

Un papa plus à cheval sur les principes, sans doute, c’est générationnel. Mais nos métiers incitent quand même à la barjotterie. Mes deux fils ont été élevés dans le rock’n’roll, avec une mère chanteuse et un père comédien. Ils sont devenus artistes tous les deux. Manu fait du blues, l’autre est DJ au Brésil. On était très lié à Trust et Téléphone à une époque. À la maison, il y avait plus de musiciens que d’acteurs. J’aurais aimé faire de la musique mais je n’étais pas assez bon. J’avais appris trois accords de guitare pour Marche à l’Ombre, mais c’était trop dur, j’ai laissé tomber. Un jour Manu est passé devant la guitare et m’a demandé s’il pouvait en jouer. J’ai dit : vas-y ! Aujourd’hui, c’est une bête de scène. Il me permet de chanter parfois avec lui sur scène. C’est un kif, le contact direct avec le public.

Vous dites toujours avoir fait du cinéma par hasard. Jusqu’à quel point ?

Je ne me sentais pas une fibre particulière, mais j’étais attiré par le métier parce que j’avais un copain dont le père était comédien. Il m’a amené un jour le voir au théâtre et j’ai découvert les coulisses. Ça m’a fasciné. Sans y penser davantage, c’est quelque chose qui m’attirait. Après j’ai fait les marchés et forain c’est déjà un numéro d’acteur. La rencontre avec Coluche a été déterminante. C’est lui qui m’a poussé à jouer. La première fois où je l’ai fait, ça m’a paru pas facile mais faisable. Et comme on a continué à me proposer des rôles j’ai fini par me sentir légitime…

Coluche vous manque toujours ?

Il m’a manqué tout de suite. C’est lui qui m’a amené où je suis. Sans lui, je n’y aurais peut-être pas même pas pensé. J’habitais chez lui, on a vécu en famille avec Véronique, les enfants… C’était tellement soudain de le perdre. C’est comme si j’avais perdu un père. J’ai souvent pensé qu’on lui avait cloué la bouche parce qu’il dérangeait. J’arrivais pas à croire que c’était un accident. Aujourd’hui encore je me pose la question… Après, il faut laisser les morts tranquilles. Je lis toujours : « S’il était encore là, les choses seraient différentes ». Mais on ne sait pas si ça changerait quelque chose. Il a fait les Restos, mais d’un autre côté il payait pas ses impôts… La solidarité, ça commence quand même par les impôts. Faut payer les routes, les hôpitaux, les écoles…

On vous a attribué à tort une tribune anti-macron.Vous auriez pu l’écrire ?

Pas mon style. Je suis un frontal, si j’ai un truc à dire je le dis en face pas sur internet, d’ailleurs je sais même pas comment ça marche. La lettre en question avait déjà été utilisée contre Hollande. J’ai jamais compris pourquoi on avait choisi de me l’attribuer. On s’est servi de ma grande gueule pour crédibiliser le truc. C’est la malédiction de Gérard Lambert qui me poursuit ! (rires) Le problème,  c’est que j’ai eu beau démentir, les gens continuent à me dire : « Formidable la lettre ! » Ils veulent absolument que ce soit moi… Macron, mis à part sa manière d’être et sa communication minable, je ne le rends pas responsable de tout le malheur des gens. Les inégalités sociales ne datent pas de lui.

La retraite, vous y pensez ?

Je ne sais même pas de quoi on me parle. Si j’arrête de bosser, je mange plus. La retraite des acteurs, ça n’existe pas. Tant qu’il y aura de la demande, j’irai. J’espère que le parcours heureux que j’ai eu va durer encore un peu. J’aimerais finir en me disant, comme aujourd’hui : quelle chance j’ai eue !

A-Train : All Aboard ! Tourism

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Par Cédric Coppola

Ce n’est peut-être pas le genre le plus prisé par Nintendo, mais les jeux de gestion ont toujours eu leur place sur les différentes consoles de la marque nippone. Le plus célèbre d’entre eux est un certain Sim City, qui fit les beaux jours sur Super Nintendo, où les maires virtuels pouvaient faire construire dans leur commune une statue de Mario. Cette fois dans A-Train : All Aboard ! Tourism l’enjeu n’est pas tout à fait le même puisqu’il s’agit de développer une compagnie ferroviaire. Et plus si affinités. Attention… le jeu ne s’adresse pas aux néophytes et le look manga, aussi mignon soit-il,  est un leurre.  Il s’agit en effet d’une simulation aussi complète qu’austère qui oblige à passer par une tonne de menus et à comprendre des mécaniques complexes avant de prendre un minimum de plaisir. Que l’on joue en mode libre ou suive les scénarios à disposition, implanter sa boite au Japon n’est pas une mince affaire. Construire des rails, des entreprises, des lignes de bus, acheter des logements et comme le titre le suggère, faire aussi du tourisme… Le jeu est une véritable usine à gaz et semble parfois hors sujet. En contrepartie, les amateurs trouveront un challenge à la hauteur. Autres données à prendre en compte : tous les textes – et ils sont nombreux – sont en anglais et l’ergonomie en mode nomade n’est pas la meilleure qui soit. Surtout que l’aspect technique n’est pas le point fort de ce titre destiné à un public de niche. (Jeu testé sur Nintendo Switch)

Jeux rétro sur Switch

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Par Cédric Coppola

Si le grand public occidental se souvient surtout des Gameboy, de la Game Gear ou de la PSP, respectivement signés par Nintendo, Sega et Sony d’autres consoles portables ont jadis fait le bonheur des gamers. On pense notamment à la Lynx d’Atari et à la Neo-Geo Pocket de SNK, sortie dans sa version monochrome en 1998 au Japon avant d’envahir le reste du monde un an plus tard, en version couleur. Désormais, les amateurs de jeux rétro se réjouissent de voir certains titres débarquer sur Nintendo Switch. Cette première compilation en contient dix d’entre eux, avec graphismes et sons d’origine. Des filtres et une fonction zoom sont présents afin de proposer une expérience convenable. Mais il faut cependant outrepasser les pixels et une animation sommaire. Pas de surprise à ce niveau, donc. Dans la liste, les jeux de combats – SNK oblige – sont les plus nombreux. Les filles des Gals’ Fighters, les guerriers de Samurai Shodown 2, ceux de King of Fighters R-2, les épéistes de The Last Blade : Beyond the Destiny, Mai, Terry et leurs acolytes de Fatal Fury Fist Contact… et surtout le crossover SNK vs Capcom, qui regroupe des personnages mythiques, sont au rendez-vous. Sans atteindre le niveau des versions de salon, ces variantes sont rafraichissantes. Les quatre autres softs sont Big Tournament Golf (seule simulation sportive présente sur la galette), le jeu de rôle Dark Arms Beat Buster 1999 et par deux fois Metal Slug (1st and 2nd Mission), spin-off plus accessibles que les volets canoniques. Attention… ces derniers ne sont jouables qu’en solo. Bien entendu, certains petits ajouts ont été intégrés afin de faire craquer les fans. Modes d’emploi numériques, modèles en 3D des boites, choix du langage (anglais ou japonais) fonction Rewind pour revenir en arrière en cas de faux pas… De quoi apporter une once de modernité dans ce package purement nostalgique. (Jeu testé sur Nintendo Switch)

Framing Britney Spears

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Par Phil Inout

Après Billie Eilish, c’est une autre star de la pop US qui a droit à un documentaire sur une grande plateforme de streaming (Amazon Prime Video en l’occurence). Mais avec Britney Spears, on n’est plus dans la success story : plutôt la descente aux enfers. Depuis 2008, après une sévère dépression consécutive à son divorce, la star est sous le coup d’une mesure de tutelle qui confie la gestion de sa carrière et de sa fortune (évaluée à plus de 60 millions de dollars)  à son père. Si dans les premières années la mesure a pu paraître justifiée par le comportement erratique de la jeune femme, elle semble de plus en plus abusive à mesure que le temps passe. Ce sont les fans de Britney qui ont lancé l’alerte en 2018 avec le mouvement « Free Britney », dont ce documentaire, produit par le New York Times, se fait l’écho médiatique. Il semble qu’ils aient eu raison de s’inquiéter puisque, encouragée par le mouvement, la star a demandé la levée de la tutelle et refuse désormais de travailler tant que son père en sera le gestionnaire. Alors qu’elle devait entamer en 2018 une seconde résidence ultra profitable à Las Vegas et que la presse avait été convoquée sur place pour un concert de lancement, la chanteuse a refusé de se produire et tout a été annulé sans la moindre explication. Depuis, elle n’apparaît plus que pour se rendre aux convocations du tribunal chargé du dossier. Son affaire est même devenue exemplaire des abus de la loi sur les tutelles aux Etats Unis, dont le film I Care a Lot se fait aussi l’écho sur un mode fictionnel. On est loin de la pop et des paillettes, mais le film est passionnant. Il  montre comment la carrière et la vie de Britney Spears ont été détruites par le harcèlement médiatique hallucinant dont elle fait l’objet depuis ses premiers succès.

Neil Young: Archives live

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Par Ph.D

Ne laissant à personne le soin d’organiser sa postérité discographique, Neil Young, 75 ans, continue d’abreuver ses fans d’enregistrements vintage. En marge de la parution du Vol 2 de ses fameuses Archives, le Loner vient de lâcher deux nouveaux lives de derrières les fagots : Young Shakespeare et Way Down in the Rust Bucket. Le premier est un concert acoustique qui date de 1971,  dans la lignée du Live at Massey Hall sorti il y a quelques années et encore meilleur si c’est possible. Mais le gros morceau est quand même le quadruple live Rust Bucket, enregistré en novembre 1990 à Santa Cruz (Californie) avec le  Crazy Horse.  Après quelques semaines de répétitions pour la tournée Ragged Glory, le groupe était au top sur un répertoire plus large que celui documenté par le live Ragged GloryC’est probablement le meilleur enregistrement du Crazy Horse en concert. A moins que Neil n’en ait encore dans sa malle aux trésors ?

 

Mundaun

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Par Cédric Coppola

Ancienne commune Suisse du canton des Grisons, Mundaun a inspiré le Studio Hidden Fields, dont la particularité est d’avoir été fondé par un seul homme : le développeur et illustrateur Michel Ziegler. Ce conte horrifique forcément personnel prend donc pour décor le folklore Alpin au moment où le héros vient enquêter sur la disparition de son grand père, lors d’un incendie de forêt. Un voyage qui ne sera pas de tout repos. En dépit de limitations techniques, dans les graphismes et l’animation, le jeu s’appuie sur une direction artistique particulière car dessiné à la main, aux nuances grisâtres. Il s’en dégage une véritable atmosphère. Il est cependant dommage que le projet n’ait pas disposé de davantage de budget pour que l’auteur puisse améliorer certains effets. Il reste malgré tout fidèle à son concept et provoque quelques sensations fortes. Pas un hasard donc si on doit gérer la peur de son personnage. En vue à la première personne et selon le concept de « simulateur de marche » consistant davantage à faire vivre une expérience plutôt que de multiplier les combats, Mundaun tient en haleine par sa narration. A plusieurs reprises on pense aux ancêtres Maupiti Island et Manoir de Mortevielle, très prisés dans les années 1990. Atypique. (Jeu testé sur PS5, également disponible sur Switch, PC, Xbox et Mac)

Loop Hero

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Par Cédric Coppola

Avec 500 000 joueurs recensés sur Steam lors de la première semaine de commercialisation, Loop Hero, la nouvelle bombe indé éditée par Devolver est un véritable succès. Il faut dire que derrière ses graphismes pixelisés et une technique minimaliste le jeu se montre vraiment innovant et s’appuie sur un concept aussi ravageur que chronophage. Explications. Dans l’espoir de sauver le monde (rien que ça), le personnage se retrouve pris dans des niveaux qui forment une boucle (loop). Condamné à tourner sans cesse, il cherche à récolter certaines ressources. Or ces dernières sont détenues par des monstres. Plutôt que de placer ses mécréants directement sur le chemin du héros, les développeurs russes de Four Quarters ont eu une idée diabolique : c’est au joueur de les insérer dans la boucle afin de permettre à notre sauveur de les occire et de récupérer une tonne d’équipements ou d’obtenir d’autres sbires. Et ainsi de suite. Quelques spécificités sont à prendre en compte : d’une part les boucles changent à chaque partie et d’autre part les combats se déroulent en mode automatique. La survie du héros dépend de l’attirail à sa disposition. Il y a aussi un aspect stratégique puisqu’il faut savoir quand rentrer au bercail afin de ne pas perdre tout le matos durement acquis suite à un échec. Mis bout à bout, ces petits détails font mouche et permettent à Loop Hero d’être un Rogue Like à part qui mérite vraiment le coup d’œil. (Jeu testé sur PC).

Netflix : Rois du Stand-Up

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Par Phil Inout

Ils seront sans doute parmi les premiers à remonter sur scène, mais en attendant les humoristes nous manquent. Heureusement, à défaut de pouvoir les applaudir en live, on peut (re)voir leurs spectacles en streaming sur les plateformes. Netflix est  celle qui a le plus investi dans le genre. Les rois et reines du stand-up y ont leur rond de serviette. A commencer par…

Gad Elmaleh : venu roder sa prochaine tournée à Monaco cet hiver, Gad est attendu à Nice et Antibes dans les prochains mois. D’ici là il raconte son expérience américaine à un public Montrealais ravi dans cette captation datée de 2017 de Gad Elmaleh part en live.

Blanche Gardin : nouvelle étoile du stand up, Blanche Gardin dissèque les relations hommes-femmes avec le scalpel d’ un médecin légiste, sans jamais se départir de son air innocent, ni changer ses tenues de mémères. Netflix propose déjà ses trois premiers spectacles : Avec moi ce soir, Je parle toute seule et Bonne nuit Blanche. Oreilles chastes s’abstenir.

Fary : Encore un nouveau venu qui fait des étincelles. L’élégance de son humour n’a d’égal que celle de ses coiffures et de ses tenues. Un vrai dandy de la vanne, qui se (la) raconte dans Fary is the New Black et Hexagone.

Ricky Gervais: L’humoriste anglais est partout sur Netflix. Cinéma (Mytho-Man, Special Correspondents…), séries (Afterlife, Derek…) et bien sûr spectacles, avec son dernier show hilarant,  Humanity. Un concentré de punchlines sur le vieillissement ou la célébrité, dans lequel il ne s’épargne pas.

Danny Boon : le succès phénoménal de ses films depuis les Ch’tis n’a pas fait oublier au comique nordiste d’où il vient. Son retour au stand-up en 2018 avec Dany Boon des Hauts de France a fait un tabac.

Thomas VDB: dernier arrivé sur la plateforme, Thomas VDB doit sans doute cet honneur au succès de ses chroniques sur France Inter. Attendu sur scène dans notre région avec un nouveau show à la levée des mesures sanitaires,   son avant dernier spectacle intitulé Bon Chienchien, permet de vérifier que c’est aussi un authentique showman. Même si, à la fin,  on n’a toujours pas la réponse à la question centrale : « Qui c’est l’pépère? ».

A voir aussi : Baptiste Lecaplain, Malik Bentalha, Fadily Camara, Louis CK… 

Arab Strap : As Days Get Dark

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(Photo Kat Gollack)

Par Ph.D

Les grands groupes de rock ne meurent jamais,  a-t-on coutume d’affirmer. Mais les petits non plus apparemment ! Ces dernières années,  on a vu revenir des formations qui n’avaient plus enregistré depuis des lustres : Wire, Ride, Jesus and the Mary Chain, Faith No More, les Psychedelic Furs, pour ne citer qu’eux, ont sorti des albums qui, non seulement font honneur à leur discographie, mais la rehaussent encore d’une pièce maîtresse. Idem pour Arab Strap, duo écossais composé d’ Adam Moffat et Malcolm Middleton, dont  on était sans nouvelles depuis 15 ans. As Days Get Dark est leur meilleure production à ce jour. Un chef d’oeuvre d’une beauté renversante. Quelque chose comme la rencontre de Leonard Cohen et de New Order. Le meilleur disque de ce début d’année, tout simplement.

 

Iain Levison: Un Voisin trop discret

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Par Denis Allard

Jim Smith, sexagénaire célibataire, est chauffeur Uber à Philadelphie. Il mène une vie calme et routinière et n’aspire qu’à une chose : qu’on le laisse tranquille. Mais quand sa voisine Corina, mère d’un jeune enfant vient le solliciter pour de l’argent, il ne se doute pas que son quotidien va être bousculé. En effet, Grolsch son mari, militaire jaloux et alcoolique des Forces Spéciales, soupçonne Jim d’être son amant. De plus, Grolsch sur le terrain,  se comporte en sale type avec son coéquipier Kyle, le menaçant de révéler son homosexualité et de nuire à sa carrière. Kyle va alors échafauder un plan pour s’en débarrasser,  mais Jim va le devancer pour sauver sa peau. Dans la lignée de ses précédents romans, Iain Levison continue de scruter de manière sarcastique et jubilatoire les maux de l’Amérique, l’armée et la police étant cette fois-ci la cible. En croisant le destin de personnages singuliers, Un voisin trop discret nous montre que les apparences sont parfois trompeuses. Le clou de l’histoire restant sa chute, drôle et immorale à souhait.

 

The Black Crowes: 30th Anniversary

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Par Ph.D

Si l’on se réfère à sa date de sortie (1990), ce disque a bien 30 ans et il est juste qu’une une édition Deluxe célèbre cet anniversaire. Mais à bien le réécouter, rien ne rattache  le premier album des Black Crowes à son époque (Madonna, Jackson, Prince, tout ça…).  Ce disque aurait pu sortir 20 ans plus tôt, au début des années 70, quand Lynyrd Skynyrd, les Allman Brothers, Bad Company, Cactus et consorts tenaient le haut du pavé rock US.  Tout y est : le son crade des guitares, la slide qui déchire, les compos blues rock,  la voix éraillée du chanteur, le piano bastringue… Jusqu’aux looks chevelus, déjà largement vintage, des musiciens à peine sortis de l’adolescence. Shake Your Money Maker a remis le rock à guitares au goût du jour dans une période où il était de bon ton de le déclarer mort et enterré. C’est cela que célèbre cette édition 30th Anniversary . Elle comprend l’album remastérisé par les frères Robinson et leur producteur historique George Drakoulias, 11 titres rares ou inédits  et, cerise sur le gâteau, un live enregistré dans leur fief d’Atlanta l’année de la sortie de l’album. Sans vouloir minimiser l’intérêt de l’album de bonus, qui comprend  les reprises de  “30 Days In The Hole” de Humble Pie et  de “Jealous Guy” de John Lennon et dont presque tous les titres auraient pu figurer sur l’édition originale, c’est le double live de 14 titres qui devrait décider les fans à investir dans la Deluxe. Le concert est une tuerie et le son est parfait. Il va falloir modifier le Top 20 des meilleurs live de tous les temps pour lui faire de la place.  

 

Lana Del Rey : Chemtrails…

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Par Ph.D

Les chemtrails sont les panaches blancs laissés dans le ciel par les réacteurs des avions. Les chansons du huitième album de Lana Del Rey leur ressemblent  : elles tracent leur sillon dans votre cerveau et laissent en se dissipant une impression diffuse mais forte. Musicalement, le disque creuse la veine folk « Laurel Canyon » du précédent (Norman Fucking Rockwell),  avec une production encore plus sobre : rien d’appuyé, tout en nuances, des  instruments que l’on entend à peine (un saxophone hyper discret) et d’autres qui dominent (guitares sèches et piano). L’accent est mis sur les parties vocales, empilées en couches multiples. La voix de la chanteuse, qui atteint parfois la pureté cristalline de celle de Joan Baez, n’a jamais été aussi bien mise en valeur. Côté compos,  on pense plutôt à Joni Mitchell, dont Lana reprend un titre,  « For Free« , en trio  avec  Zella Day et Weyes Blood. Un folk jazz cinématographique qui ne cherche pas le hit, mais plutôt à installer une ambiance mélancolique. Chemtrails Over The Country Club est un disque pour fins de nuits et petits matins cotonneux. Il ne réconciliera pas Lana Del Rey avec ses détracteurs (qui la trouvent geignarde), mais comblera ses fans, pour qui elle est LA voix de l’Amérique d’aujourd’hui. 

 

Billie Eilish: The World’s…

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Par Phil Inout

2h30 de film sur une icône ado de 17 ans : est-ce bien raisonnable ? Oui,  car il s’agit de Billie Eilish, qui est à 17 ans  le talent le plus éclatant à être apparu sur la scène internationale depuis des lustres. Il suffit de la voir monter sur une scène pour comprendre que Billie est une star née. Le long film que lui consacre R.J Cutler comporte suffisamment d’images de concerts à travers le monde pour s’en convaincre. Mais son intérêt réside plutôt dans les coulisses. L’équipe du film a eu un accès intégral à l’intimité de la jeune chanteuse : de la modeste maison californienne où la famille vit en tribu, aux tour bus, aux chambres d’hôtels et aux loges où elle et son frère sont obligés de  composer et d’enregistrer, par bribes, la chanson du dernier James Bond pour répondre à la commande pressante de la production, rien des deux premières années de sa carrière internationale n’a échappé aux caméras. Une vie de nomade qui s’emballe avec les premiers tubes (« Ocean Eyes » et le phénoménal « Bad Guy« )  et ne se calme deux minutes que lorsque son corps lâche ou qu’elle pête les plombs suffisamment fort pour que son entourage se rende compte qu’elle est à bout. Le film la montre pourtant très entourée de sa famille : son frère Finneas compose avec elle et l’accompagne sur scène,  au point qu’ils forment presque un duo. Sa mère la manage et veille à son bien être sur la route. Son père, plus en retrait, se soucie surtout de sa santé mentale. Car, comme toute véritable artiste, Billie est aussi fragile psychologiquement que physiquement et on la voit craquer à plusieurs reprises sous la pression constante et le rythme effréné de la vie en tournée. Mais a aucun moment, cette ado biberonnée à internet et aux réseaux sociaux  ne songe à demander qu’on arrête de la filmer. Du coup,  le film documente autant la naissance d’une star que son adolescence : de ses terreurs nocturnes à son goût pour le dessin et à ses premières amours. Un jeune black prénommé Q entre et sort de sa vie pendant qu’elle se rapproche de l’idole de son  d’enfance, Justin Bieber. Ce dernier, qui a connu lui aussi la gloire internationale bien avant l’age adulte,  sait déjà tout de ce qui attend Billie, en bien comme en mal. Il se montre étonnamment protecteur dès leur première rencontre (dans les coulisses d’un grand festival) et lui écrit des textos pleins d’empathie. Il est peut-être, celui  qui lui évitera de se brûler prématurément les ailes,  comme tant d’autres icônes adolescentes avant elle.