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Framing Britney Spears

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Par Phil Inout

Après Billie Eilish, c’est une autre star de la pop US qui a droit à un documentaire sur une grande plateforme de streaming (Amazon Prime Video en l’occurence). Mais avec Britney Spears, on n’est plus dans la success story : plutôt la descente aux enfers. Depuis 2008, après une sévère dépression consécutive à son divorce, la star est sous le coup d’une mesure de tutelle qui confie la gestion de sa carrière et de sa fortune (évaluée à plus de 60 millions de dollars)  à son père. Si dans les premières années la mesure a pu paraître justifiée par le comportement erratique de la jeune femme, elle semble de plus en plus abusive à mesure que le temps passe. Ce sont les fans de Britney qui ont lancé l’alerte en 2018 avec le mouvement « Free Britney », dont ce documentaire, produit par le New York Times, se fait l’écho médiatique. Il semble qu’ils aient eu raison de s’inquiéter puisque, encouragée par le mouvement, la star a demandé la levée de la tutelle et refuse désormais de travailler tant que son père en sera le gestionnaire. Alors qu’elle devait entamer en 2018 une seconde résidence ultra profitable à Las Vegas et que la presse avait été convoquée sur place pour un concert de lancement, la chanteuse a refusé de se produire et tout a été annulé sans la moindre explication. Depuis, elle n’apparaît plus que pour se rendre aux convocations du tribunal chargé du dossier. Son affaire est même devenue exemplaire des abus de la loi sur les tutelles aux Etats Unis, dont le film I Care a Lot se fait aussi l’écho sur un mode fictionnel. On est loin de la pop et des paillettes, mais le film est passionnant. Il  montre comment la carrière et la vie de Britney Spears ont été détruites par le harcèlement médiatique hallucinant dont elle fait l’objet depuis ses premiers succès.

Neil Young: Archives live

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Par Ph.D

Ne laissant à personne le soin d’organiser sa postérité discographique, Neil Young, 75 ans, continue d’abreuver ses fans d’enregistrements vintage. En marge de la parution du Vol 2 de ses fameuses Archives, le Loner vient de lâcher deux nouveaux lives de derrières les fagots : Young Shakespeare et Way Down in the Rust Bucket. Le premier est un concert acoustique qui date de 1971,  dans la lignée du Live at Massey Hall sorti il y a quelques années et encore meilleur si c’est possible. Mais le gros morceau est quand même le quadruple live Rust Bucket, enregistré en novembre 1990 à Santa Cruz (Californie) avec le  Crazy Horse.  Après quelques semaines de répétitions pour la tournée Ragged Glory, le groupe était au top sur un répertoire plus large que celui documenté par le live Ragged GloryC’est probablement le meilleur enregistrement du Crazy Horse en concert. A moins que Neil n’en ait encore dans sa malle aux trésors ?

 

Mundaun

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Par Cédric Coppola

Ancienne commune Suisse du canton des Grisons, Mundaun a inspiré le Studio Hidden Fields, dont la particularité est d’avoir été fondé par un seul homme : le développeur et illustrateur Michel Ziegler. Ce conte horrifique forcément personnel prend donc pour décor le folklore Alpin au moment où le héros vient enquêter sur la disparition de son grand père, lors d’un incendie de forêt. Un voyage qui ne sera pas de tout repos. En dépit de limitations techniques, dans les graphismes et l’animation, le jeu s’appuie sur une direction artistique particulière car dessiné à la main, aux nuances grisâtres. Il s’en dégage une véritable atmosphère. Il est cependant dommage que le projet n’ait pas disposé de davantage de budget pour que l’auteur puisse améliorer certains effets. Il reste malgré tout fidèle à son concept et provoque quelques sensations fortes. Pas un hasard donc si on doit gérer la peur de son personnage. En vue à la première personne et selon le concept de « simulateur de marche » consistant davantage à faire vivre une expérience plutôt que de multiplier les combats, Mundaun tient en haleine par sa narration. A plusieurs reprises on pense aux ancêtres Maupiti Island et Manoir de Mortevielle, très prisés dans les années 1990. Atypique. (Jeu testé sur PS5, également disponible sur Switch, PC, Xbox et Mac)

Loop Hero

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Par Cédric Coppola

Avec 500 000 joueurs recensés sur Steam lors de la première semaine de commercialisation, Loop Hero, la nouvelle bombe indé éditée par Devolver est un véritable succès. Il faut dire que derrière ses graphismes pixelisés et une technique minimaliste le jeu se montre vraiment innovant et s’appuie sur un concept aussi ravageur que chronophage. Explications. Dans l’espoir de sauver le monde (rien que ça), le personnage se retrouve pris dans des niveaux qui forment une boucle (loop). Condamné à tourner sans cesse, il cherche à récolter certaines ressources. Or ces dernières sont détenues par des monstres. Plutôt que de placer ses mécréants directement sur le chemin du héros, les développeurs russes de Four Quarters ont eu une idée diabolique : c’est au joueur de les insérer dans la boucle afin de permettre à notre sauveur de les occire et de récupérer une tonne d’équipements ou d’obtenir d’autres sbires. Et ainsi de suite. Quelques spécificités sont à prendre en compte : d’une part les boucles changent à chaque partie et d’autre part les combats se déroulent en mode automatique. La survie du héros dépend de l’attirail à sa disposition. Il y a aussi un aspect stratégique puisqu’il faut savoir quand rentrer au bercail afin de ne pas perdre tout le matos durement acquis suite à un échec. Mis bout à bout, ces petits détails font mouche et permettent à Loop Hero d’être un Rogue Like à part qui mérite vraiment le coup d’œil. (Jeu testé sur PC).

Netflix : Rois du Stand-Up

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Par Phil Inout

Ils seront sans doute parmi les premiers à remonter sur scène, mais en attendant les humoristes nous manquent. Heureusement, à défaut de pouvoir les applaudir en live, on peut (re)voir leurs spectacles en streaming sur les plateformes. Netflix est  celle qui a le plus investi dans le genre. Les rois et reines du stand-up y ont leur rond de serviette. A commencer par…

Gad Elmaleh : venu roder sa prochaine tournée à Monaco cet hiver, Gad est attendu à Nice et Antibes dans les prochains mois. D’ici là il raconte son expérience américaine à un public Montrealais ravi dans cette captation datée de 2017 de Gad Elmaleh part en live.

Blanche Gardin : nouvelle étoile du stand up, Blanche Gardin dissèque les relations hommes-femmes avec le scalpel d’ un médecin légiste, sans jamais se départir de son air innocent, ni changer ses tenues de mémères. Netflix propose déjà ses trois premiers spectacles : Avec moi ce soir, Je parle toute seule et Bonne nuit Blanche. Oreilles chastes s’abstenir.

Fary : Encore un nouveau venu qui fait des étincelles. L’élégance de son humour n’a d’égal que celle de ses coiffures et de ses tenues. Un vrai dandy de la vanne, qui se (la) raconte dans Fary is the New Black et Hexagone.

Ricky Gervais: L’humoriste anglais est partout sur Netflix. Cinéma (Mytho-Man, Special Correspondents…), séries (Afterlife, Derek…) et bien sûr spectacles, avec son dernier show hilarant,  Humanity. Un concentré de punchlines sur le vieillissement ou la célébrité, dans lequel il ne s’épargne pas.

Danny Boon : le succès phénoménal de ses films depuis les Ch’tis n’a pas fait oublier au comique nordiste d’où il vient. Son retour au stand-up en 2018 avec Dany Boon des Hauts de France a fait un tabac.

Thomas VDB: dernier arrivé sur la plateforme, Thomas VDB doit sans doute cet honneur au succès de ses chroniques sur France Inter. Attendu sur scène dans notre région avec un nouveau show à la levée des mesures sanitaires,   son avant dernier spectacle intitulé Bon Chienchien, permet de vérifier que c’est aussi un authentique showman. Même si, à la fin,  on n’a toujours pas la réponse à la question centrale : « Qui c’est l’pépère? ».

A voir aussi : Baptiste Lecaplain, Malik Bentalha, Fadily Camara, Louis CK… 

Arab Strap : As Days Get Dark

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(Photo Kat Gollack)

Par Ph.D

Les grands groupes de rock ne meurent jamais,  a-t-on coutume d’affirmer. Mais les petits non plus apparemment ! Ces dernières années,  on a vu revenir des formations qui n’avaient plus enregistré depuis des lustres : Wire, Ride, Jesus and the Mary Chain, Faith No More, les Psychedelic Furs, pour ne citer qu’eux, ont sorti des albums qui, non seulement font honneur à leur discographie, mais la rehaussent encore d’une pièce maîtresse. Idem pour Arab Strap, duo écossais composé d’ Adam Moffat et Malcolm Middleton, dont  on était sans nouvelles depuis 15 ans. As Days Get Dark est leur meilleure production à ce jour. Un chef d’oeuvre d’une beauté renversante. Quelque chose comme la rencontre de Leonard Cohen et de New Order. Le meilleur disque de ce début d’année, tout simplement.

 

Iain Levison: Un Voisin trop discret

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Par Denis Allard

Jim Smith, sexagénaire célibataire, est chauffeur Uber à Philadelphie. Il mène une vie calme et routinière et n’aspire qu’à une chose : qu’on le laisse tranquille. Mais quand sa voisine Corina, mère d’un jeune enfant vient le solliciter pour de l’argent, il ne se doute pas que son quotidien va être bousculé. En effet, Grolsch son mari, militaire jaloux et alcoolique des Forces Spéciales, soupçonne Jim d’être son amant. De plus, Grolsch sur le terrain,  se comporte en sale type avec son coéquipier Kyle, le menaçant de révéler son homosexualité et de nuire à sa carrière. Kyle va alors échafauder un plan pour s’en débarrasser,  mais Jim va le devancer pour sauver sa peau. Dans la lignée de ses précédents romans, Iain Levison continue de scruter de manière sarcastique et jubilatoire les maux de l’Amérique, l’armée et la police étant cette fois-ci la cible. En croisant le destin de personnages singuliers, Un voisin trop discret nous montre que les apparences sont parfois trompeuses. Le clou de l’histoire restant sa chute, drôle et immorale à souhait.

 

The Black Crowes: 30th Anniversary

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Par Ph.D

Si l’on se réfère à sa date de sortie (1990), ce disque a bien 30 ans et il est juste qu’une une édition Deluxe célèbre cet anniversaire. Mais à bien le réécouter, rien ne rattache  le premier album des Black Crowes à son époque (Madonna, Jackson, Prince, tout ça…).  Ce disque aurait pu sortir 20 ans plus tôt, au début des années 70, quand Lynyrd Skynyrd, les Allman Brothers, Bad Company, Cactus et consorts tenaient le haut du pavé rock US.  Tout y est : le son crade des guitares, la slide qui déchire, les compos blues rock,  la voix éraillée du chanteur, le piano bastringue… Jusqu’aux looks chevelus, déjà largement vintage, des musiciens à peine sortis de l’adolescence. Shake Your Money Maker a remis le rock à guitares au goût du jour dans une période où il était de bon ton de le déclarer mort et enterré. C’est cela que célèbre cette édition 30th Anniversary . Elle comprend l’album remastérisé par les frères Robinson et leur producteur historique George Drakoulias, 11 titres rares ou inédits  et, cerise sur le gâteau, un live enregistré dans leur fief d’Atlanta l’année de la sortie de l’album. Sans vouloir minimiser l’intérêt de l’album de bonus, qui comprend  les reprises de  “30 Days In The Hole” de Humble Pie et  de “Jealous Guy” de John Lennon et dont presque tous les titres auraient pu figurer sur l’édition originale, c’est le double live de 14 titres qui devrait décider les fans à investir dans la Deluxe. Le concert est une tuerie et le son est parfait. Il va falloir modifier le Top 20 des meilleurs live de tous les temps pour lui faire de la place.  

 

Lana Del Rey : Chemtrails…

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Par Ph.D

Les chemtrails sont les panaches blancs laissés dans le ciel par les réacteurs des avions. Les chansons du huitième album de Lana Del Rey leur ressemblent  : elles tracent leur sillon dans votre cerveau et laissent en se dissipant une impression diffuse mais forte. Musicalement, le disque creuse la veine folk « Laurel Canyon » du précédent (Norman Fucking Rockwell),  avec une production encore plus sobre : rien d’appuyé, tout en nuances, des  instruments que l’on entend à peine (un saxophone hyper discret) et d’autres qui dominent (guitares sèches et piano). L’accent est mis sur les parties vocales, empilées en couches multiples. La voix de la chanteuse, qui atteint parfois la pureté cristalline de celle de Joan Baez, n’a jamais été aussi bien mise en valeur. Côté compos,  on pense plutôt à Joni Mitchell, dont Lana reprend un titre,  « For Free« , en trio  avec  Zella Day et Weyes Blood. Un folk jazz cinématographique qui ne cherche pas le hit, mais plutôt à installer une ambiance mélancolique. Chemtrails Over The Country Club est un disque pour fins de nuits et petits matins cotonneux. Il ne réconciliera pas Lana Del Rey avec ses détracteurs (qui la trouvent geignarde), mais comblera ses fans, pour qui elle est LA voix de l’Amérique d’aujourd’hui. 

 

Billie Eilish: The World’s…

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Par Phil Inout

2h30 de film sur une icône ado de 17 ans : est-ce bien raisonnable ? Oui,  car il s’agit de Billie Eilish, qui est à 17 ans  le talent le plus éclatant à être apparu sur la scène internationale depuis des lustres. Il suffit de la voir monter sur une scène pour comprendre que Billie est une star née. Le long film que lui consacre R.J Cutler comporte suffisamment d’images de concerts à travers le monde pour s’en convaincre. Mais son intérêt réside plutôt dans les coulisses. L’équipe du film a eu un accès intégral à l’intimité de la jeune chanteuse : de la modeste maison californienne où la famille vit en tribu, aux tour bus, aux chambres d’hôtels et aux loges où elle et son frère sont obligés de  composer et d’enregistrer, par bribes, la chanson du dernier James Bond pour répondre à la commande pressante de la production, rien des deux premières années de sa carrière internationale n’a échappé aux caméras. Une vie de nomade qui s’emballe avec les premiers tubes (« Ocean Eyes » et le phénoménal « Bad Guy« )  et ne se calme deux minutes que lorsque son corps lâche ou qu’elle pête les plombs suffisamment fort pour que son entourage se rende compte qu’elle est à bout. Le film la montre pourtant très entourée de sa famille : son frère Finneas compose avec elle et l’accompagne sur scène,  au point qu’ils forment presque un duo. Sa mère la manage et veille à son bien être sur la route. Son père, plus en retrait, se soucie surtout de sa santé mentale. Car, comme toute véritable artiste, Billie est aussi fragile psychologiquement que physiquement et on la voit craquer à plusieurs reprises sous la pression constante et le rythme effréné de la vie en tournée. Mais a aucun moment, cette ado biberonnée à internet et aux réseaux sociaux  ne songe à demander qu’on arrête de la filmer. Du coup,  le film documente autant la naissance d’une star que son adolescence : de ses terreurs nocturnes à son goût pour le dessin et à ses premières amours. Un jeune black prénommé Q entre et sort de sa vie pendant qu’elle se rapproche de l’idole de son  d’enfance, Justin Bieber. Ce dernier, qui a connu lui aussi la gloire internationale bien avant l’age adulte,  sait déjà tout de ce qui attend Billie, en bien comme en mal. Il se montre étonnamment protecteur dès leur première rencontre (dans les coulisses d’un grand festival) et lui écrit des textos pleins d’empathie. Il est peut-être, celui  qui lui évitera de se brûler prématurément les ailes,  comme tant d’autres icônes adolescentes avant elle.

Kings of Leon : When You See Yourself

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Par Phil Inout

Considérés comme de vagues cousins sudistes des Strokes à leurs débuts, les Kings of Leon ont doucement mais surement fait évoluer leur « southern garage » un peu rêche vers plus de douceur et de musicalité. Commencé avant la pandémie, l’enregistrement de leur huitième album s’est prolongé pendant le confinement. Vu qu’il n’était pas prés de repartir en tournée, le gang Followill  a pris son temps pour peaufiner les arrangements et soigner la production. Et il a bien fait : When You See Yourself est le plus bel album des Kings of Leon. Un disque homogène,  apaisé et mature,  qui s’écoute en boucle sans lasser. Achetez-le, il vous fera de l’usage.

Whitney K : Two Years

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Par Phil Inout

En écoutant à l’aveugle le nouvel album de Whitney K, on nous aurait dit qu’il s’agissait d’inédits du Velvet Underground,  on l’aurait cru volontiers. La voix et le phrasé du chanteur Canadien évoquent irrésistiblement Lou Reed, le violon pourrait être celui de Cale , les chœurs féminins font penser à la petite voix de Maureen Tucker et les chansons sonnent comme celles du Velvet d’après les expérimentations warholiennes, quand Lou Reed laissait libre cours à son goût pour les ballades country et le doo wap. Pourtant Two Years n’est ni un pastiche, ni un hommage : juste l’album que le Velvet aurait pu faire si John Cale n’avait pas quitté le groupe après White Light /White Heat. Une anomalie comme seul le rock peut en produire.

Hervé: Hyper

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Par Phil Inout

Révélation masculine des dernières Victoires de la Musique, où il a fait le show, Hervé sort ce mois ci une version augmentée de son premier album, baptisée Hyper Prolongations, sur laquelle on trouve plusieurs nouvelles chansons dans la lignée « Daniel Darc chante Bashung période Gaby«  qui a fait le succès du jeune chanteur parisien. Difficile de dire si on ne se lassera pas rapidement du chant maniéré d’Hervé Le Sourd et de ses chansons reminiscentes des succès  de Bashung. Mais en ces temps de disette, l’album s’écoute  plutôt gentiment et ses prestations télé laissent augurer de bons lives quand ce sera enfin possible. Logiquement, Hervé devrait être l’attraction des festivals d’été en jauges réduites qui se préparent.

Calligarich: Le dernier été en ville

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Par Denis Allard

Dès sa parution en 1973 en Italie ce premier roman trouva son public. Réédité à trois reprises, il était pourtant resté curieusement inédit en France. Oubli aujourd’hui fort heureusement réparé. Dans ce récit aux accents autobiographiques, Gianfranco Calligarich nous invite à marcher sur les pas de Léo Gazzarra dans la Rome de la fin des années 60. On découvre alors ce jeune trentenaire, « petite main » au Corriere Dello Sport, dans une quête sans but précis où les journées monotones succèdent aux nuits alcoolisées. Sa rencontre avec Arianna, jeune femme solaire et séductrice, vient bouleverser son quotidien. Cependant, cet amour naissant jamais vraiment revendiqué et assumé, ne saura le sauver de sa mélancolie existentielle. On suit alors Léo, anti-héros du quotidien cherchant un sens à sa vie, à travers ses déambulations dans Rome, ville magnétique et envoûtante que Gianfranco Calligarich nous dépeint à merveille : « La ville était si vide que le vieillissement de ses palais était palpable ». En effet, l’autre personnage majeur et sans doute premier de ce roman, est Rome. Elle occupe une place centrale dans les incessants allers et venues de Léo parcourant dans sa vieille Alfa les divers quartiers de la ville ou le long du Tibre. Elle séduit et irrigue les protagonistes de cette histoire,  mais engloutit Léo qui s’y noie. Véritable déclaration d’amour à « la ville éternelle », Le dernier été en ville nous rappelle que certains peuvent parfois s’y perdre. Un petit bijou littéraire couronné du Prix Fitzgerald 2021.

 

YS : Monstrum Nox

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Par Cédric Coppola

Moins populaire que Final Fantasy ou Dragon Quest, la série YS est une valeur sûre de l’action RPG, qui ravit les gamers depuis plus de trente ans. Suite à un 8e opus dépaysant qui prenait place sur une île paradisiaque, ce nouveau volet se déroule dans la grande cité pénitentiaire de Balduq. Un changement de décor notable… Contrairement au gameplay, quasiment identique et toujours bigrement efficace. L’introduction musclée, au cours de laquelle ce cher Adol Christin est transformé en « Monstrum » et obtient des pouvoirs annonce le ton. Seul hic, il ne peut plus désormais quitter cet endroit étrange et doit affronter des créatures maléfiques dans une autre dimension. Pour s’échapper, il va falloir user de ruse… et de force ! Mais attention, la progression se fait étape par étape, quartier après quartier, en nettoyant des donjons peuplés d’ennemis. Jeu assez dirigisteMonstrum Nox assume à ce niveau un certain classicisme. Heureusement l’histoire tient en haleine et les compagnons d’Adol ne sont pas de simples faire-valoir. Le script s’attarde d’ailleurs longuement sur chacun d’eux. Et comme ils ont tous différentes capacités (téléportation, défier les lois de la gravité…) et que toutes les actions s’effectuent en temps réel, le jeu est pêchu. Avec ses nombreux mystères, Balduq est une forteresse que l’on prend plaisir à parcourir de fond en comble. Les combats, eux, misent sur les contres, les esquives et les pouvoirs. Rien d’innovant certes, mais Falcom maitrise la formule et l’applique avec brio. Intelligent, le game-design oblige à jongler entre les héros en misant sur leur complémentarité. Seule fausse note, les graphismes, assez sommaires. Mais pas de quoi bouder son plaisir, tant YS IX tient en haleine reste fidèle à l’esprit de cette saga, décidemment indémodable. (Jeu PS4 testé en émulation sur PS5)