Kingdom Hearts Melody
Par Cédric Coppola
C’est bien connu, les musiques de RPG Japonais font partie des plus appréciées. Ce n’est pas un hasard tant le genre se prête volontiers à des aventures épiques ponctuées de séquences plus douces, à fort impact émotionnel, qu’il convient de magnifier grâce à la B.O. En partant de ce constat, plusieurs éditeurs ont adapté l’ensemble des thèmes d’une série en jeu de rythme. C’est le cas par exemple avec Sega qui a réalisé les Persona Dancing, mais aussi de Square-Enix qui nous avait gratifié en 2012 de l’entrainant Threatrhythm Final Fantasy sur la regrettée Nintendo 3DS. Aujourd’hui voici que ces derniers remettent le couvert avec un Kingdom Hearts : Melody of Memory, lequel possède de solides arguments pour faire craquer les fans. Pour rappel, Kingdom Hearts raconte l’histoire de Sora et de ses amis qui affrontent une puissance maléfique à travers une flopée d’univers Disney. Un des principaux arguments de la saga est de croiser ces mondes et de faire collaborer beaucoup de têtes connues. Aladdin, Hercule, La Petite sirène, Dingo, Donald… La liste est longue et les retrouver est un véritable plaisir.
Pour transporter cette magie dans un titre musical, l’idée toute simple consiste à faire avancer en 3D Sora et deux de ses amis, sur une partition sur laquelle arrivent différents ennemis. Certains alliés sont imposés en fonction du décor, mais créer ses propres variantes est aussi possible. Une fois lancé, on ne se préoccupe pas des déplacements mais uniquement des coups, en n’oubliant pas de faire sauter le petit héros quand un obstacle vient lui barrer la route. C’est simple à comprendre, mais difficile à maîtriser surtout lorsqu’on monte le curseur de difficulté. Il faut en effet être dans le rythme et composer avec des adversaires qui peuvent arriver à plusieurs. De quoi laisser une belle marge de progression. Petit détail à prendre en compte : les mélodies ne sont pas celles des films de Disney, mais bien de Kingdom Hearts. Elles sont toujours appropriées avec l’atmosphère mais il ne faut pas s’attendre à jouer en écoutant des refrains très connus. Cette donnée prise en compte, on peut se lancer dans l’aventure qui nous fait revivre le périple, en n’oubliant pas d’insérer quelques cinématiques. Montée de niveaux, score à battre, défis à accomplir… C’est extrêmement complet et avec 150 morceaux il y a vraiment de quoi s’amuser. Pour ceux qui en voudraient plus, des modes libres, duel (contre l’IA ou un autre joueur) et coopération sont aussi au programme… De quoi se perfectionner en espérant collecter plus de 800 cartes autour de l’univers. (Jeu testé sur PS4 Pro)
Pink Floyd: DSOT Deluxe
En 1987, après le départ de Roger Waters et avant celui de Richard Wright, Pink Floyd enregistre A Momentary Lapse Of Reason sous l’impulsion de David Gilmour. L’album connaît un tel succès qu’une tournée débute quelques jours à peine après sa sortie. Elle durera deux ans et réunira 4 millions de fans, venus voir et écouter le groupe dans un show best of plus grandiose que jamais. Filmé et enregistré par Wayne Isham au Nassau Coliseum de Long Island en août 1988, Delicate Sound of Thunder, le live paru dans la foulée, est resté légendaire. Mais les images avaient vieilli et la setlist était incomplète. L’édition 2020 de l’album propose une version restaurée du concert à partir des 100 bobines de négatifs 35 mm originaux et des bandes audio remixées en surround 5.1, avec 8 ou 9 titres supplémentaires selon les versions (2 CD, DVD-BR, 4 CD ou triple vinyle). En cette période de disette de concerts, revoir un show de cette envergure, avec cette qualité de son et d’image, est une expérience qui rappelle le monde d’avant et laisse espérer en celui d’après.
Football Manager 2021
Par Cédric Coppola
En marge de FIFA et de PES, Football Manager s’est imposé comme une référence incontournable pour tous les amateurs de ballon rond. Ici, pas question cependant de diriger des millionnaires en short sur la pelouse… Non l’idée est de nous inviter à prendre part à toutes les décisions autour du carré vert, avec pour seul objectif de faire grandir son club et de le mener jusqu’au sommet. Au fil du temps, la franchise a atteint un tel niveau qu’il est difficile pour les développeurs d’enrichir chaque année leur bébé. Il y a bien entendu la mise à jour des effectifs, mais cela est insuffisant pour contenter les fans et séduire des nouveaux venus, qui seront désarçonnés lors des premières heures en raison de la multitude de choses à gérer via des tableaux « Excel » ultra fournis. Pour faire évoluer la franchise dans le bon sens, les développeurs avaient introduits il y a deux ans un onglet dans le menu pour mieux définir ses objectifs et avoir une politique cohérente, axée sur le développement des jeunes. L’an dernier, il était surtout question de revoir l’ergonomie en repensant l’interface, qui est désormais plus claire ou de mieux définir ses tactiques lors des avant matchs et l’introduction de petites subtilités, comme les consignes à donner à ses protégés lors des phases sans ballon. Quid donc de cet opus 2021, qui comme de coutume se présente aussi bien en version Touch (format allégé) que complète pour les puristes ?
Que l’on se rassure, des nouveautés sont bien présentes. Pas de révolution certes, mais des ajustements. Un des plus notable est la refonte du système des conférences de presse qui sont moins schématiques. Les journalistes n’hésitent pas également à venir vous poser quelques questions en cours de match. De la même façon, les discours adressés aux joueurs ou à son staff sont plus variés. On apprécie aussi les réunions lors du mercato pour cibler les postes souhaités. Autant de petits « plus » qui renforcent l’immersion à défaut d’avoir un impact considérable sur les performances, sauf peut-être à haut niveau. Last but not least, le moteur graphique a subi quelques modifications au sujet des lumières et des animations. On remarque en effet un léger mieux, mais le rendu reste sommaire, loin toujours de celui de FIFA. On peut néanmoins suivre le cours des matchs de façon claire. Là est l’essentiel. Pour le reste Football Manager est fidèle à lui-même. C’est-à-dire incontournable pour les managers virtuels. On passe des heures à définir un code de conduite, à papoter avec ses adjoints, à repérer les futures pépites… On négocie les objectifs à remplir pour satisfaire la direction (il ne s’agit pas seulement de gagner mais aussi, par exemple pour l’OM, de pratiquer un football offensif), gère son budget… et on étudie scrupuleusement ses futurs adversaires. En toute logique les effectifs sont mis à jour et collent avec la réalité. Seul le Covid avec ses reports de matchs et ses stades vides manque à l’appel ! Celui-ci étant timidement présent avec des budgets de départ amoindris et un calendrier plus serré en début de saison. L’envie donc, d’un retour à la normale. (Jeu testé sur PC)
WWE 2K Battlegrounds
Par Cédric Coppola
Suite à une version de son traditionnel WWE en demi-teinte, 2K a décidé de ne pas sortir cette année une nouvelle mouture de son célèbre jeu de catch, probablement pour se concentrer sur la future version PS5 / Xbox Series X… Mais qu’à cela ne tienne, l’éditeur propose WWE 2K Battlegrounds, un titre qui gagne en fun ce qu’il perd en réalisme. Mais si on était gagnant au change ? Il ne suffit que d’une minute pour constater à quel point le bébé de Saber Interactive se prend facilement en main. On cogne, on fait des choppes, monte sur les cordes, déclenche différents coups spéciaux avec une facilité déconcertante. Sans être un monstre de technicité 2K Battlegrounds dispose d’un véritable fond de jeu. En maîtriser toutes les subtilités demande donc une certaine expérience. Dans sa volonté d’être une sorte de Nba Jam du catch (depuis Nba Playgrounds, également édité par 2K a pris la relève), le jeu assume son esprit Arcade. Le look cartoon est approprié avec des mimiques des superstars (hommes et femmes) réussies et des poings qui s’enflamment à la moindre occasion. On sent aussi l’impact des coups portés. La preuve d’un titre nerveux à l’allure de parfait défouloir. Surtout lorsqu’on y joue à plusieurs. Les modes de jeux sont nombreux. La carrière, racontée par Bande dessinée mérite le détour, et toutes les variantes de combats : 1 vs 1, 2 vs 2, s’échapper d’un ring grillagé en ramassant des objets, des tournois, la traditionnelle mélée ou le dernier en lice remporte la mise… Il y a largement de quoi s’amuser. Tout le symbole d’un titre qui, à l’image du Catch, ne se prend pas au sérieux mais fait parler les muscles au moment opportun. Sympa ! (Jeu testé sur PS4 Pro)
Ghostrunner
Par Cédric Coppola
Une vue FPS, une atmosphère futuriste, un héros charismatique armé d’un sabre, des ennemis munis de flingues… Difficile à première vue de définir ce Ghostrunner. Titre impitoyable mais extrêmement prenant, il met les réflexes à l’épreuve et envoûte autant par son style que par sa musique électro, tout simplement sublime. Premier constat : le titre édité par All In Games et 505 Games est difficile. Il emprunte, en effet, pas mal d’éléments au Die and retry. En résumé on avance, on meurt, on retient de son erreur et on essaie de ne pas la rééditer. Plus facile à dire qu’à faire, tant il faut agir vite, très vite tout en veillant à ne pas se précipiter. La moindre erreur d’appréciation ou la moindre balle et hop, retour au dernier checkpoint. Et si vous éteignez la console en plein milieu d’un niveau, il faudra le recommencer au lancement. Passé ce premier contact douloureux, le jeu est extrêmement fun.
Dès l’introduction où un mystérieux personnage (l’Architecte) nous demande de le délivrer d’une prison, on découvre une tonne de possibilités. Notre héros peut courir sur des murs, sauter, se propulser sur une courte distance et surtout planer dans les airs en ralentissant le temps quelques secondes pour esquiver une attaque et faire parler sa lame. Quant au grappin, il permet de défier les lois de la gravité. Plus tard des compétences se rajoutent à ce large panel qu’il est nécessaire de maîtriser pour venir à bout du périple. Si Ghostrunner multiplie les séquences de plateforme et d’action, il a la bonne idée de ne pas se limiter à une progression en couloirs. Au contraire, la plupart des joutes se font en arènes semi-ouvertes, différentes approches sont possibles pour essayer de surprendre les ennemis. En plus de doper la durée de vie en misant sur la rejouabilité (comptez une grosse dizaine d’heures pour le premier run), une bonne connaissance de l’environnement permet de se sortir de quelques traquenards. De quoi ravir donc tous les amateurs du genre ainsi que les fans de culture Cyberpunk ! (Jeu testé sur PS4 pro)
Ron Wood : Somebody…
« Il y a quelqu’un la haut qui doit m’aimer » : Ron Wood explique ainsi la bonne fortune qui lui a valu de devenir un Rolling Stones (après avoir joué avec les Faces, Rod Stewart et Jeff Beck, excusez du peu), de réchapper à un cancer des poumons et à diverses addictions. Doté d’un solide tempérament artistique (il peint aussi), mais instrumentiste limité (à ses débuts avec les Rolling Stones, la comparaison d’avec Mick Taylor qu’il remplaçait a fait hurler nombre de fans), le guitariste à la tête de hibou pouvait difficilement espérer faire pareille carrière. Son tempérament amical et enjoué a sans doute beaucoup fait pour lui attirer les bonnes grâces (et les conserver) de personnages aussi ombrageux que Mick Jagger ou Jeff Beck. C’est ce qui transparaît dans ce sympathique portrait filmé signé Mike Figgis, où ses anciens et actuels camarades se répandent en compliments et anecdotes et où on le découvre filmé dans son atelier de peintre. En bonus, quelques extraits du concert hommage à Chuck Berry donné l’an dernier au Tivoli Theatre de Wimborne, avec Imelda May.
Playstation 5
Par Cédric Coppola
La nouvelle a de quoi ravir tous les gamers : La Playstation 5, nom de code PS5 débarque sur notre ce jeudi 19 novembre, bravant tous les aléas causés par le reconfinement. Un monstre de puissance qui a rencontré un succès fracassant puisque tout le stock de précommandes a été vidé en quelques minutes sur l’ensemble des sites marchands. Un raz de marée prévisible et comparable à celui du modèle précédent sorti fin 2013. Pour ceux qui n’ont pas réussi à l’obtenir, un mince espoir existe le jour J avec un reassort prévu en e-commerce. Inutile par contre de la chercher dans le commerce pour se l’offrir à Noël… La prochaine livraison ne devrait avoir qu’à la fin de l’hiver ou au début du printemps… Lors de ce lancement, Sony a mis en vente non pas un mais deux modèles. Ainsi la version Standard (tarifée à 499 euros) intègre un Blu-Ray, indispensable pour regarder sa collection de films ou acheter les jeux en magasin. Pour 100 euros de moins, le modèle « Digital » ne permet de stocker que du contenu en dématérialisé. La fiche technique est, par contre, identique. Toutes deux embarquent un processeur AMD Ryzen de 3e génération avec 8 cœurs cadencés à 3,5Ghz, un GPU Graphique de 10,3 Teraflops et 16 Go de mémoire vive. On est certes en deçà des PC dernier cri, mais le prix est beaucoup plus contenu et l’utilisation purement multimédia permet aux jeux d’être pleinement optimisés. Le disque dur en format SSD est l’une des nouveautés majeures. Ce format permet des transferts de données très rapides et donc de réduire drastiquement les temps de chargement ou la mise en route de la console. Point noir à prendre en ligne de compte : les grosses productions sont gourmandes (145 Go pour Call of Duty) et les mises à jour nombreuses. Conséquence, il est probable que la totalité des 825 Go (moins de 700 sont effectifs, en raison du logiciel système) soit remplie d’ici quelques mois. Il faudra alors jongler en installant et désinstallant certaines applications ou attendre une mise à jour permettant l’utilisation d’un périphérique de stockage externe. Niveau audio, la PS5 frappe fort grâce à un moteur qui permet une spatialisation du son en 3D. Une fonction limitée pour le moment à l’utilisation sur casque, mais qui renforce l’immersion.
Question design, la PS5 Standard est beaucoup plus volumineuse que ses consœurs. Pensée pour être positionnée à la verticale (mais ce n’est pas une obligation), elle atteint près de 40cm en hauteur (sur 26 de profondeur et 10 de largeur) pour un poids de 4,5 kilos. C’est imposant et avec son design futuriste, elle ne passe pas inaperçue. Ce choix n’est cependant pas uniquement esthétique, car il permet une meilleure ventilation ainsi que de limiter la surchauffe. Elle est aussi parfaitement silencieuse, ce qui tranche avec le bruit d’aspirateur que pouvait faire la PS4. A confirmer sur la durée cependant…. Accessoire crucial, la manette, baptisée Dualsense est une évolution notable de la Dualshock 4. Elle dispose d’une meilleure batterie, dose mieux les vibrations et les boutons gâchettes imposent plus ou moins de résistance selon les situations rencontrées. Fournie dans le bundle, la démo Astro’s Playroom met en avant toutes ces fonctionnalités de fort belle manière. Mais venons-en à l’essentiel : les jeux. L’idée est de s’appuyer sur un large catalogue où l’on retrouve des licences très populaires. Les nouvelles aventures de Kratos dans God of War ou le second épisode de la saga Horizon ont par exemple été annoncés. Mais lors du lancement, deux titres ont retenu notre attention. A savoir Spiderman Miles Morales, qui met à l’honneur l’homme araignée dans un Manhattan enneigé et le remake de Demon’s souls, où l’on dirige un spectre en quête de vengeance. Des tours de force technique qui ont déjà de quoi occuper des dizaines d’heures… Enfin, impossible de ne pas aborder la question de la rétrocompatibilité (le fait de pouvoir faire tourner des logiciels achetés sur les anciennes bécanes). Une fonction logiquement très appréciée. Et bonne nouvelle, la grande majorité des titres PS4 fonctionne sur PS5, dans les meilleures conditions. Une bonne occasion de (re)faire certains classiques !
NHL 21
Par Cédric Coppola
Contrairement à Fifa et Madden, la licence de hockey NHL n’a jamais fait le saut vers le moteur graphique Frostbite. Un mal ? Pas vraiment tant la différence est minime. Et les collisions sont mieux gérées. Reste que la série d’Electronic Arts a patiné au fil des ans, avec des épisodes qui se renouvelaient à minima. Et, cette fois, surprise, puisque cet opus 21 séduit par le coup de fouet donné au mode « Be a Pro » et par l’arrivée des parties arcades « ERH » endiablées. Précision de taille, le gameplay a peu changé. La panoplie est complète, mais les habitués seront en terrain connu tant dans le feeling que dans l’habillage et l’atmosphère qui se dégage dans les stades. Au rayon des variantes, on retrouve la saison, le 3 vs 3 très nerveux, le « Ultimate Team » avec ses cartes à collectionner, « World of Chel » avec sa tonne d’équipements à glaner en remplissant différents défis, des tournois… le tout online et offline… Difficile de faire plus complet ! Les fans en ont l’habitude : « Be a pro » consiste à mener son protégé des petits clubs jusqu’au sommet en lui faisant soulever la fameuse Stanley Cup.
L’interaction a vraiment été poussée et on s’immerge facilement dans la vie du futur crack. Sur le terrain, le coach demande de remplir des objectifs en rapport avec le score. On peut alors choisir une réponse «Equipe», la moins risquée, ou « Etoile » plus difficile à atteindre mais qui augmente la réputation, et par la même occasion le temps de jeu. En dehors de la patinoire, on discute avec son agent, répond aux questions des journalistes, papote avec son entourage … Mais méfiance : baisser son niveau d’entente avec ses coéquipiers pour séduire les sponsors pourra les vexer. Ils refuseront alors de vous passer la rondelle en match… Et ce, même si vous êtes démarqué. En dépit de certains bugs (certaines discussions reviennent deux fois d’affilée) et de temps de chargement parfois longuets, l’expérience vaut le détour. « ERH » est lié à « Ultimate Team ». Le but est simple : prendre ses cartes, constituer une équipe et se lancer dans une série de défis. Victoire au premier but, sélectionner des joueurs repêchés tout en essayant de marquer de différentes manières en multipliant les feintes. Au mieux on joue, au plus on gagne des points et on glane des récompenses, comme des packs de joueurs. Variée et amusante, cette vision nous permet d’avoir une approche décomplexée du Hockey. Soit tout le symbole de ce NHL 21 qui à défaut de surprendre, est aussi amusant que chronophage. (Jeu testé sur PS4 Pro)
Fuser
Par Cédric Coppola
Ils s’étaient faits un peu oublier les petits gars d’Harmonix. Mais après un curieux Dropmix – jeu de société interactif prometteur mais inabouti -, ils reviennent enfin sur nos consoles avec Fuser. Une nouvelle bombe musicale inscrite dans la lignée de Guitar Hero et Rock Band… Et grande nouvelle, cette fois il n’y a pas besoin d’instruments en plastique… Quant au rock, il laisse la place au mixes en tous genres. Une chose est sûre, le titre est taillé pour faire danser. Des scènes immenses, un public debout par milliers prêt à s’enflammer et à sauter dans tous les sens et du son en béton. Le programme est alléchant et nous renvoie avec nostalgie dans la période pré-Covid, de fêtes et de joie. A défaut de pouvoir revivre de telles sensations, le virtuel permet de s’en approcher à minima. Et sur ce coup, Fuser le fait bien. Le but est simple, notre DJ préalablement crée choisit une dizaine de disques dans sa bibliothèque composée d’une centaine de chansons (des DLC payants sont aussi à l’ordre du jour) brassant un demi-siècle de musique. Du Rick Astley, du Salt’n Pepa, du Coldplay… le choix est vaste et diversifié. Chacun de ces titres, à quelques exceptions près, est composé de quatre pistes : une rythmique, deux instruments et la partie chant. Tout l’enjeu est de combiner ces éléments pour réaliser un set parfait en variant les plaisirs tout en dosant les moments de calme et d’euphorie.
Si on peut facilement créer des mixes sympas dans le mode Freestyle avant d’en partager des extraits avec la communauté, maîtriser la bête n’est pas si facile. Car non seulement il faut essayer de placer les disques selon un timing précis pour conserver une certaine harmonie mais aussi répondre aux attentes du public, assez exigeant. Certains moments sont aussi plus propices pour le faire lever d’un seul corps. Au fil de la carrière, des fonctionnalités s’ajoutent comme des instruments et des effets de scène. Autre bonne idée, celle d’avoir intégré un mode coopératif et de proposer régulièrement certains défis en ajoutant des contraintes. Reste ensuite à poster son œuvre pour se comparer à tous les autres DJ. Mais toute la force de Fuser vient de la cohérence musicale qui se dégage de cet ensemble. Au départ, le titre semble simpliste, mais au fil des sets, on se rend compte que les possibilités sont extrêmement nombreuses. Un véritable outil ! Très prenant. Seul bémol, la direction artistique. On peut certes moduler les couleurs des projecteurs, des feux d’artifices et personnaliser son avatar mais les couleurs criardes font too much… Les vêtements sont aussi beaucoup trop excentriques… Une petite faute de goût pour un jeu bourré de qualités qui espérons-le, trouvera sa voie. Il en a toutes les qualités. (Jeu testé sur PS4 Pro)
AC/DC : Power Up
Par Philippe DUPUY
Un nouvel album d’AC/DC n’est certes pas ce qui pouvait nous arriver de pire en 2020. Surtout qu’il est bon ! Étonnant pour un groupe qui avait déjà un pied et demi dans la tombe. Chanteur sourd, guitariste rythmique atteint de démence précoce, bassiste à la retraite et batteur en justice : le tableau ne prêtait guère à spéculer sur un gros retour de flamme. Pourtant, à l’exception de son frère mort (et remplacé par son neveu), Angus a réussi à remotiver les troupes au delà de toute espérance et à remettre le son (Power Up). Convenablement appareillé, Brian Johnson chante aussi bien que toujours (voire mieux) sur ce nouvel opus qui sent plus la winne que le sapin. La section rythmique ne fait pas son âge, le jeunot gratteux non plus, Angus riffe et choruse comme si l’avenir de l’Australie en dépendait et les chansons sont plutôt très bonnes. Les trois premières (« Realize », « Rejection », « Shot in the Dark ») sont même carrément excellentes, de même que la 7e, « Demon Fire« , habile démarquage de « Whole Lotta Rosie/Let There Be Rock » (et sommet de l’album), qui fournira matière à de belles cavalcades en live si le Covid n’a pas définitivement tué les concerts en stade. Le reste est plus moyen, mais reste intéressant, dans un genre étonnamment mélodique, comme si le groupe s’amusait à jouer du hard FM à sa manière. Il y a même un semblant de power ballad (« Through the Mists of Time« ) et le dernier titre, « Code Red« , sonne comme du Aerosmith. Bon signe : on a joué de la Air Guitar tout le long en l’écoutant. Comme la galette ne dépasse pas 41 minutes et que la pochette est super belle, l’achat en vinyle s’impose, comme au temps de Back in Black. Sauf que là, c’est plutôt Back in Red !
Yakuza : Like a Dragon
Par Cédric Coppola
C’est avec la larme à l’œil que les passionnés retrouveront la série Yakuza. Depuis 2005, c’est en effet la première fois qu’ils ne suivront plus le périple de l’emblématique Kiryu Kazuma, qui s’est terminé en 2018 dans un fracassant sixième épisode. L’heure est donc au changement. Un nouveau héros : Ichiban Kasuga et un nouveau terrain de jeu Yokohama, qui remplace le quartier historique de Kamurochô où se déroulait également l’excellent Judgement… Une initiative forte, tout comme celle de changer l’approche des combats qui se déroulent désormais au tour par tour. Des choix radicaux… mais payants ! On ne fera pas durer plus longtemps le suspens, Like a dragon fait partie des meilleurs titres sortis cette année. Entièrement sous-titrée en français (les voix sont au choix en Japonais ou en Anglais), cette aventure narrative hautement cinématographique prend aux tripes et insuffle une atmosphère captivante tout en créant une véritable connexion entre les personnages auxquels on s’attache rapidement. Notre nouveau héros élevé dans une maison close, va par fidélité pour son maître, porter le chapeau d’un meurtre commis par un haut gradé afin d’éviter une guerre entre les différents clans. 18 ans plus tard, à 42 balais, il sort de tôle mais se retrouve banni et manque de se faire tuer par son propre mentor… A la rue, il se lie d’amitié avec un sans -abri et un policier qui cherche à faire tomber son ancien patron corrompu jusqu’à l’os… Un trio improbable qui va s’étoffer au fil du temps pour essayer de rétablir la justice.
Non dénué d’humour (les mini jeux comme ramasser des canettes à vélo ou empêcher des moutons de vous endormir devant des films sont hilarants), de références (Ichi est fan de Dragon Quest et on retrouve les salles d’arcades avec d’anciens titres Sega) et riche en rebondissements, l’écriture fait mouche. C’est certes bavard mais le jeu des acteurs est convaincant et on prend plaisir à suivre toutes ces péripéties. Bien qu’il modifie considérablement la formule, l’esprit de la série est conservé. On retrouve donc ses marques rapidement. En plus de passer aux combats au tour par tour, avec des capacités spéciales (certaines sont burlesques), des états (sommeil…), des coups normaux, des armes… ce volet lorgne aussi davantage du côté du RPG, avec des points d’expérience mais aussi de « métier » dans lesquels on se spécialise. De quoi varier tous les affrontements. Le résultat est probant : c’est à la fois dynamique et stratégique. Une bonne nouvelle tant il n’était pas évident de faire oublier les joutes Beat’em’all auxquelles ont était habitués. Et si Yokohama dans sa structure est voisine du précédent quartier, son côté plus lumineux apporte une variété bienvenue. Comme la durée de vie est solide, avec une flopée de missions secondaires et des secrets à découvrir, Yakuza : like a dragon impose sa griffe et accroche, au point qu’on a du mal à quitter sa manette ! (Jeu testé sur PS4 Pro)
Dirt 5
Par Cédric Coppola
Ce n’est pas un secret, Codemasters maîtrise les jeux de course. Ils en sont même les spécialistes. En charge des célèbres Formula 1, ils s’illustrent aussi à travers la série Dirt, anciennement connue des fans sous le nom du regretté Colin McRae. Au programme, du rallye sous toutes ses formes dans un esprit arcade purement décomplexé. De quoi donner des sensations fortes aux pilotes virtuels sur PS4 et Xbox One … Mais aussi sur la prochaine où le titre sera optimisé, histoire de se présenter sur son plus bel écrin. Le mode carrière donne le ton : on va à l’essentiel. La démarche est simple on passe une épreuve, on gagne des jetons qui débloquent les suivantes. Petite particularité on peut choisir entre différents embranchements et revenir en arrière quand bon nous semble. Au fil des exploits, on acquiert de l’expérience qui sert à séduire des sponsors toujours prêts à nous lancer des défis et on gagne de l’argent. Celui-ci servant à acheter des bolides de plus en plus puissants. Les réglages sont minimalistes : les voitures ont une note de vitesse de pointe et de maniabilité.. Forcément, plus on approche du rang S, plus elles sont chères… Les aides au pilotage sont elles aussi présentes pour les débutants. Au niveau des variantes il y a de quoi faire, avec des courses en circuits fermés avec des sections techniques, sur routes ouvertes, des buggys au comportement si particulier… Les décors (Grèce, Afrique du Sud, Norvège, Maroc, New York) ont tous un charme propre et participent au dépaysement. Les tracés sont dans l’ensemble bien conçus et les sensations pad en mains sont là, sur toutes les surfaces. Idem en ce qui concerne l’impression de vitesse, satisfaisante. Autre point positif, la possibilité de jouer en écran splitté sur la même console. Techniquement, si le rendu est propre avec des couleurs volontairement saturées, des petits problèmes d’affichage (on voit par exemple le décor apparaître au loin) sont à corriger. On aurait également aimé un contenu plus étoffé. La carrière se parcourt finalement assez vite et les modes en ligne ou arcade se limitent au strict minimum. Tout semble dépendre du succès du « Battlegrounds » où l’on peut créer ses propres arènes, en choisissant par exemple d’y faire se dérouler une course à checkpoints, des concours de tricks ou du dégommage d’objets en temps limité. L’éditeur est assez basique, mais a le mérite d’être clair et se prend rapidement en main. Bien évidemment, l’idée est de publier ensuite son circuit pour en faire bénéficier les membres de la communauté qui, on l’espère, se prêtera au jeu (Jeu testé sur PS4 Pro)
Working Men’s Club
Si vous pensiez que Fontaines DC avait tué le game et que vous vous apprêtiez à ranger vos disques de Shame, Idles et Murder Capital, attendez d’avoir écouté le premier album de Working Men’s Club pour faire le ménage sur vos étagères. Cette jeune formation des environs de Manchester (Todmorden, West Yorkshire) est en train de réveiller les fantômes de Madchester et de l’Hacienda, avec un album à la fois dansant, rageur et engagé qui rebat les cartes du rock anglais, décidément en plein boom post-punk. Le disque démarre plutôt gentiment, pour ne pas effrayer le chaland sur les plateformes de streaming, avant de se durcir progressivement et de culminer sur un « Be My Guest » séminal qui synthétise le Cure de Pornography, Joy Division et les Chemical Brothers. Derrière, « Teeth » vrille les dents. Bienvenue au club des travailleurs !
Sapiens
Par Denis Allard
Il y a cinq ans paraissait en France Sapiens, l’essai de l’historien Yuval Noah Harari. Véritable phénomène d’édition (650 000 exemplaires vendus en France, 15 millions dans le monde), ce livre s’attachait à nous expliquer de façon claire et pédagogique la naissance de l’humanité. Fort de ce succès, les éditions Albin Michel ont décidé de prolonger l’aventure humaine et éditoriale en adaptant l’essai en bande dessinée. Le pari était risqué, mais il est réussi. Sous la houlette de David Vandermeulen (scénario) et Daniel Casanave (dessin), ce livre composé en quatre parties, nous transporte à travers le temps où Yuval Noah Harari incarné en personnage de Bd nous sert de guide, ainsi qu’à sa nièce Zoé, comme lors de la visite d’un musée. On y apprend qu’il y a 2,5 millions d’années, l’espèce humaine originaire d’Afrique de l’est n’était rien d’autre qu’une espèce animale parmi d’autres. On dénombrait alors pas moins de six espèces humaines différentes : l’Homo Erectus, l’Homo Néanderthalensis, l’Homo Luzonensis, l’Homo Denisovensis, l’Homo Floresiensis et l’Homo Sapiens. De ces six espèces, seule l’Homo Sapiens, dont nous sommes les descendants directs, a survécu. Selon l’auteur, deux événements majeurs sont à l’origine de ce destin. D’abord la révolution cognitive (-70000 ans) qui offrit à Sapiens le sens de la communication et de la coopération en grand nombre. De cette révolution naquit la conquête et la domination du monde. L’autre grande révolution fut agricole (-12000 ans) avec la domestication des plantes et des animaux. Le tour de force de cette Bd est qu’elle parvient à la fois à nous instruire et à nous divertir tout en instillant une dose d’humour. Ainsi, le dernier chapitre du livre appelé Serial killers intercontinentaux met en scène Sapiens (surnommé « le gang des Sapiens » !), lors d’un procès contemporain, dans le rôle du tueur en série responsable de l‘extinction des espèces animales passées. Une Bd réussie en tout point, qui à coup sûr séduira un large public et sera le cadeau idéal pour les fêtes de fin d’année.
Bruce Springsteen: Letter to You
On a découvert les chansons du nouvel album de Bruce Springsteen dans le makin of de l’album qu’Apple TV+ a diffusé la veille de la sortie du disque. Un film de 90 minutes en noir et blanc où on voit le Boss enregistrer l’album « live en studio » avec le E Street Band, dans leur local du New Jersey. Entre deux toasts (ça picole sec) et trois compos dont on le voit parfois chanter la démo pour le groupe en s’accompagnant à la guitare acoustique, le Boss contextualise et se raconte en voix off, comme il l’avait fait pour son show de Broadway et pour le film du concert de Western Stars (tous deux également réalisés par Thom Zimny). Il explique n’être jamais lassé de la conversation qu’il a entamée avec son public il y a plus de 40 ans et constate épaté, en écoutant les bandes, que son groupe joue mieux que jamais. Effectivement, dès que le E Street Band se met en branle les chansons prennent une ampleur formidable. Ainsi enregistrées (en 5 jours chrono), elles ont la puissance et la spontanéité du live. Les textes ont beau paraître parfois simplistes, des thématiques fortes s’en dégagent : le temps qui passe, les amis qui s’en vont, la vie qui file, les bonheurs qu’elle dispense (l’amitié, l’amour, la beauté du monde, la musique) et dont il faut profiter avant qu’il ne s’enfuient… L’album est dédié à George Thiess, avec lequel Bruce avait formé son premier groupe en 1965, les Castiles, dont il est aujourd’hui le dernier membre survivant. Il compte aussi deux chansons écrites avant Greetings From Ashbury Park, auxquelles le groupe donne une nouvelle vie. Après la parenthèse Broadway et son album country (Western Stars), le Boss revient à ses racines avec cet album à la fois spontané et nostalgique, plein de guitares et de glockenspiel, qui ravira les fans de la première heure. On prie pour que le Covid le laisse venir le jouer chez nous, puisqu’on apprend dans le film que la tournée mondiale était censée débuter au stade de San Siro, à Milan.