Ça vient de sortir

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Death Stranding : Director’s cut

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Par Cédric Coppola

A l’instar de Ghost of Tsushima mi-juillet, Death Stranding est désormais disponible dans une version Director’s cut qui célèbre au passage son portage de la PS4 vers la PS5. En plus des fonctionnalités attendues : 4K, 60 FPS, temps de chargements drastiquement réduits grâce au disque dur SSD, optimisation pour le son 3D… le dernier bébé d’Hideo Kojima bénéficie d’ajouts suffisamment notables pour séduire tous ceux qui n’avaient pas encore gouté à l’aventure de Sam Porter Bridges incarné par le charismatique Norman Reedus. La plupart de ces nouveautés, comme le lanceur de cargaisons, des bottes pour réduire les dégâts en cas de chute ou faire des sauts plus longs ont pour objectif de faciliter le périple. Le Buddy bot, un petit robot permet même de transporter davantage de marchandises. Certains crieront à un processus de casualisation ou parleront d’expérience dénaturée. Or tout cet attirail est facultatif et rien n’empêche les puristes de jouer dans les conditions d’origine. Autre bonne initiative, l’intégration d’un stand pour s’entrainer au maniement des différentes armes et la présence de nouvelles missions, qui sans être inoubliables gonflent la durée de vie. (Sony, jeu testé sur PS5)

 

 

Jeux Sega : Remakes

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Par Cédric Coppola

A défaut de proposer des titres inédits autour de ses célèbres licences tout public, Sega « remasterise » quelques épisodes majeurs. Des opus pas indispensables mais qui promettent quelques heures de détente. A tout seigneur, tout honneur. Sonic revient à toute allure pour revivre son aventure 3D sortie il y a dix ans sur l’illustre Nintendo WII. Une refonte qui en plus de proposer des graphismes en 4K et une animation ultra fluide bénéficie d’une poignée d’ajouts, tel un nouveau mode où il s’agit de faire la course contre la version métal du hérisson. Une aide du compagnon Tails qui permet contre l’échange de précieux jetons de ramener le héros de vie à trépas est aussi de la partie. Le rendu global reste toutefois en retrait des standards actuels puisque les graphismes malgré leur lifting restent assez cubiques. Sans atteindre la vivacité des meilleurs opus, Colours se parcourt sourire aux lèvres et trouve un minimum d’originalité grâce à la présence des Wisps, ces petites créatures qui permettent à Sonic de bénéficier de capacités très utiles. Quelques problèmes de caméra sont toujours présents, mais dans l’ensemble, on prend du plaisir devant la variété des situations rencontrées. Amusant.

Super Monkey Ball : Banania Mania est une compilation regroupant les trois premiers jeux de la franchise, qui célèbre cette année son 20e anniversaire. Au total ce sont plus de 300 niveaux qui s’offrent aux amoureux d’adresse et de vitesse. Le concept est simple : coincé dans une bulle, un petit singe doit ramasser les bananes situées sur un circuit et atteindre l’arrivée le plus rapidement possible. Forcément, les choses se corsent rapidement et seuls les plus agiles arriveront à réaliser un 100 % sur l’ensemble des parcours. Mode histoire, séquences animées, Banana mania est on ne peut plus complet. A noter que cette réédition permet de diriger d’autres personnages chers à Sega tel Sonic et de jouer jusqu’à 4 en simultané. Le tout est complété de 12 mini jeux, où les singes s’amusent par exemple au foot au baseball ou au bowling. Ambiance assurée pour ce titre addictif, qui traverse le temps sans prendre de rides. (Sega, jeux testé sur PS5)

 

 

 

Lana Del Rey : Blue Banisters

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Par Ph.D

On le sait depuis quelques albums, même les fans transis de Lana Del Rey (dont nous sommes) doivent d’abord surmonter un sentiment de légère déception à l’écoute des nouvelles chansons de la chanteuse américaine. Mêmes mélopées rêveuses, même ambiance mélancolique, mêmes thèmes…  Ses disques se suivent et se ressemblent. Ce sentiment est d’autant plus pregnant quand le nouvel opus arrive quelques mois à peine après le précédent,  comme c’est le cas pour Blue Banisters,  et qu’il semble à priori n’être qu’un disque de bonus, composé de chansons écartées du premier justement parce que trop ressemblantes. Il faut un certain nombre d’écoutes attentives pour s’apercevoir qu’il n’en est rien. Certes Blue Banisters est un disque compagnon de Chemtrails over the Country Club, qui accentue encore le virage intimiste des chansons de Lana,  en privilégiant le piano-voix. Mais s’il ne contient aucun tube évident, toutes les chansons sont intéressantes et la voix de la chanteuse est encore plus mise en valeur par les arrangements dépouillés. Surtout, une fois qu’elles sont devenues familières,  les chansons deviennent aussi indispensables que celles des albums précédents et forment avec elles un corpus qu’on ne se lasse pas d’écouter et qui constitue une partie de la bande son de l’époque. On aime particulièrement « Text Book« , « Blue Banisters« , « Arcadia » « Nectar of the Gods« ,  « Living Legend » et  « Sweet Carolina« . Mais s’il y a une chanson par laquelle on conseille de commencer l’écoute de l’album c’est  avec « Dealer« . Sur un rythme faussement indolent,  Lana introduit la chanson d’une voix à peine reconnaissable,  avant de monter dans les aigus et dans les tours comme jamais. Au deuxième couplet, elle s’énerve contre son dealer qui « ne répond jamais au téléphone » et ne « donne rien en retour » de « tout l’argent » qu’elle lui laisse. Un peu comme son père,  aux abonnés absents lui-aussi  ( « Plus à la maison depuis des années« ). Quand elle conclut dans un soupir  « Toutes les lignes sont occupées, tu planes« , difficile de ne pas faire pareil. Bref, oubliez tout ce qui précède et retenez ceci : Blue Banisters est encore un grand disque de Lana Del Rey. Le septième de rang.

 

Steely Dan/Donald Fagen : Live

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Par Ph.D

Groupe de studio plutot que de scène, Steely Dan n’avait publié qu’un seul  album live  (Alive in Americasorti en 1995) . Les fans ont donc dû se tourner vers les bootleggers, avec des fortunes diverses : difficile de retrouver le son si parfaitement lêché de Steely Dan sur des enregistrements pirates. La dernière tournée du groupe aux USA a donc été l’occasion de capter les performances,  avec un son à la hauteur de la légende de l’ensemble formé autour du duo Donald Fagen /Walter Becker. C’est en hommage à ce dernier, disparu en 2017, que Donald Fagen a reformé le groupe et continue de tourner en offrant au public d’entendre ses propres chansons en plus de celles de Steely Dan. Bien que sortis séparément, les enregistrement live de The Nightfly et de Northeast Corridor forment l’équivalent d’un triple album. Bien que trés daté, on retrouve avec plaisir ce mélange de jazz de rock et de pop rutilant qui est la signature du duo Becker/Fagen. Les versions live des chansons diffèrent assez peu de celles des albums, mais en tendant l’oreille il y a quand même de petites suprises dans les arrangements. Et le son est à la hauteur des attentes des fans : au besoin, on pourra tester sa nouvelle chaine stéréo avec, comme au bon vieux temps de Gaucho ou d’Aja . 

 

FIFA 22

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Par Cédric Coppola

PES / E-Football de Konami étant passé au Free to play, FIFA devient le seul jeu de football AAA disponible sur consoles. Une situation de monopole que connaît bien EA Sports depuis que Madden et NHL n’ont plus de concurrence digne de ce nom. Conséquence, les amateurs de ballon rond qui veulent avoir un titre à jour, avec les derniers transferts en date, des statistiques cohérentes et les maillots actuels croisent les doigts pour que le résultat soit à la hauteur. On ne fera pas durer le suspense… ce Fifa 2022 améliore quelques aspects mais ne corrige pas certains de ses défauts, qui l’empêchent depuis plusieurs années de franchir un cap. Commençons par ce qui fâche : des équipes nationales comme l’Uruguay ont disparu de la circulation et des formations, notamment italiennes apparaissent sous un faux nom. Des problèmes de licence qui contrastent avec l’habillage et la modélisation impeccable des sportifs. Au rayon des commentaires français, Pierre Menes n’est plus de la partie depuis ses déboires sur Canal +. Hervé Mathoux officie donc en solo. Autre petit manque : il n’y a plus d’histoire à suivre, y compris en « Volta », ce foot de rue à 3 vs 3 ou 5 vs 5 qui se pratique désormais quasi exclusivement en multi. Heureusement, les possibilités de personnaliser son double virtuel en le spécialisant en tir, vitesse ou technique donne une once d’épaisseur à cette formule qui tente de marcher sur les pas du regretté Fifa StreetRayon modes de jeux, peu de nouveautés également. « Ultimate Team », avec ses cartes à collectionner ne permet toujours pas de jouer en solo contre de vraies équipes. En multi, « Rivals » et « Fut Champions » ont été modifiés. Les relégations sont moins punitives et les affrontements parmi l’élite passent à 20 matchs au lieu de 30. Mais encore faut-il franchir les playoffs…

Bien entendu en fonction de ses performances et du nombre de matchs joués les packs à ouvrir sont plus ou moins intéressants. L’apparition de carte héros telles celles d’Abédi Pelé ou David Ginola est un apport sympathique. Mais là encore, des centaines d’heures de jeux sont nécessaires pour les obtenir sans dépenser de l’argent réel. Le « Devient Pro », où l’on contrôle un seul footballeur en compagnie de dix équipiers humains et la carrière « Mon joueur » sont plus plaisants grâce à des points de compétences à distribuer au fil de ses exploits. On y prend du plaisir et l’envie de s’améliorer est bel et bien là. Quant à la carrière de manager, déjà très complète, elle est agrémentée cette année d’une nouveauté de choix : la création de club. On monte son stade de toute pièce, choisit son logo, remplace une équipe existante et on est propulsé directement dans le grand bain avec des joueurs inconnus qu’il faudra faire progresser. Trouver des pépites au mercato étant bien entendu une autre clé de la réussite. Mais venons-en à l’essentiel : le terrain. Sur Next-gen, la technologie Hypermotion avec ses nouvelles animations est appréciable et compense les errements du moteur Frostbite, toujours peu concluant sur la gestion des contacts. Au lancement du jeu, fin septembre, la physique a plus d’importance que par le passé et la vitesse est moins favorisée. Tout n’est pas encore parfait, mais il y a du mieux. Les gardiens ont aussi bénéficié d’une refonte totale et sortent désormais des arrêts quasi impossibles tout en étant systématiquement fébriles aux enroulés des 25 mètres… Vivement un patch. En ligne, le plus gênant vient du sentiment d’injustice parfois frustrant. Cinq poteaux et dix parades de son côté, un tir anodin de l’autre et la défaite au bout du chemin… Le script fait encore parler de lui. Ni véritablement arcade,  ni simulation, Fifa 22 fait aussi l’impasse sur les cinq changements pourtant en place depuis plus d’un an lors des vrais matchs. Autant de bémols qui ne semblent malheureusement pas prêts d’être corrigés. Un carton jaune voire orange à ce sujet, donc.

 

 

Billie Holyday, une affaire d’Etat

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Par LV

Le pitch

En 1939, Billie Holiday est déjà une vedette du jazz new-yorkais quand elle entonne « Strange Fruit », un vibrant réquisitoire contre le racisme qui se démarque de son répertoire habituel. La chanson déchaîne aussitôt la controverse, et le gouvernement lui intime de cesser de la chanter. Billie refuse. Elle devient dès lors une cible à abattre…

Ce qu’on en pense

Billie Holiday, une affaire d’état se base sur le livre de l’écrivain britannique Johann Hari, Chasing the Scream: The First and Last Days of the War on Drugs, paru en 2015. On y découvrait que la chanteuse avait fait l’objet d’intimidation du FBI après avoir refusé de retirer « Strange Fruit » de ses concerts. C’est ce qui a décidé Lee Daniels (Precious, Le Majordome) à refaire un biopic de Billie,  après celui de 1972 avec Diana Ross. C’est à Andra Day que revient le redoutable honneur d’incarner la chanteuse et d’interprêter ses chansons. Elle y réussit au delà de toute espérance. Sa prestation , couronnée d’un Golden Globe est la meilleure raison de voir le film, dont les séquences musicales sont particulièrement soignées. Dommage qu’on ne puisse pas en dire autant de la partie romance, Lee Daniels ayant une facheuse tendance à forcer sur le mélo.

Lost Judgement

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Par Cédric Coppola

Véritable bombe lancée en occident en juillet 2019, Judgement a su imposer sa propre personnalité et trouver sa voie. L’entreprise n’était pourtant pas si simple, tant l’ombre de la série Yakuza, dont il est un spin-off planait au-dessus de lui. Sans oublier que le quartier de Kamurocho à Tokyo, avait déjà été parcouru de long en large par les gamers. Ce succès, Judgement le doit autant à son personnage principal : Yagami, un avocat reconverti en détective privé, qu’à son histoire racontée de manière très cinématographique pointant certaines dérives de la médecine. Quoi de plus logique au fond qu’une suite voit le jour… Bonne nouvelle celle-ci est de qualité et déboule sur notre territoire en même temps qu’au pays du soleil levant. Un fait assez rare dans la franchise pour être souligné. On a beau passer de la PS4 à la PS5, en dehors d’un rendu un poil plus lisse, de quelques effets de lumières et de chargements plus rapides, le soft s’inscrit dans une certaine continuité et n’est pas une baffe technique. Le moteur graphique commence à être vieillissant mais la direction artistique inspirée et l’atmosphère qui se dégage de l’ensemble rattrapent le tout. Exit aussi l’effet de surprise. Au niveau des mécaniques, les habitués se retrouveront en terrain connu avec des mini-jeux à foison, des phases d’enquêtes, de filatures et une exploration dans le moindre détail de Kamurocho… mais aussi celui d’un coin de Yokohama, histoire de varier un peu le décor. Les combats sont toujours aussi nombreux et gagnent en technicité. En effet, aux styles de la grue et du tigre, que l’on utilise respectivement face à un individu esseulé ou face à un groupe, s’ajoute la technique du serpent très efficace contre des mécréants armés. Des joutes où il est évidemment toujours possible de se servir du décor pour un rendu spectaculaire. Ca cogne, c’est nerveux et le côté beat’em’all est très séduisant. Mais là où le Ryu Ga Gotoku Studio nous surprend à nouveau, c’est dans la qualité du script et de la réalisation cinématographique. Les révélations s’enchaînent et le choix de situer grandement l’action dans un établissement scolaire pour en décortiquer les dysfonctionnements est payant. Pendant plus de trente heures (en ligne droite), le périple tient en haleine. Un épisode solide donc qui à défaut de renouveler le genre comme Yakuza 8, qui avait le choix de passer à des batailles au tour par tour, brille par sa maitrise. A déguster, surtout que les nombreux textes sont traduits en français et que le jeu d’acteur est de qualité. (Sega, jeu testé sur PS5)

 

 

The Stranglers : Dark Matters

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Par Ph.D

Neuf ans après leur dernier effort et un an après le décès de Dave Greenfield, leur claviériste historique,  les Stranglers sont de retour avec un 18e album d’excellente facture : noir, varié, puissant. Désormais presque seul maître à bord, Jean Jacques Burnel tient fermement la barre et maintient le groupe à flot pour une nouvelle décennie. Incroyable longévité pour un groupe né avant la première vague punk ! Avec des titres comme « Water » qui ouvre l’album sur une note western, l’entrainant « This Song »,  « And If You Should See Dave » , émouvant hommage au disparu,  le trés pop  « If Something’s Gonna Kill Me »  ou « Breathe« , nouveau classique instantané, ils peuvent repartir sur les routes sans crainte de rabacher, ni peur de la concurrence. On espère revoir bientôt les hommes en noir en concert dans la région. PS: la beauté de la pochette, sur laquelle les moaïs de l’île de Pâques remplacent les musiciens,  plaide pour un achat en vinyle.

 

Jeux indés : nouveautés

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Par Cédric Coppola

En marge des AAA, qui en dehors des reboots et des remakes ne se bousculent pas cette année au portillon, surtout en termes d’exclusivité Next-Gen, les jeux indépendants arrivent de plus en plus à se démarquer. Zoom sur certains d’entre eux, qui abattent avec plus ou moins de réussite, la carte du rétro, histoire de satisfaire les joueurs old-school.

TALES OF IRON

Présenté comme un Souls-like en 2D par ses créateurs de Odd Bug Studio, Tales of Iron impose dès les premiers instants sa propre personnalité. Les graphismes dessinés à la main et la direction artistique, ô combien envoûtante, donnent le ton de cette aventure où Redgi, après s’être affirmé comme le digne héritier du royaume des rats voit son père être assassiné sous ses yeux par une horde de grenouilles. Commence alors une quête de vengeance (racontée en voix off par l’acteur Doug Cockle connu pour avoir doublé Géralt de Riv dans The Witcher 3), où le rongeur va devoir résoudre quelques énigmes et affronter moults ennemis. Moins difficile comparé aux jeux estampillés From Software, cette proposition hors du temps évitera de frustrer nombre de gamers. Ces derniers devront toutefois composer avec un gameplay rigide, notamment en ce qui concerne les combats, où les contres et les roulades exigent un timing assez précis. Une très bonne surprise malgré tout, ponctué d’un petit côté RPG sympathique, avec la confection d’armes et la possibilité de revêtir différentes armures. De quoi s’équiper au mieux avant d’affronter les inévitables boss, forcément coriaces. (Jeu testé sur PS5)

EASTWARD

Un continent en ruines, des terres ravagées, du RPG à l’ancienne et un duo atypique… Telle est la formule magique de Eastward concoctée par les développeurs de Pixpil. Dans un style pixel art du plus bel effet, qui fourmille de détails. Le joueur est donc amené à diriger deux personnages aux caractères opposés mais forcément complémentaires. John est en effet un homme d’âge mûr taciturne et maître cuisinier (préparer des bons plats est essentiel avant de partir au charbon) alors que Sam, la petite fille, dispose de pouvoirs bien utiles. Dans la grande tradition du genre, le périple alterne des phases d’explorations, de découvertes de villages et des donjons. Ces derniers étant logiquement ponctués d’énigmes, peuplés d’ennemis et terminent par l’affrontement d’un boss. A noter que les affrontements sont assez techniques. Autre atout de cet incontournable jeu indé : le côté épique et la qualité de l’écriture, avec des dialogues (traduits en français) pertinents et des cinématiques inspirées. Seuls petits bémols, la durée de vie un poil courte qui s’étale sur une vingtaine d’heures (heureusement sans trop de temps morts) et un aspect un peu trop dirigiste. Autant dire des broutilles à côté des qualités déployées. A découvrir d’urgence, donc ! (Jeu testé sur Nintendo Switch)

LOST IN RANDOM

Alors que la série consacrée à Wednesday, la fille de la famille Addams, concoctée par Tim Burton, se fait attendre (elle débarquera sur Netflix), l’esprit et la patte du réalisateur ont visiblement inspiré les développeurs de Zoink, qui proposent, dans le cadre du programme EA Originals un magnifique Lost in random. Une petite pépite qui emprunte aussi bien à l’action / aventure en vue à la 3e personne qu’aux jeux de dés et de cartes. Ainsi, dans sa virée dans le royaume d’Aléa, Paire qui part à la recherche de sa sœur Impaire, est accompagnée de Décisse, un dé dont chaque lancé détermine ses probabilités de réussites. Au fil de son voyage, elle arpente des contrées aussi colorées qu’inquiétantes peuplées d’étranges habitants. Préparer son deck avant chaque quête est souvent la clé de la réussite, puisque chaque carte débloque des attaques ou des compétences comme le lancé de bombes. Créer des associations permettant d’augmenter considérablement sa puissance. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Lost in random ne laisse donc rien au hasard. Et si ce dernier est au cœur du concept, la maîtrise force le respect. On note cependant une progression un chouia répétitive, avec une alternance de batailles et de séquences d’explorations, in fine pas très novatrices. Mais que le voyage est dépaysant ! (Jeu testé sur PS5)

ALEX KIDD IN MIRACLE WORLD DX

L’histoire remonte en 1986. Super Mario Bros est disponible depuis quelques mois et Sega contre-attaque en proposant sur sa Master System Alex Kidd in Miracle World. La véritable mascotte, Sonic n’arrivant en effet que cinq ans plus tard, en 1991. Devenu malgré tout une icône de l’ère 8 bits le petit garçon blondinet, inspiré du célèbre Son Goku de Dragon Ball déboule aujourd’hui sur PS5. Et surprise il ne s’agit pas d’un jeu inédit… mais d’un remaster, agrémenté de quelques niveaux inédits. Bien entendu les graphismes en HD, très colorés font leur petit effet (les nostalgiques pourront basculer à la volée avec le rendu de l’époque), le mode Boss Rush est sympathique et la possibilité d’avoir des vies infinies rend l’expérience plus accessible, mais il faudra toutefois composer avec une inertie assez déroutante et le fait de mourir au moindre contact avec un ennemi ou un sol piégé. Qui plus est, le titre est dans l’ensemble assez court. A réserver en priorité à ceux qui souhaitent (re)découvrir un pan d’histoire vidéoludique. (Jeu testé sur PS5).

RUSTLER

Si GTA III s’est imposé comme un best-seller et a démocratisé voire inventé presque à lui seul le concept d’Open World en 3D, Rockstar s’était fait la main avec les deux premières tentatives, en vue en plongée sur PS One. Précisément, Rustlu Games s’est inspiré de ces pionniers pour créer Rustler qui ne se déroule pas dans une ville américaine gangrénée par la Mafia mais au moyen âge ! En soi, l’idée est bonne et parcourir une vaste contrée à cheval pour s’adonner à différentes activités médiévales, sans oublier les incontournables combats est plutôt original. L’humour graveleux s’invite aussi au menu…. Toutes ces idées sont cependant plombées par des problèmes de rythme et une difficulté en dents de scie, parfois frustrante. Sur Nintendo Switch, la réalisation laisse aussi à désirer. Ce n’est pas très fluide, les ralentissements se font sentir et les graphismes « bavent » lorsqu’on joue sur une TV, en mode docké. Autant de bémols qui font de Rustler une déception. (Jeu testé sur Nintendo Switch)

NBA 2K22

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Par Cédric Coppola

Depuis l’arrêt (ou la suspension) de NBA Live d’Electronic Arts, 2K Sport détient le monopole des jeux de Basket. Une situation qui pouvait laisser croire que la boite étasunienne allait se reposer sur ses lauriers. Heureusement, il n’en est rien et, après un passage à la Next Gen réussi l’an dernier, qui s’appuyait sur un tout nouveau moteur aux graphismes et animations sans failles, cet opus 2022 se devait d’être celui de la confirmation. Et bonne nouvelle, c’est le cas. En premier lieu, 2K Sports a corrigé quelques bémols tels les jeux de lumière et les reflets qui étaient omniprésents. Le rendu visuel est donc légèrement plus sobre, et les champions sont criants de réalisme, avec une modélisation quasi-parfaite. Chacun d’entre eux se reconnaît au premier coup d’œil, y compris dans le style de jeu. Sur le parquet, le changement le plus notable est celui de la défense. L’IA répond mieux et effectuer des contres est beaucoup, mais alors beaucoup plus facile. Résultat marquer un point depuis la raquette devient un véritable travail de fond, où il faut isoler le dunker. Une modification qui demande de revoir ses habitudes. Mais comme tout n’est pas parfait, on note encore une trop grande facilité à isoler ses shooters à trois points… Le déséquilibre est encore de la partie. Vivement donc, que 2K règle une fois pour toutes cette problématique. Là est le secret pour livrer la simulation ultime. Au rayon des modes de jeu, peu d’évolution. On note donc la possibilité d’effectuer un championnat en compagnie de toutes les équipes existantes ou ayant existé, celle de se prendre pour un manager avec une foule de données à gérer, de faire un match simple juste pour le fun… Comme attendu les deux gros morceaux sont la Carrière et le Myteam. Dans le premier cas, il faut créer son double virtuel et le faire devenir une star. Le bon point, c’est que ce dernier évolue dans une ville plus vivante que jamais avec des PNJ qui donnent des missions à accomplir. Le principe des saisons, avec des objets à débloquer en temps limité est aussi introduit. En somme tout est fait pour qu’on y passe des heures. Même chose pour le Myteam avec ses cartes à collectionner, ça regorge de défis et un principe de Draft, avec des formations aléatoires apporte du sang neuf. Le 3 vs 3, les 5vs5, en ligne et hors ligne sont toujours présents et les bonus à gagner très nombreux. Reste que dans les deux cas la présence des fameux VC/MT qui se gagnent au compte-goutte est à prendre en considération. A moins de passer à la caisse… Une méthode qui gangrène aujourd’hui, la plupart des jeux de sport. (Jeu testé sur PS5)

The Father

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Par Philippe DUPUY

Le Pitch

Anthony (Anthony Hopkins), 81 ans, vit dans son cossus appartement londonien avec sa fille Anne (Olivia Coleman) qui veille tendrement sur lui. Jusqu’au jour où un homme se présentant comme le mari d’Anne apparaît dans son salon et lui explique qu’il n’est pas chez lui. La réalité d’Anthony commence alors à se fissurer et les fantômes à se multiplier autour de lui…

Ce qu’on en pense

Pour sa première réalisation, Florian Zeller, dramaturge et scénariste français de renom, s’offre une coproduction américaine avec deux monstres sacrés à l’affiche : les oscarisés Olivia Coleman et Anthony Hopkins. Ce dernier est de tous les plans dans un rôle qui lui a valu un nouvel Oscar : celui d’un vieil homme atteint de la maladie d’Alzheimer qui voit son quotidien confortable basculer dans l’incertitude et l’angoisse,  au fur et à mesure que la maladie atteint sa mémoire et ses capacités cognitives. Tout ce qu’il croyait être la réalité se confond dans son esprit,  au point qu’il ne sait plus où il vit,  ni qui sont les gens qui l’entourent. Adaptant sa propre pièce à succès (Le Père),  Florian Zeller met en scène ce huis clos angoissant avec une étonnante maestria, tandis qu’Anthony Hopkins et Olivia Coleman rivalisent de talent pour faire passer les sentiments qui agitent leur personnage : amour filial, découragement,  désorientation, confusion, peur,  colère…  Du grand art !  Si on songe par moments à Amour de Michael Haneke, ce n’est  jamais au détriment du film de Florian Zeller,  qui fait décidément des débuts fracassants au cinéma.

The Great Ace Attorney Chronicles

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Par Cédric Coppola

« Objection votre honneur » cette phrase, très prisée des avocats,  aurait dû être balancée dans une réunion dans les bureaux de Capcom au moment de l’annonce du portage de ces « chroniques » sorties en 2015 et 2017 au pays du soleil levant et qui ne mettent pas en scène le célèbre Phoenix Wright mais le jeune Ryunosuko Naruhodo, un jeune étudiant en droit. La raison de ce coup de sang ? L’absence de traduction des textes en français. Un vrai manque tant ces enquêtes et ces procès font la part belle aux dialogues. De quoi exclure totalement d’un public non anglophone… Surtout que les dialogues regorgent de subtilités. Ceux qui maitrisent la langue de Shakespeare pourront, par contre, se lancer volontiers dans ces affaires qui se déroulent au Japon et à Londres. L’humour est omniprésent et les postulats souvent cocasses. Les différents personnages qui défilent à la barre étant assez particuliers et inattendus. Le jeu est aussi très agréable à l’œil avec des mimiques à foison,  sans oublier d’aborder des sujets sensibles. Là où on aurait pu craindre que le choix de situer l’action à la fin du XIXe siècle donne un côté vieillot à l’ensemble il n’en est rien. Bien au contraire, cela permet d’éviter le trop plein technologique. Cerner les personnalités de chacun, vérifier les témoignages, déceler les mensonges, regrouper les preuves, analyser les pièces à convictions, contredire les arguments et même faire une danse de séduction (corriger certains témoignages alambiqués) … rythment les parties de ce spin-off rafraichissant et distrayant qui a de quoi occuper les apprentis hommes / femmes de lois pendant plus de cinquante heures ! (Jeu testé sur PS4, également disponible sur Switch et PC)

Bob Marley : Capitol Session

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Par Philippe DUPUY

En octobre 1973, Bob Marley & the Wailers tournent aux Etats-Unis espérant enfin décrocher la timbale. Rudoyés par le public en première partie de Bruce Springsteen, ils se font éjecter de la tournée de Sly & the Family Stone : trop mal sapés, pas assez funky. Désoeuvré, le groupe, que Bunny Wailer vient de quitter (remplacé par Joe Higgs),  mais qui compte encore Peter Tosh dans ses rangs,  se réfugie dans un studio de la tour Capitol Records à Los Angeles pour filmer une session live. Les caméras de Denny Cordel captent un groupe de musiciens au naturel, mal fagotés,  qui se roulent de monstrueux pétards de ganja avant d’entamer la séance, plaisantent entre les morceaux, s’interrompent et reprennent quand ils se plantent, font durer une intro le temps que tout le monde soit dans le tempo… Coiffé d’un bonnet de grand mère, Peter Tosh ne quitte pas ses lunettes noires et ouvre la séance avec « You Can’t Blame the Youth« . Concentré sur sa guitare et ses choeurs, il ne lâche pas un mot. Le jeune Bob Marley, qui n’arbore pas encore de dreadlocks et porte une veste en jean, parait plus relax en début de séance mais semble entrer en lui-même au fil des morceaux pour finir sur un « Get up Stand up » littéralement possédé. Le groupe joue à l’os un reggae tranchant, archaïque, limite punk.  Les grandes chansons de Marley (« Burnin’ and Lootin » , « Kinky Reggae », « Stir It Up », « No More Trouble » …) sont déjà là, mais dans leur forme brute, sans la patine que leur donnera ensuite le succès public. Capitol Session 73 montre et fait entendre les Wailers d’avant la reconnaissance : un groupe de musiciens faméliques et enragés. Oublié pendant plus de 20 ans, enfin restauré et remastérisé le film est un document formidable et  historique. Mais on recommande aussi la version CD audio, dans laquelle les chansons s’enchainent sans temps morts et qui constitue le meilleur live de Bob Marley avec les Wailesr (presque) originels.

 

Magma : Eskähl 2020

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Par Ph.D

Dans la foulée de la sortie d’un nouvel album studio (Zess), Magma avait repris la route en 2019 pour une tournée passée par Jazz à Juan en affiche commune avec King Crimson (grand souvenir !). Le Covid l’a coupé dans son élan,  mais le groupe avait déjà accumulé assez de matériel pour sortir un nouveau double album live. Intitulé Eskähl, il présente le groupe dans son nouveau line-up (Hervé Aknin au chant, Rudy Blas à la guitare, Jimmy Top à la basse, Simon Goubert et Thierry Eliez aux claviers)  sur un medley des trois premiers albums intitulé « Theusz Hamtaahk Anthologie » , enregistré à Perpignan le 8 mars 2020 et qui occupe tout le premier CD. Le deuxième disque, enregistré à Bordeaux, Toulouse et Perpignan,  présente  des compositions plus récentes, plus jazzy et mélodieuses qui démontrent, s’il en était besoin, que 50 ans après sa formation, Magma produit toujours une musique inspirée et puissante. Joliment packagé, l’album constitue un superbe teaser pour la tournée qui redémarre ces jours ci et passera par Six Fours en octobre.

Rory Gallagher

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Par Ph.D

Sorti en 1971, le premier album solo de Rory Gallagher bénéficie d’une somptueuse édition anniversaire dont la version Deluxe  comprend pas moins de 4 CD (l’album original remastérisé, 2 CD de versions alternatives des titres de l’album et un CD live à la BBC de 1971), un DVD du concert filmé à la Taverne de l’Olympia à Paris pour la mythique émission Pop 2,  un livre relié de 32 pages (photos inédites de Barrie Wentzell, notes, récits, témoignages et interviews) et une affiche exclusive. Un superbe hommage au guitariste irlandais, trop tôt arraché à l’affection de ses fans, qu’on retrouve ici dans son premier effort solo après l’aventure Taste. L’album, idéalement remastérisé, sonne formidablement bien et n’a pas vieilli d’une seconde. Un classique du blues rock dont la version vinyle originale de 1971 est une relique précieuse mais usée jusqu’à la trame.