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Le Tour de France à Nice

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Dans un contexte sanitaire marqué par une nouvelle flambée de l’épidémie de Covid-19, le maintien du départ et des premières étapes du Tour de France à Nice et dans l’arrière pays, alors que d’autres manifestations comme le festival de la plaisance à Cannes, l’Iron Man ou le marathon de Nice ont dû être annulées, était risqué. Les mesures prises pour éviter les rassemblements de population sur le parcours et les restrictions de circulation  ont fait grincer de dents. Mais le Tour reste un événement sportif d’envergure internationale et, même amputé de ses aspects les plus populaires,  sa présence à Nice a constitué pour la Ville une très belle promotion.

The Avener à Nice

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Excellente surprise de l’été du Covid, la ville de Nice et Panda Events proposait  un DJ set gratuit de The Avener  le  11  juillet à la tour Bellanda, sur la colline du château à Nice. Le show était visible depuis le  bout de la Promenade des Anglais, d’où 5000 personnes ont pu le suivre en direct (comptage et filtrage réalisés en direct par les services municipaux et la police),  dans un respect, hélas très relatif, de la distanciation sociale et du port du masque. Partie intégrante de la programmation estivale post-confinement de la Ville, destinée à faire de Nice « la ville la plus attractive et rassurante de France cet été » (selon les mots employés par Christian Estrosi lors de la présentation du programme), ce concert surprise était diffusé en live stream sur les réseaux sociaux, où plusieurs milliers d’ internautes ont pu le voir dans des conditions optimales et sans risque sanitaire. Le son était excellent et la réalisation vraiment superbe,  avec des images aériennes époustouflantes de la Prom’ au coucher du soleil . The Avener, que les clubbers Niçois connaissent sous le nom de Tristan Casara, du temps où il mixait au High Cluba joué son nouvel album (le bien nommé Heaven) et quelques revivals de derrière les fagots signés Queen ou Michael Jackson, dont un remix particulièrement électrique de « Thriller ». En conclusion de son set, qui a duré plus d’une heure, le DJ a donné rendez vous aux Niçois après la crise sanitaire. Pour un vrai concert, cette fois.

Air Sessions à Nice

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Décidément les surprise pleuvent en cet été du Covid. Avant le DJ set très attendu de The Avener à la Tour Bellanda , décalé au 11 juillet, Thomas Dutronc, Ayo et Plume  ont  donné du 5 au 7 juillet des live streams superbes depuis l’Observatoire de la Côte d’Azur à Nice à l’invitation du Nice Jazz Festival. Respect des consignes sanitaires oblige, le public n’était pas admis sur place mais il a pu suivre les prestations en direct sur le site  nicejazzfestival.fr, Filmés dans des conditions exceptionnelles, avec des images et une réalisation dignes des meilleures émissions télé,  les trois artistes ont joué au coucher de soleil, dans le cadre merveilleux de l’observatoire avec la baie des anges en fond de scène.  Celle de Thomas Dutronc, qui étrennait son nouvel album de reprises (Frenchy), a été un grand moment. Des prestations hélas trop peu suivies en live, en raison d’une organisation et d’une communication tardives.  Prochain rendez-vous au Théâtre de Verdure pour  les  Nice Jazz Summer Sessions (17 au 21 juillet) ,  mais en public cette fois.

Bébés dauphins à Marineland

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(Photo Mathias Debbaut)

Après trois mois de fermeture au public à cause de la crise sanitaire, Marineland Antibes a rouvert ses portes. L’occasion d’aller saluer la naissance de deux bébés dauphins, baptisés Lua et Ollie,  et de voir les progrès des trois oursons blancs, Indiana, Yuma et Tala,  nés fin 2019. Mais aussi de (re)découvrir les charmes du plus grand parc animalier marin d’Europe,  sans la cohue habituelle et dans de bonnes conditions de sécurité sanitaire puisque la quasi totalité de la visite se fait à ciel ouvert et que les horaires des représentations ont été aménagées pour que le public se dispatche entre les différentes aires du parc. Les masques chirurgicaux ne sont obligatoires que dans le tunnel aux requins, les boutiques et les espaces couverts. Dans les conditions particulières liées à la crise sanitaire,   Marineland sera, n’en doutons pas,  une des attractions phares de l’été azuréen.

Show Must Go Home in Nice

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Lancée à Lille pendant le confinement, la tournée  Show Must Go Home présentée par Mat Bastard,  le chanteur de Skip The Use, a fait étape à Nice le dimanche 7 juin avec Ayo, Ben l’Oncle Soul, Skip The Use, Dedhomiz, Boris Way et Jean-Marie Bigard. Mesures sanitaires obligent, leurs prestations ont été enregistrées auparavant depuis le rooftop de l’hôtel Marriott. Sans public donc,  mais avec l’intention de réunir une large audience sur internet et les réseaux sociaux et surtout de soutenir les professions du spectacle,  touchées de plein fouet par la crise sanitaire. « Avec notre émission qui va à la rencontre des talents musicaux de chaque région, en inventant de nouvelles formes de concerts live « autrement », nous souhaitons réfléchir « à ciel ouvert » avec toute la profession de la musique, pour inventer ensemble les nouvelles formes que pourront prendre les concerts demain, explique Cédric Pollet, fondateur Show Must Go Home. L’impact de la crise actuelle risque de durer, personne ne peut présager pour l’heure d’un « retour à la normale ». Nous misons sur l’intelligence collective, l’heure est à la coopération, l’hybridation des talents et des idées, pour prototyper et développer rapidement les nouvelles formes que peut prendre la musique live. ». Depuis son lancement, Show Must Go Home connaît un  succès grandissant. Les 4 premères émissions ont totalisé plus de 4 millions de vues et le « best of » plus de 700 000 vues. Celle de Nice devrait réunir une audience plus large encore, effet Côte d’Azur aidant. Rendez-vous donc sur le site de Show Must Go Home pour 80 minutes de show en replay. Une tombola solidaire au profit du secours populaire (1 euro le ticket) permet de gagner des places de concert en VIP.

Guy Bedos à Mouans-Sartoux

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En 2011,  nous avions rencontré Guy Bedos qui était, avec Stephane Hessel et Fred Vargas, la tête d’affiche du 24e Festival du livre de Mouans-Sartoux. Un festival pour lequel il n’avait pas hésité à interrompre les répétitions de son nouveau spectacle, Rideau ! qu’il devait créer à Paris en décembre et qui serait, on le sait aujourd’hui,  son dernier one man show. Quelques mois avant la présidentielle, dont François Hollande était le favori pour la gauche, la conversation avait naturellement tourné autour de cette échéance…

Votre choix est déjà fait?
En politique, il faut savoir choisir entre deux inconvénients, disait Françoise Giroux. Je crois que toute ma vie de citoyen aura été conditionnée par cet adage. Je suis toujours plus sûr de mes dégoûts que de mes goûts de toute façon.Et dans l’ambiance actuelle, je préfère voter pour des candidats qui ne m’emballent pas que pour cette droite qui a l’air de sortir d’un film de Costa Gavras…

Cela ne nous dit pas qui est votre favori?
Mon favori, c’est celui qui a le plus de chance de gagner…

François Hollande, donc?
On dit qu’il a beaucoup d’humour. En privé alors, parce que pour l’instant, je n’ai pas été spécialement fracassé par ses traits d’esprit. Quoiqu’en dise M. Sarkozy, je ne me sens pas en danger de concurrence. Le président aurait dit qu’on n’avait « pas besoin d’un Guy Bedos à la tête du PS ».Ce à quoi j’ai répondu que je n’avais pas besoin du PS pour n’en faire qu’à ma tête…

Ca promet pour la tournée qui va se dérouler pendant la campagne présidentielle…
Je commence en décembre au théâtre du Rond-point et je compte bien y revenir en mai pour commenter les résultats du scrutin. J’aurais peut-être, enfin, le droit de redire du mal de la gauche?

Le titre du spectacle « Rideau! » suggère que ce pourrait être votre tournée d’adieu…
Disons d’au revoir. Je ne voudrais pas faire le spectacle de trop. J’ai réalisé récemment que je pourrais être le père de Christine Lagarde et ça m’a filé un coup au moral (rires). Alors ce sera peut-être bien le dernier, oui. Mais je ne vais pas me tuer tout de suite non plus.Il va encore falloir me supporter un moment. Je compte bien continuer à écrire.

Parlez-nous justement de votre dernier livre, « Plans Rapprochés », que vous allez présenter à Mouans-Sartoux
C’est une galerie de portraits de gens que j’aime .. Ou que j’aime moins! J’ai d’abord eu envie de parler des morts qui me manquent, comme Simone Signoret ou Desproges… J’ai un véritable cimetière dans ma poitrine. Ce sont aussi des rencontres qui m’ont marqué. À la fin, c’était un peu trop gentil. J’ai été obligé de rajouter des vacheries sur Zemmour, Kouchner ou Charasse, pour ne pas trop ternir ma réputation …

Vous êtes un habitué du Festival de Mouans Sartoux… 
Oui, j’adore Mouans-Sartoux. Il y a un côté « vivre ensemble » comme dirait Martine Aubry. J’aime l’ambiance du festival, les gens qu’on y rencontre. Et si j’en juge par le programme, je ne suis pas le seul à succomber à son charme!

Guy Bedos : Rideau !

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Guy Bedos a tiré sa révérence le 28 mai. Retiré de la scène depuis plusieurs années, il avait présenté en 2011-2012 son dernier spectacle intitulé Rideau ! On avait eu la chance de le voir en février 2012 à Acropolis, Nice. Un dernier tour de piste en forme d’apothéose… 

A 77 ans, Guy Bedos tient une forme du tonnerre.Sur scène, tout de noir vêtu comme à son habitude, il trottine, boxe l’air, s’allonge comme sur un divan: «Vous êtes mes psys.Pourquoi j’irais payer pour voir un type qui ne rit même pas et n’applaudit jamais? ».Il s’assoit au bord de la scène pour remercier son public les yeux dans les yeux : « Il n’y a qu’ici que je suis bien.A la maison tout le monde me coupe la parole! ». La concurrence de son fils, Nicolas, ne le gène pas. Au contraire, elle le réjouit et le galvanise : « Ca me soulage bien qu’il ait du succès.Jusque-là, il vivait largement au-dessus de mes moyens ».
Séquence nostalgie quand l’humoriste refait le sketch des Salopes. Hot Vidéo a remplacé entre ses mains Lui.Pas sûr qu’on y trouve les grands reportages qui servaient d’alibi pour acheter « Le magazine de l’homme moderne »… Le final est un grand moment d’émotion partagée.Bedos y reprend son antienne : La vie est une comédie italienne. « Comediante! Tragediante! Tu ris, tu pleures! Tu pleures, tu ris! Tu vis, tu meurs… ».Parfois le souffle vient à manquer, la voix s’étreint d’émotion. Alors, il fait reprendre en chœur « Ce n’est qu’un au revoir ». La salle ne boude pas son plaisir. Ravis de ce dernier tour de piste en forme d’apothéose, ses fidèles lui font un triomphe. « Pas de standing ovation! supplie pourtant l’artiste.Généralement quand on en fait une, c’est que le type est très vieux ou que tout le monde sait qu’il est très malade ». Lui, se sent, au contraire, « biologiquement incontestable ». À croire que l’exercice de la scène conserve…

 

 

RIP Christophe (1945-2020)

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Variété,  rock, chanson, techno, electro, il a habité tous les genres, leur a imprimé sa marque et les a souvent magnifiés. D’»Aline» à «Succès Fou», en passant par «Les Marionnettes» et «Les Mots Bleus», on ne retient souvent de lui qu’une poignée de chansons d’amour, classées au patrimoine national, alors que sa production, étalée sur près d’un demi-siècle («Aline» est sortie en 1965 ), est la plus importante/foisonnante/aventureuse de la scène française. Daniel Bevilacqua, alias Christophe, s’est éteint le 16 avril des suites d’un coronavirus à Brest ,  où il avait été transféré en urgence après avoir été placé en réanimation. Il avait 74 ans et souffrait depuis longtemps d’un emphysème pulmonaire. Habitué de la Côte d’Azur, il amarrait tous les étés son voilier à Port Grimaud (Var), où on pouvait exceptionnellement le rencontrer de jour lui qui ne vivait que la nuit. Christophe  a donné beaucoup de concerts dans notre région, notamment à Cannes. Mais on garde le souvenir d’une soirée particulièrement magique aux Nuits Guitare de Beaulieu, où, seul au piano, il avait revisité son répertoire, entrecoupant les chansons de longues confidences au public avant de le terrasser avec une version incroyable d’Aline mixée avec Creep de Radiohead (voir vidéo). On se souvient aussi d’une rencontre hallucinante, en 2008, dans son bunker de la rue du Montparnasse,  où on avait passé une partie de la  nuit à parler de musique et de cinéma, avant de descendre manger un morceau dans un chinois du quartier qu’il avait fait réouvrir à pas d’heure, juste pour nous…

 

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(Photos Lionel Bouffier/Nuits guitare)

On le trouve chez lui à la nuit tombée, quasiment en tenue de scène, les yeux cachés derrière des lunettes noires malgré la lumière tamisée, assis au piano, qui trône au milieu du salon. Ambiance Entretien avec un Vampire. La pièce est envahie d’instruments de musique, de meubles et d’objets chinés, de livres, de photos noir et blanc , de ses collections de postes de radio des années 30-40 et de disques vinyles (du blues essentiellement), d’un juke-box (en panne), de synthétiseurs vintage et de matériel électronique (également en panne, d’où, confesse-t-il, sa présence au piano). Une console d’enregistrement multipiste surplombée d’un antique micro de studio fait face à la fenêtre qui donne sur le boulevard. C’est là que Christophe pose ses voix en regardant les voitures glisser sur l’avenue : « Parfois on les entend un peu sur les bandes, ça ne me gêne pas ». On le conçoit, connaissant sa passion pour les bagnoles (de sport et italiennes de préférence) : « De l’histoire ancienne, jure-t-il. Cela fait dix ans que je n’ai plus de permis. Ils les font a points maintenant vous savez ? ». On sait.  « L’album Bevilacqua a marqué un tournant, raconte Christophe. Je venais de quitter Dreyfus et cela ne m’amusait plus d’enregistrer en studio. Je faisais déjà les faces B des 45 tours chez moi.Depuis, j’y enregistre pratiquement tout. Je ne vais en studio que pour les cordes, les chœurs et quelques instruments dont je ne joue pas. Pour «Aimer ce que nous sommes», on est allés à Londres et à Seville, faire les cordes avec Christophe Van Huffel. Carmine Appice nous a rejoint à Paris pour jouer de la batterie. Personne ne joue comme lui ». Comment l’inspiration vient-elle à Christophe ? « Je ne cherche pas, ce sont les chansons viennent à moi. Il y a bien longtemps que je n’ai pas composé à la guitare ou au piano avec un couplet et un refrain. Je cherche plutôt des choses qui n’existent pas. Ce qui me plaît, c’est le son. Ca part de là. Ma musique est instinctive purement émotionnelle. Ce n’est pas du rock, ni de la variété, c’est… varié ».  Variée, la conversation avec Christophe l’est également. On passe des courses de voitures («J’étais doué») au cinéma (qu’il adore), à ses dernières acquisitions sur internet (un original Sun de Little Richards, un 45 tours introuvable de Joe le Taxi), aux photos de spectateurs de ses concerts (qu’il prend et compile dans des albums), aux vidéos des derniers concerts parisiens de Jerry Lee Lewis ou de Little Richard qu’il a intégralement filmés malgré les remontrances des videurs, aux courts-métrages qu’il monte sur iMovie, à ses souvenirs de Nice où il a habité un an, près de la Place Massena, pour l’amour d’une fille… La nuit n’y suffirait pas. En prenant congé, on songe à cette phrase de Walter Pater (essayiste du XIXe siècle) citée en référence de l’album Beau Bizarre : «C’est l’étrangeté ajoutée à la beauté qui confère un caractère romantique à l’art ».

R.I.P Manu Dibango (1933-2020)

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L’immense saxophoniste Camerounais Manu Dibango est décédé le 24 mars 2020 à Paris des suites d’une infection au Covid-19. Il avait 86 ans et était devenu mondialement célèbre dans les années 80 après que Michael Jackson ait intégré un sample  de « Soul Makossa » , son plus grand succès, à la fin de « Wanna Be Staring Something » sur l’album Thriller. Rencontré au Midem de Cannes en 2011, où il était venu promouvoir l’album Past, Présent and Future,  Manu nous avait raconté le parcours incroyable de cette face B de 45 tours que Michael Jackson puis  RihannaPlease Don’t Stop »),  mais aussi Kanye West, Jay Z, Akon, Eminem et Jennifer Lopez ont tous samplé. Attablé à la terrasse du Majestic, le géant débonnaire  se souvenait : « C’est un titre que j’avais enregistré en 1972 pour la coupe d’Afrique de football. Comme le Cameroun  avait perdu la coupe, j’avais complètement arrêté de la jouer… Jusqu’à ce qu’un jour,  les commandes commencent à affluer des États-Unis. Apparemment, un DJ l’avait passée à la radio et d’’un coup, sans que personne n’ait compris ce qui se passait, la chanson était partout. Tu ne pouvais pas mettre un pied à New York sans l’entendre. Des années plus tard: rebelote, grâce à Michael Jackson, cette fois.  Ca a été un peu compliqué pour récupérer les droits, mais on est arrivés à un arrangement. Le problème, c’est qu’ensuite il a revendu les droits à Rihanna. Dieu sait que c’était un grand artiste, l’un des plus grands, paix à son âme. Mais les grands artistes font parfois de grandes bêtises».

Victoires de la Musique 2020

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Pour leur 35e édition, les Victoires de la musique avaient promis de faire table rase du passé avec un show resserré, moins de blabla et plus de musique. On a dû mal comprendre… Ouverte par un discours soi-disant improvisé du président de la cérémonie, Florent Pagny, qui a refait l’histoire des évolutions technologiques dans la musique depuis 35 ans (vinyle, CD MP3, streaming, après on n’a pas tout compris…), la soirée s’est poursuivie par une avalanche de rétrospectives, de medley et de best of des éditions précédentes en replay vidéo, introduits par pas moins de onze (11 !) présentateurs/trices différent(e)s. De la navrante Daphné Bürki, à l’incontournable Laurent Ruquier, la fine fleur du service public a squatté la Seine Musicale,  d’où le show était retransmis,  au point qu’on se serait cru aux défunts 7 d’Or plutôt qu’aux Victoires de la musique. On eut également droit à un sketch interminable de Stephane Bern sur la vie et l’œuvre de Florent Pagny et à une Victoire d’honneur surprise à Maxime Leforestier qui sentait un peu le sapin. 

Côté live, Angèle, grande favorite de la soirée (mais repartie avec la seule Victoire du meilleur concert), a ouvert le bal avec un medley de son premier (et unique) album . Vitaa et Slimane ont suivi avec un « Ca va, ça vient » de circonstance.  Victoire de la Chanson originale de l’année grâce au vote du public, ils dédieront leur trophée aux oubliés de la soirée – Soprano, Gims, Kendji Girac- histoire d’enfoncer le clou polémique sur les nominations « trop blanches ». Alain Souchon recordman de statuettes a entonné « Presque », extrait de son dernier et magnifique album qui lui a valu sa 10e Victoire (album de l’année). Clara Luciani (Artiste féminine de l’année, seule bonne surprise de la soirée)  a fait un bel hommage à Marie Laforêt, en duo avec Philippe Katerine. Hoshi, victime d’une panne de son (les joies du direct), s’est vengée d’un baiser féminin en gros plan. L’inénarrable Philippe Katerine, enroulé dans un boa en ballons de baudruche bleus en forme de mains, était visiblement « Stone avec toi ». Cela ne l’a pas empêché d’emporter la Victoire de l’Artiste masculin de l’année. Suzane (Révélation scène) a été comme prévu la vraie découverte de la soirée avec une version bien énervée de «SLT», sa chanson sur le harcèlement sexuel. Avant cela, la grande Catherine Ringer a fait le  best-of des Rita Mitsouko, qu’elle joue en tournée et c’était  le meilleur moment de la soirée. Le problème, c’est qu’elle ne faisait que commencer… 

Canine à Antibes

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Toujours à l’avant garde, Anthéa était la première salle azuréenne à programmer Canine depuis la sortie de Dune, premier album de cette formation féminine conduite par la Niçoise Magali Cotta. Rarement on aura autant attendu le retour d’une enfant du pays pour découvrir enfin son travail en live. On n’a pas été déçu. Entourée de 4 chanteuses, d’une pianiste et d’une percussionniste, sur un espace scénique seulement constitué d’un podium et d’un écran de fond de scène changeant de couleur en fonction des morceaux, Canine se présente masquée (et ses choristes voilées) dans une pénombre  dont elle ne sortira qu’à mi concert pour enfin jeter le masque et apparaître en pleine lumière. Le concert est essentiellement choral avec accompagnement de piano, de batterie (physique et électronique) et de boucles de synthès. En reine des abeilles, Canine mène le bal d’une belle voix soul, soutenue par les harmonies vocales de ses quatre accompagnantes. La prestation est dense, puissante, hypnotique. Courte, aussi (à peine plus d’une heure rappel compris , car la formation n’a qu’un album à défendre. Une reprise a capella de « Girls Just Wanna Have Fun » complète la setlist et apporte une touche de second degré bienvenue. Le visuel est essentiellement assuré par les éclairages (superbes) et les discrètes chorégraphies des chanteuses qui changent constamment de poses. La communication avec le public est réduite au minimum : bonjour, merci, au revoir. Une performance théâtrale qui avait effectivement toute sa place à Anthéa. On espère revoir bientôt Canine en concert dans la région. En festival peut-être ?

 

 

Pascal Obispo à Nice

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Après quelques années au creux de la vague, Pascal Obispo a retrouvé le succès et les Zéniths  pour sa nouvelle tournée qui passait le 18 octobre par le Palais Nikaia à Nice. Entouré de 6 musiciens, dont l’irremplaçable Pierre Jaconelli aux guitares, il  y a présenté un spectacle best of de sa carrière,  avec une scénographie et des lumières absolument superbes. Moment fort du show, la séquence nostalgie avec « Lucie », sur laquelle le chanteur fait monter sur scène une Lucie locale (carte d’identité exigée), s’est transformée en énorme  fou-rire grâce à la charmante désinvolture de la Lucie niçoise choisie au fond de la salle.  Obispo a eu du mal à reprendre son sérieux pour le reste du show,  mais la séquence a définitivement brisé la glace et le spectacle s’est terminé en standing ovation.

 

 

Sting à Nikaïa

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Après un concert sold-out cet été au Sporting Summer Festival de Monaco, Sting était de retour sur la Côte d’Azur samedi  pour un autre concert complet à Nikaia Nice, où près de 9000 spectateurs l’attendaient. Le bras en écharpe (problème à l’épaule), l’ex-leader de Police n’a pas pu jouer de la basse,  mais il s’est rattrapé au chant,  avec tous les tubes  de sa  prolifique carrière, réarrangés pour l’album My Songs. La voix est toujours là, puissante et haut perchée. Les fans ont pu découvrir en live les nouvelles versions d’  “Englishman In New York,” “Fields Of Gold,” “Shape Of My Heart,” “Every Breath You Take,” “Roxane,” ou “Message In A Bottle”, jouées par un groupe efficace mais un peu  impersonnel. D’une musicalité sans défaut, le show est agréable à regarder et à écouter, mais ne décolle jamais vraiment. Du classic rock de salon. Le public des gradins est resté sagement assis jusqu’au rappel.

 

 

Jeanne Added à Monaco

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Un tour de force que ce Both Sides Tour entamé en solo par Jeanne Added. Seule sur une scène centrale, semblable à un ring de boxe, la chanteuse peroxydée et tout de noir vétue, chante et danse sur une bande son de ses principaux titres remixés techno. La performance est autant chorégraphique que vocale et devient de plus en plus minimale au fil du show,  jusqu’à finir a cappela au milieu du public. Le rapport des spectateurs à l’artiste et à ses chansons est alors on ne peut plus direct et frontal. L’expérience,  étrange mix de Camille,  de Christine and the Queens et de Merce Cunningham,  est étonnante et ne peut laisser indifférent. Avec ce show ovniesque (dont, à la demande de l’artiste, on ne donnera pas trop de détails ni d’images,  histoire d’en laisser la surprise aux futurs spectateurs),  Jeanne Added confirme l’originalité et le talent  qui lui ont déjà valu plusieurs Victoires. Coup de chapeau au  Grimaldi Forum de Monaco  pour avoir  repéré et programmé ce spectacle étonnant avant tout le monde.

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Little Steven à Monaco

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Les absents ont toujours tort, mais parfois plus qu’à d’autres. La meilleure tournée rock de l’année passait le 31 août par Monaco et, malgré le prix modique des places (35 euros),   il y avait des rangs vides dans la minuscule salle Garnier pour voir Little Steven et les Disciples of Soul. Pour appuyer la sortie de son excellent nouvel album solo Summer of Sorcery (le premier depuis 20 ans !), le guitariste et bras droit de Bruce Springsteen dans le E Street Band a concocté avec ses Disciples une énorme revue soul et rhythm’n’blues,  qui célèbre le son du « Jersey Shore » et la musique américaine des années 50-60. Malgré l’assistance réduite (300 spectateurs) et, au début,  légèrement amorphe, Steve Van Zandt et son groupe (10 musiciens et 3 choristes spectaculaires) ont donné 2 heures et demi d’un show d’une générosité Springsteenienne (quand tu crois que c’est fini, ça fait que commencer)  dans le cadre somptueux de l’opéra de Monaco. Tout l’album y est passé presque dans l’ordre (« Communion » en ouverture, « Summer of Sorcery » en clôture),  avec un medley de titres écrits pour Southside Johnny, un autre en hommage au girls group des années 60 et « Sun City » au rappel. Le tout avec un son nickel chrome (bravo à l’ingénieur du son: 14 musicos à balancer ça ne doit pas du gâteau),  une bonne humeur communicative et une énorme générositéLe plus formidable concert qu’on ait vu dans cette salle mythique  depuis ceux de Prince en 2009. Difficile de rêver meilleure clôture pour le Sporting Summer Festival 2019.