Froid Mortel
Par Ph.D
Le Pitch
Deux gardiens de prison, Miguel (Karra Elejalde) et Martin (Javier Guittierez) doivent convoyer un fourgon de prisonniers, de nuit, sur une route sombre et peu fréquentée. Le véhicule pénitentiaire est attaqué, les prisonniers sortent de leur cellule et les gardiens doivent lutter à l’intérieur et à l’extérieur du fourgon assiégé en gérant une météo glaciale. Leur pire ennemie peut-être…
Ce qu’on en pense
Un thriller espagnol à l’intrigue peu crédible, mais à la réalisation efficace. Les amateurs de films d’action à huis clos et de revenge movie en auront pour leur compte. Quelques scènes ultra violentes réservent le visionnage à un public averti. Âmes sensibles s’abstenir.
Sans aucun remords
Par Ph.D
Le Pitch
John Kelly (Michael B Jordan), marine des forces spéciales rentre d’une mission pour la CIA lorsque sa famille est assassinée en représailles par des agents russes. En cherchant à se venger, Kelly révèle un complot secret qui menace d’entraîner les États-Unis et la Russie dans une guerre totale. Tiraillé entre honneur et loyauté envers son pays, il doit combattre ses ennemis sans aucun remords s’il souhaite éviter le désastre et démasquer les puissants qui sont derrière le complot.
Ce qu’on en pense
Quand ça ne veut pas… Le projet d’adaptation de Sans aucun remords, sur les origines de John Clark, l’un des personnages les plus populaires de l’univers de Tom Clancy, remonte à … 1994 ! C’est Keanu Reeve qui devait à l’époque incarner le héros. Deux ans plus tard, Joaquin Phoenix prenait la relève puis ce fut Tom Hardy et le film ne se fit toujours pas. Il se passa 20 ans avant que le rôle ne soit finalement attribué à Michael B Jordan (Creed) avec, aux manettes, le réalisateur italien Stefano Sollina (Suburra, La Guerre des Cartels). Et alors que le film était enfin tourné et prêt à sortir en octobre dernier, badaboum, la crise sanitaire l’en empêcha ! C’est la plateforme d’Amazon, Prime Vidéo, qui en a hérité et on ne peut pas dire que les salles aient perdu grand chose. Mélange de film d’espionnage et de vengeance, Sans aucun remords est une série B sans la moindre originalité, avec un scénario qui frise le ridicule, des dialogues écrits avec les pieds et des scènes d’action sans relief. La séquence post-générique (façon Avengers), qui menace le spectateur d’une suite, est sans doute une blague vu le parcours du film…
Love and Monsters
Par Ph.D
Le Pitch
7 ans après une catastrophe planétaire qui a entrainé la mutation monstrueuse du genre animal, les hommes vivent terrés dans des bunkers. Lorsqu’il apprend que sa petite amie Aimee (Jessica Henwick) est toujours vivante et vit à 135 kilomètres de sa colonie, Joel (Dylan O’Brien) décide de partir la rejoindre. Pour cela il lui faudra braver mille dangers et combattre des monstres plus effrayants les uns que les autres…
Ce qu’on en pense
Sorti l’an dernier en VOD, Love and Monsters débarque sur Netflix et c’est une bonne nouvelle pour les abonnés de la plateforme. Dans la lignée de Zombieland, en moins gore, ce film de monstres qui mélange SF, survival , comédie d’action et romance juvénile, leur permettra de passer un bon moment en famille. Jeune garçon à priori peu doué pour la survie, Joel (Dylan O’Brien) doit traverser un pays infesté d’animaux monstrueux et hostiles pour rejoindre son ex-petite amie Aimee (Jessica Henwick) qu’il n’a plus vu depuis 7 ans et qu’il croyait morte, comme tous ses proches. Chemin faisant, il adoptera un chien et croisera un duo de survivants plus aguerris que lui qui lui permettront de passer les premières épreuves (et l’attendront à la montagne pour une possible suite) . Rythmé, drôle et plein de bons sentiments, le film du Sud Africain Michael Matthews est un conte initiatique qui peut se voir comme une métaphore de la pandémie et qui donnera du courage aux plus jeunes spectateurs pour affronter la vie et ses dangers.
Judas and the Black Messiah
Par Ph.D
Le Pitch
A Chicago, un minable voleur de voitures, Bill O’Neill (Lakeith Stanfield) est recruté comme indic par un inspecteur du FBI (Jesse Plemons) pour infiltrer le groupe de Black Panthers de Fred Hampton (Daniel Kaluuya). Malgré lui, il va être l’instrument qui va faire basculer le destin dramatique du nouveau leader charismatique du combat pour les droits civiques, après les assassinats de Martin Luther King et Malcolm X…
Ce qu’on en pense
Merci à la pandémie, qui nous vaut de voir sur Canal + (et MyCanal pour les retardataires) un des films primés aux Oscars le surlendemain de la cérémonie. Prévu pour sortir en salles en janvier, le premier film de Shaka King, débutant sacrément doué, en a été empéché par les mesures sanitaires et débarque donc directement sur les petits écrans. Un vrai cadeau car le film, bien que de facture trés classique, est excellent. Aussi bon dans son genre que Les 7 de Chicago, dont Fred Hampton était un des protagonistes et qui était également nommé aux Oscars. Un biopic malin qui a la bonne idée de raconter l’histoire du leader noir Fred Hampton par le biais d’un indic infiltré dans son groupe par le FBI. Cela donne au film une forme de polar qui le rend d’autant plus passionnant que tout est vrai. L’interprétation et la reconstitution d’époque font le reste. Les deux acteurs principaux étaient d’ailleurs nommés à l’Oscar et c’est Daniel Kaluuya, dans le rôle d’Hampton, qui a décroché la timbale. Moins direct et militant que Spike Lee, mais tout aussi pugnace, Shaka King fait avec ce film une entrée tonitruante dans le cinéma afro américain. On ne serait pas étonné que son prochain film ait les honneurs de Cannes.
La Grande traversée
Par Ph.D
Le Pitch
Ecrivaine américaine à succès et lauréate du prix Pulitzer, Alice Hughes (Meryl Streep), en panne d’inspiration, entreprend un voyage à bord du Queen Mary 2, vers l’Angleterre où elle doit recevoir un prix littéraire. Elle est accompagnée de son agent (Gemma Chan), de deux amies qu’elle n’a pas vues depuis trente ans (Candice Bergen, Dianne Wiest), et de son neveu Tyler (Lucas Hedge). La traversée s’annonce tumultueuse...
Ce qu’on en pense
Tourné en deux semaines sur un paquebot de croisière, en équipe légère, avec les passagers et le personnel comme figurants, le 35e (35 e ! ) film du prolifique Steven Soderbergh débarque directement sur MyCanal et c’est un vrai cadeau pour les abonnés de la plateforme. Avec la vista qui le caractérise, le réalisateur de Sexe, Mensonges et vidéo et de la saga Ocean’s, trousse ce vrai faux huis clos à la Agatha Christie dans lequel il n’y a pas forcément de cadavre (quoique ?), mais où le mystère rode tout de même dans les coursives. L’enquête tourne autour de la création littéraire, du vieillissement, de la jalousie, de l’amitié et de l’amour. C’est brillant, drôle, émouvant, remarquablement joué (Meryl Streep!) et si enlevé que ça a l’air d’avoir été tourné en sirotant un Martini dry. La marque du génie, même pour un film mineur.
La Sagesse de la pieuvre
Par Philippe DUPUY
Nommé à l’Oscar du meilleur documentaire, ce film de plongée raconte l’étonnante rencontre entre un plongeur amateur et une pieuvre. En pleine dépression, Craig Foster, réalisateur de métier, retourne chez lui en Afrique du Sud pour se ressourcer. Là , il prend l’habitude de plonger dans l’océan, sans bouteille ni combinaison, comme il le faisait lorsqu’il était enfant. La fraicheur de l’eau, qui peut descendre à cet endroit jusqu’à 8 degrés et la beauté des forêts d’algues marines dans lesquelles il évolue font partie de sa thérapie. Un jour, il aperçoit un curieux monticule de coquillages qui semble dérouter même les poissons. Alors qu’il s’approche, une pieuvre qui s’était camouflée dessous s’enfuit. Amusé et intrigué, Foster décide de la retrouver. Chaque jour, il plonge à sa recherche et filme ce qu’il voit avec une petite caméra. D’abord effrayée, la pieuvre se laisse approcher au bout de quelques jours. Mieux, elle semble ravie que quelqu’un vienne la distraire de sa solitude et ne tarde pas a chercher elle même le contact physique avec le plongeur. Pendant un an, Foster et ses co réalisateurs Pippa Ehrlich et James Reed vont filmer leurs rencontres quotidiennes, tombant sur des scènes incroyables comme une attaque de requin dans laquelle la malheureuse pieuvre perd une tentacule (que l’on verra repousser en quelques semaines) ou une autre où elle adopte une stratégie incroyable pour échapper à son principal prédateur. En se documentant, Foster découvre que les pieuvres ont une durée de vie d’un an à peine mais qu’elles ont l’intelligence d’un chien ou d’un petit singe. De fait, l’animal semble vraiment vouloir sociabiliser avec le plongeur, auquel elle fait découvrir son univers et l’étendue de ses capacités pour s’y fondre. Foster affirme que la rencontre a transformé sa vie et sa vision du monde animal. On le croit volontiers à la vue des images magnifiques et émouvantes de cet étonnant documentaire.
Time
Par Ph.D
Le Pitch
Fox Rich est une entrepreneure et une mère de famille de six garçons. Cela fait à présent deux décennies qu’elle milite pour la libération de son mari, Rob G. Rich. Ce dernier purge une peine de 60 ans de prison pour un vol qu’ils ont tous les deux commis au début des années 1990 dans un moment de désespoir…
Ce qu’on en pense
En lice pour l’oscar du meilleur documentaire, ce film signé Garrett Bradley raconte le combat d’une mère noire de six enfants, Sibil Fox, pour sortir son mari de prison, où il purge une peine de 60 ans pour une tentative de braquage commise dans les années 90 et à laquelle elle a elle-même participé. Les deux jeunes gens s’étaient endettés pour ouvrir une boutique et croulaient sous les factures : « Les gens désespérés font des choix désespérés » résume l’intéressée. Dés sa libération après quelques années de prison, Sibil Fox a commencé à filmer sa vie et à rendre public, dans des conférences puis sur internet et les réseaux sociaux, son combat contre le système carcéral US, qui laisse pourrir indéfiniment en prison des condamnés (noirs pour la plupart) qui, dans d’autres pays, purgeraient leurs peines en quelques années. Le film de Garrett Bradley utilise largement ces images, où on la voit passer de toute jeune femme au visage d’enfant, enceinte de jumeaux, à une quadragénaire aux traits durcis et aux cheveux prématurément gris. Grace au soutien de sa famille, Sibil a pu se reconstruire et élever dignement ses six enfants. Emprisonné en Louisiane, son mari Robert n’a jamais abdiqué et a réussi à assumer à distance son rôle de père. Persuadée que « la réussite est la plus belle revanche » contre l’injustice, Sibil a monté un business de location de voitures florissant et a réussi à envoyer ses enfants dans les meilleures écoles tout en maintenant les liens avec son mari et sa famille. Une résilience qui aurait dû impressionner favorablement les juges. On la voit pourtant batailler au téléphone, avec une patience et une politesse infinies, contre des fonctionnaires parfaitement indifférents à sa souffrance et à ses demandes légitimes. Constitué pour partie de montage d’archives filmées par Sibil Fox et pour partie de séquences récentes tournées par Garrett Bradley, le film fait le portrait d’une mère courage extraordinaire et dénonce un système judiciaire inhumain, que Sibil Fox assimile à « une nouvelle forme d’esclavage ». Un document passionnant et poignant.
Godzilla vs Kong
Par Ph.D
Le Pitch
À une époque où les monstres parcourent la Terre, et alors que l’humanité lutte pour son avenir, Godzilla et King Kong, les deux forces les plus puissantes de la nature, entrent en collision dans une bataille spectaculaire inédite, alors qu’un groupe d’humains essaie de faire échouer un complot qui menace d’éradiquer les monstres de la surface de la planète.
Ce qu’on en pense
De combien de films de super héros et de Godzilla/King Kong le monde aura-t-il besoin pour s’en dégoûter à jamais ? Mystère. En attendant voici le énième combat du roi Kong (10 films) et du monstre Godzilla (36 films) , scénarisé par des algorithmes, mis en scène par un ordinateur (bien qu’un humain soit crédité au générique) et joué par de vrais comédiens qui essaient de faire semblant de croire à leur personnage en pensant au chèque de fin de tournage. Entre deux effets spéciaux et trois images de synthèse, on pourra ainsi apercevoir Kyle Chandler, Rebecca Hall et Milly Bobby Brown ânonner quelques répliques sans intérêt. Au bout d’une heure trente de péripéties aussi invraisemblables qu’ ennuyeuses, on en arrive enfin au morceau de bravoure : la baston entre le singe et le lézard géants, dans un Hong Kong aussi irréaliste et vide que le scénario. Le film débarque en achat numérique sur toutes les plateformes le 22 avril, ce qui est une hérésie puisqu’il est fait pour les parcs d’attraction modernes que sont les multiplexes. Une sortie en salles est néanmoins programmée pour le 19 mai, si les normes sanitaires autorisent la vente de pop corn…
Vanguard
Par Ph.D
Le Pitch
Les hommes de la société de sécurité privée Vanguard, que dirige Tang Huating (Jackie Chan) se lancent à la poursuite de terroristes arabes qui ont enlevé la fille d’un businessman, entre Londres, l’Afrique et Dubaï…
Ce qu’on en pense
Visiblement destinée au marché Chinois, cette série B d’action recycle sans la moindre originalité tout ce que n’importe quel spectateur occidental a déjà vu mille cinq cent fois au cinéma depuis 40 ans. Si on n’a vraiment rien d’autre à faire et qu’on a vu tous les autres films du genre disponibles sur Amazon Prime, on pourra y jeter un oeil distrait pour s’amuser à compter les placements de produits et voir la scène de jetski dans laquelle le malheureux Jackie Chan (pourtant réduit à jouer les utilités) a failli se noyer, ou celle de poursuite de voitures en or massif dans un mall de Dubaï. Les requins de l’aquarium n’en sont pas encore revenus…
Song to Song
Par Philippe DUPUY
Le Pitch
Sur la scène musicale d’Austin au Texas, deux couples – d’un côté Faye (Rooney Mara) et le chanteur BV (Ryan Gosling), et de l’autre un magnat de l’industrie musicale (Michael Fassbender) et une serveuse (Natalie Portman)– voient leurs destins et leurs amours se mêler, alors que chacun cherche le succès dans cet univers rock’n’roll fait de séduction et de trahison.
Ce qu’on en pense
L’arrivée de plusieurs films de Terrence Malick sur la plateforme de streaming d’Amazon va permettre à un plus large public de découvrir le cinéma de cet immense réalisateur américain, si secret qu’il reste mal connu, et au cinéphiles de revoir et peut-être de réévaluer quelques-uns de ses films (Nouveau Monde, A la Merveille, Knight of Cups, Song to Song). C’est le cas notamment de Song to Song, qui s’était fait démolir lors de sa sortie en 2017 et mérite d’être (re)vu en streaming. D’abord parce que sa forme, intimiste et presque documentaire sur les parties musicales, supporte une vision sur petit (ou pas si petit) écran. Ensuite, parce que le streaming permet une vision en plusieurs fois, si on a peur de s’ennuyer. Quasi expérimental, sans véritable scénario ni dialogues, volontiers élégiaque et introspectif, le cinéma de Terrence Malick peut dérouter voire irriter un public non averti avec ses abus de voix off, de grand angle, de plans de natures, d’inserts documentaires et de musique classique. La qualité de mise en scène, la magnifiscence de la photo et l’utilisation d’acteurs-stars sont autant d’atouts qui méritent qu’on s’accroche. Dans Song to Song, sorte de Jules et Jim (ou de César et Rosalie) tourné à Austin Texas (patrie du réalisateur) pendant un festival rock, des couples, formés par Ryan Gosling, Rooney Mara, Michael Fassbinder et Natalie Portman (plus Berenice Marlohe et Cate Blanchett) s’aiment, se mélangent et se déchirent. On croise Iggy Pop, John Lydon, les Red Hot Chili Peppers, Likke Li et Patti Smith, qui conseille affectueusement le personnage de Rooney Mara comme si son histoire était réelle. Les couples se forment et se déforment dans de sublimes maisons d’architectes, dans des chambres de palace surplombant la ville ou dans les backstages du festival. Tout ou presque est raconté en multiples voix off, les plans se succèdent sans logique apparente et on finit par ne plus si savoir qui est avec qui ou qui quitte qui, ni pourquoi ? Mais on reste fasciné par les fossettes et le sourire triste de Rooney Mara, la classe hallucinante de Cate Blanchett, la gestuelle de danseur de Michael Fassbinder, le sex appeal un peu bourrin de Ryan Gosling, la perruque blonde de Natalie Portman qui la fait ressembler à Diane Kruger. Et au fond, le film en dit aussi long sur les rapports amoureux et sur la quête du succès que n’importe quel autre au scénario plus élaboré. Il faut juste lui laisser le temps d’infuser. Les plus réfractaires peuvent essayer un visionnage en épisodes de 25-30 minutes, façon série romantique et musicale. Ça marche aussi très bien comme ça.
Concrete Cowboy
Par Ph.D
Le Pitch
Confié par sa mère à son père biologique après une énième incartade, Cole (Caleb McLaughlin) un adolescent âgé de 15 ans aux pulsions violentes, découvre à les valeurs rédemptrices de l’équitation dans un quartier de Philadelphie marqué par la pauvreté et la violence où survit une communauté de cavaliers descendants des cowboys de l’ouest sauvage
Ce qu’on en pense
Comment saloper un beau sujet ? Dans le quartier de Fletcher Street à Philadelphie, où étaient installés les écuries à l’époque où on se déplaçait encore à cheval, survit une communauté de cavaliers et de palefreniers descendants des cowboys, dont beaucoup étaient noirs contrairement à l’imagerie véhiculée par les westerns hollywoodiens. Dans Ghetto Cowboys, le romancier Greg Neri racontait leur histoire, rattrapée par la mécanisation et la spéculation immobilière. Le quartier n’ayant pas encore été complètement rénové, y situer une fiction était du pain béni pour n’importe quel réalisateur. Sauf pour le dénommé Ricky Staub, apparemment. Le gars ne sait ni raconter une histoire, ni la mettre en image proprement. Un vrai travail de sagouin ! Tout sonne faux, même les personnages joués par les vrais cowboys du quartier. Ne parlons même pas des deux héros, incarnés par Idris Elba (dans un rôle de père biologique bien caricatural) et Caleb McLaughlin (qui a bien grandi depuis la première saison de Stranger Things)…
The Quarry
Par Ph.D
Le Pitch
Recueilli sur la route par un pasteur roulant vers sa nouvelle paroisse, un vagabond (Shea Whigham) va prendre sa place dans le village du Texas où il était attendu. Malgré les soupçons grandissants du shérif local (Michael Shannon), sa congrégation grandit. Combien de temps va-t-il pouvoir tenir le rôle sans être démasqué ?
Ce qu’on en pense
Adapté du roman à succès de Damon Galgut, ce polar sudiste va ravir les amateurs de Southern Gothic. Le scénario n’est pas d’une originalité renversante (le coup du faux pasteur, on nous l’a déjà beaucoup fait), mais l’ambiance mortifère du roman est bien rendue par la mise en scène de Scott Teems qui a fait ses armes dans les séries Narcos : Mexico et Rectify. Surtout Michael Shannon et Shea Whigham forment un duo antagoniste digne des meilleures réussites du genre. Sorti en direct VoD à cause du Covid, le film est aussi visible sur MyCanal.
Madame Claude
Par Ph.D
Le Pitch
Fin des années 1960, Madame Claude (Karole Rocher) règne sur Paris et au-delà grâce à son commerce florissant de « maquerelle de la République ». En réinventant les codes de la prostitution, en empruntant ceux de la bourgeoisie et en s’inventant un passé respectable, elle est devenue une femme d’affaires redoutée et estimée du monde politique au grand banditisme. Le recrutement de Sidonie (Garance Marillier) , son opposée mais aussi son alter ego, sera imperceptiblement le fil conducteur de l’érosion de son empire…
Ce qu’on en pense
Avait-on besoin d’un nouveau biopic de Fernande Grudet, alias Madame Claude ? C’est en tout cas ce qu’a cru Netflix, qui a confié à Sylvie Verheyde (Confession d’un enfant du siècle, Sex Doll) le soin de raconter à nouveau sa vie supposément édifiante de « maquerelle de la République » . Dans une reconstitution en bakélite des années 70 et une mise en scène téléfilmesque, Karole Rocher (vue dans Braquo et Sex Doll) essaie de donner un peu d’humanité et de profondeur à son personnage. C’est méritoire car tous les autres en manquent cruellement, à commencer par les flics (Pierre Deladonchamps et Benjamin Biolay interchangeables) et les clients, réduits à des silhouettes. Pour moderniser l’histoire, qui sent quand quand même assez fortement le moisi, la réalisatrice y ajoute le personnage de Sidonie (Garance Marillier vue dans Grave), Escort Girl dans l’âme, dont elle fait l’adjointe de la maquerelle en chef (et la victime d’un inceste, pour coller à l’époque). Sinon, rien des mémoires de Madame Claude ne nous est épargné, jusqu’à sa fin solitaire à Nice, où Fernande Grudet est décédée en 2015 à 69 ans. L’âge qu’on a l’impression quand le film se termine enfin !
The Dirt
Le Pitch
Los Angeles, début des années 80 : le bassiste Nikki Sixx (Douglas Booth) rencontre le batteur Tommy Lee (Machine Gun Kelly). Ils décident de fonder un groupe de heavy metal et trouvent par le biais d’une petite annonce le guitariste Mick Mars (Iwan Rheon). Baptisé Mötley Crüe (bande bordélique), le groupe se met alors en quête d’ un chanteur et sollicite Vince Neil (Daniel Webber), un ami de lycée de Tommy Lee…
Ce qu’on en pense
Dans la lignée de Bohemian Rhapsody et de Rocketman (mais en plus punk), The Dirt est le biopic musical de Mötley Crüe, groupe de heavy metal navrant des années 80 (un mélange de Kiss et de Guns’n’Roses, en fait), qui s’illustra plus par son look glam-gothique et ses frasques que par ses albums. Adeptes forcenés du mode de vie « Sex, drugs and rock’n’roll« , le quatuor versa dans tous les clichés du genre jusqu’à imploser puis renaître dans une forme assagie. Signé Jeff Tremaine (réalisateur de la série Jackass) et basé sur l’autobiographie du groupe, modestement intitulée « The Dirt: Confessions of the World’s Most Notorious Rock Band« , le film retrace la saga de Mötley Crüe vue des coulisses et donne une image caricaturale de la vie d’un groupe de heavy metal à l’ère du compact Disc. Entre Spinal Tap et Wayne’s World. Les acteurs font le maximum pour paraître aussi décérébrés que leurs modèles et le réalisateur n’essaie même pas de réévaluer la musique du groupe, qu’on ne voit d’ailleurs jamais en train d’enregistrer.
Oscars 2021 : Palmarès féminin
Par Ph.D
Reportée en raison de la crise sanitaire, la cérémonie des Oscars 2021 s’est tenue le dimanche 25 avril dans un lieu inédit : Union Station, gare historique de Los Angeles où nommés et remettants étaient réunis selon un protocole sanitaire strict. Ces contraintes n’ont pas affecté la bonne tenue de la cérémonie qui, débarrassée de l’hystérie et du décorum habituels, a été digne et classieuse dans ce décor éminement cinématographique. Le grand favori Nomadland de Chloe Zhao a emporté sans surprise les récompenses majeures (Meilleur film, meilleure réalisation, meilleure actrice) ce qui a donné au palmarès une colloration féminine bienvenue. Après Kathryn Bigelow (Démineurs), Chloe Zhao devient ainsi la deuxième réalisatrice oscarisée (en 93 éditions !) et Frances McDormand ajoute deux statuettes à sa collection puisqu’elle a coproduit le film. L’Oscar du meilleur acteur décerné à Anthony Hopkins pour The Father permet au français Florian Zeller de faire une entrée plutôt fracassante dans le monde du cinéma puisqu’il reçoit aussi l’Oscar de la meilleure adaptation (de sa propre pièce). Pas mal pour un premier film ! Pas de surprise non plus pour l’Oscar du meilleur film d’animation qui va au dernier Pixar Soul , ni pour celui du meilleur film étranger attribué à Drunk. Seuls petits regrets en ce qui nous concerne, les récompenses mineures de Mank et l’Oscar du meilleur documentaire qui va à La Sagesse de la pieuvre, joli film de plongée sans grande portée, alors que plusieurs oeuvres au contenu social nettement plus engagé étaient en compétition. A commencer par l’excellent Time de Garrett Bradley, qui avait notre préférence.